La NASA pour Vénus : deux nouvelles missions vers la jumelle de la Terre qui a mal tourné seront lancées d’ici une décennie
Vénus aurait dû être la jumelle de la Terre, mais ce n’est manifestement pas le cas actuellement, avec son épaisse atmosphère toxique et sa surface rocheuse stérile. À présent, dans le cadre de son programme Discovery, la NASA a sélectionné deux nouvelles missions vers Vénus afin de déterminer comment les choses ont aussi mal tourné.
Image d’entête : l’analyse réalisée par la mission DAVINCI+ s’étendra du sommet de l’atmosphère de Vénus, à travers ses nuages, puis à travers l’atmosphère profonde jusqu’à juste au-dessus de la surface, où l’imagerie des paysages montagneux en 3D sera entreprise ainsi que des études chimiques détaillées. . (NASA/ GSFC visualisation par CI Labs Michael Lentz et Col.)
Bien qu’elle ait suscité un grand intérêt au début de l’ère spatiale, Vénus s’est rapidement révélée être un lieu très inhospitalier. Les premières sondes qui l’ont visitée ont dû faire face à des nuages d’acide sulfurique et aux pressions écrasantes à la surface, qui sont 92 fois plus fortes que celles de la Terre au niveau de la mer. C’est pourquoi l’exploration spatiale moderne se concentre sur notre voisine plus amicale de l’autre côté, Mars.
Une image améliorée des nuages recouvrant Vénus, obtenue par la sonde Mariner 10 de la NASA en 1974. (NASA/ JPL-Caltech)
La mission DAVINCI+
Maintenant, pour aider à percer certains des mystères de la jumelle négligée de la Terre, la NASA a annoncé l’approbation de deux nouvelles missions vers Vénus. La première est connue sous le nom de DAVINCI+ (Deep Atmosphere Venus Investigation of Noble gases, Chemistry and Imaging), qui consistera en une sphère de descente qui plongera dans l’atmosphère de la planète. Elle y analysera la composition de l’air à l’aide d’un spectromètre ultraviolet, afin de déterminer si la planète a déjà eu un océan.
Elle prendra également des images HD de la surface de la planète, en particulier des caractéristiques géologiques appelées Tessera qui pourraient ressembler à des continents.
Représentation de la sonde DAVINCI+ dans ses derniers kilomètres de descente en chute libre où elle en profitera pour capturer des images spectaculaires et des mesures chimiques de l’atmosphère la plus profonde de Vénus pour la première fois. (NASA/ GSFC visualisation par CI Labs Michael Lentz et Col.)
Si c’est le cas, cela pourrait suggérer que Vénus possède une tectonique des plaques, une caractéristique actuellement considérée comme unique à la Terre.
Alpha Regio, une région de la planète Vénus qui réfléchit bien les ondes radar et qui est une tesserae. (Wikimedia)
La mission VERITAS
La deuxième mission, appelée VERITAS (Venus Emissivity, Radio Science, InSAR, Topography and Spectroscopy), est un orbiteur qui se concentrera sur l’étude de la surface. L’engin utilisera un radar à ouverture synthétique pour balayer l’élévation de vastes étendues de la planète, dans le but de produire une carte topographique en 3D. Cela permettra de répondre aux questions concernant la tectonique des plaques et le volcanisme.
Représentation de ce à quoi la surface mortelle de Vénus pourrait ressembler à la sonde VERITAS. ( NASA/ JPL-Caltech/ Peter Rubin)
VERITAS étudiera également les émissions infrarouges de la surface, pour tenter de déterminer de quels types de roches elle est constituée, un éternel mystère qui peut sembler étonnamment simple. Cela permettra également de savoir si les volcans rejettent actuellement de la vapeur d’eau dans l’atmosphère.
Chaque mission recevra environ 500 millions de dollars (410 millions d’euros) pour son développement et devrait être lancée entre 2028 et 2030. Ils ne seront peut-être pas seuls à y arriver : la société privée Rocket Labs a déjà annoncé son ambition de lancer une sonde vers Vénus en 2023.
Sur le site de la NASA : NASA Selects 2 Missions to Study ‘Lost Habitable’ World of Venus et NASA to Explore Divergent Fate of Earth’s Mysterious Twin with Goddard’s DAVINCI+ et une précédente description de la mission VERITAS sur le site du Jet Propulsion Laboratory : VERITAS: Exploring the Deep Truths of Venus.