Caviar hybride : des scientifiques créent accidentellement un nouvel hybride de poissons
Des scientifiques de l’Institut de recherche pour la pêche et l’aquaculture en Hongrie essayaient simplement de stimuler la production d’esturgeons russes, en utilisant une technologie de reproduction de pointe et un poisson donneur de sperme américain, et ils se sont retrouvés avec un poisson qui n’est pas censé exister.
Les esturgeons du Danube (Acipenser gueldenstaedtii) sont en danger critique d’extinction et sont également importants sur le plan économique : ils sont la source d’une grande partie du caviar mondial. Ces poissons peuvent atteindre plus de 2,1 mètres de long et se nourrissent de mollusques et de crustacés. Le poisson spatulaire américain (Polyodon spathula) se nourrit de zooplancton par filtration dans les eaux du bassin de drainage du fleuve Mississippi, où se déversent les eaux du Mississippi et de ses affluents. Ces poissons sont eux aussi de grande taille, pouvant atteindre 2,5 mètres de long. Comme l’esturgeon, ils ont un taux de croissance et de développement lent, ce qui les expose au risque de surpêche. Selon le musée de zoologie de l’université du Michigan, ils ont également perdu leur habitat au profit de barrages dans le bassin de drainage du Mississippi. Les deux espèces ont partagé un ancêtre commun pour la dernière fois il y a 184 millions d’années.
Néanmoins, ils ont pu se reproduire, à la grande surprise de Mozsár et de ses collègues. Les chercheurs essayaient de faire se reproduire l’esturgeon russe en captivité grâce à un processus appelé gynogenèse, un type de reproduction asexuée. Dans la gynogenèse, un spermatozoïde déclenche le développement d’un ovule mais ne parvient pas à fusionner avec le noyau de l’ovule. Cela signifie que son ADN ne fait pas partie de la progéniture résultante, qui se développe uniquement à partir de l’ADN maternel. Les chercheurs utilisaient du sperme de spatulaire américain pour ce processus, mais un événement inattendu s’est produit. Le sperme et l’ovule ont fusionné, ce qui a donné une progéniture avec les gènes de l’esturgeon et du spatulaire.
L’image en entête montre, de haut en bas, un esturgeon du Danube, puis trois des descendants hybrides en dessous, tous très différents les uns des autres. Une centaine de ces hybrides vivent aujourd’hui à l’institut hongroise, et il n’est pas certain qu’ils puissent se reproduire seuls.
L’étude de cas publiée dans Genes : Hybridization of Russian Sturgeon (Acipenser gueldenstaedtii, Brandt and Ratzeberg, 1833) and American Paddlefish (Polyodon spathula, Walbaum 1792) and Evaluation of Their Progeny.
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