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Les bourdons ont une technique très particulière pour déclencher la floraison des plantes récalcitrantes, que nous n’arrivons pas à reproduire

25 Mai 2020 | 1 commentaire

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Les bourdons se mettent au “biohacking” afin de survivre a un sombre avenir, rapporte une nouvelle étude.

Parmi les facteurs qui menacent les bourdons (le changement climatique, les maladies, les pesticides) figure la perte de leur habitat. Les populations de bourdons peinent lorsqu’il n’y a pas assez de pollen pour tout le monde. Cependant, certains ont trouvé une solution potentielle.

Lorsque le pollen est difficile à trouver, les bourdons mordent les feuilles des plantes qui ne produisent pas de fleurs, endommageant cette dernière de manière à stimuler une croissance plus rapide des fleurs. Grâce à ces morsures, certaines plantes fleurissent jusqu’à un mois plus tôt que la normale.

Image d’entête : une abeille perçant les feuilles d’une plante pour la forcer à fleurir plus rapidement. (Hannier Pulido / ETH Zurich)

Les chercheurs Mark Mescher et Consuelo De Moraes, de l’École polytechnique fédérale de Zurich (ETH Zürich/ Suisse), ont remarqué pour la première fois ce comportement encore inconnu chez ces insectes alors qu’ils travaillaient avec des bourdons en laboratoire. Ils menaient des expériences sur la façon dont les plantes réagissent aux œufs d’insectes herbivores, et ce que cela signifie pour les pollinisateurs, lorsqu’ils ont observé les bourdons endommager les feuilles.

Ils ont découvert que ceux privés de nourriture sont plus susceptibles d’endommager les plantes.

Un bourdon perce une feuille avec sa langue. (Photo : Hannier Pulido / ETH Zurich)

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Les chercheurs ont également essayé de recréer les effets des bourdons sur les plantes en laboratoire, en utilisant des outils comme des pinces et des rasoirs pour endommager les plantes.

Les scientifiques n’ont pas été capables de déclencher les floraisons de la même manière, ce qui suggère que les bourdons ont une capacité unique pour le faire.

Selon Mescher et De Moraes :

Nous avons donc utilisé une plante endommagée par les abeilles comme référence pour chacune de nos plantes endommagées mécaniquement et avons essayé de reproduire le plus fidèlement possible le schéma des dégâts.

Cela a eu un certain effet sur les fleurs, mais cet effet n’était pas comparable à ce que les bourdons pouvaient faire.

Selon les scientifiques :

Il est tout à fait possible que nous ne soyons pas capables de reproduire les aspects détaillés des dommages causés par les bourdons qui sont importants pour l’effet sur la floraison. Il est également possible qu’un indice supplémentaire, tel qu’un produit chimique présent dans la salive des bourdons, soit impliqué.

Des études de suivi sur les bourdons dans la nature ont révélé que le même grignotage se produit naturellement.

Toujours selon les chercheurs :

Dans nos expériences en plein air, les bourdons avaient la possibilité de s’envoler pour chercher des fleurs ailleurs. Mais ils ont quand même passé du temps à endommager les plantes à proximité immédiate de la ruche.

Les chercheurs ont également observé le même comportement chez deux autres espèces de bourdons provenant de colonies sauvages.

Cela montre que ce comportement est bien naturel.

Alors que la situation des bourdons et des abeilles est préoccupante depuis des années, cette nouvelle recherche ajoute une certaine complexité à la situation, et peut-être une lueur d’espoir.

À l’avenir, Mescher et De Moraes espèrent explorer ce comportement plus en détail. Ils veulent savoir si les bourdons ont des préférences en ce qui concerne les plantes qu’ils endommagent, s’ils se tournent vers certaines espèces, certaines parties des plantes ou si ils affectionnent des plantes d’un certain âge.

En attendant, si les ces insectes sont capables de tirer profit de leur propre sort, en modifiant leur comportement pour s’adapter au changement climatique, cela suggère qu’ils pourraient être étonnamment résistantes, écrit le biologiste Lars Chittka, qui étudie le comportement des abeilles, dans un commentaire accompagnant l’étude.

Les bourdons peuvent également nous apprendre quelque chose sur la gestion des écosystèmes, suggère Chittka. Comme le fait d’endommager les plantes avec des pinces et des rasoirs en métal n’a pas le même effet sur la floraison des plantes, il est possible que les bourdons injectent également des produits chimiques dans les plantes qui accélèrent le processus de floraison. Ces découvertes suggèrent également que les bourdons ont une influence sur la disponibilité des fleurs locales.

Pour Chittka :

Si c’est le cas, les scientifiques pourraient réaliser le rêve d’un horticulteur en déchiffrant les voies moléculaires par lesquelles la floraison peut être accélérée d’un mois entier.

Cette découverte a été publiée jeudi dernier dans la revue Science : Bumble bees damage plant leaves and accelerate flower production when pollen is scarce et présentée sur le site de l’ETH Zurich : Bumblebees speed up flowering.

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