C’est la mer de la lune Encelade qui s’échappe de ses 101 geysers en éruptions
Les scientifiques qui analysent les données de la sonde Cassini, en orbite autour de Saturne, ont dénombré 101 geysers en éruption sur la lune glacée Encelade. L’eau liquide éjectée, composée de minuscules particules de glace, de vapeur d’eau et de traces de molécules organiques simples, provient probablement d’une mer souterraine située sous la minuscule coquille de glace de la lune, selon une étude publiée récemment.
Ils ont d’abord été aperçus dans les images obtenues par Cassini pendant le survol de la lune en 2005 et comme l’eau liquide, les molécules organiques et une source d’énergie sont les principales exigences de la vie telle que nous la connaissons, Encelade a été estimée comme une demeure potentielle pour une vie extraterrestre au-delà de la Terre.
En utilisant les images recueillies pendant 7 ans par la sonde Cassini, les chercheurs ont généré un plan des 101 geysers en éruption situés dans ce que les chercheurs appellent les quatre rayures de tigre, un réseau auparavant méconnue de quatre proéminente fractures dans la surface de la lune et désignées : Damascus, Baghdad, Cairo et Alexandria sulci, situés dans la région polaire sud de la sixième plus grande lune de Saturne.
(NASA-JPL-Caltech-Space Science Institute)
Cette image, obtenue par la sonde Cassini présentent la région des bassin de geyser d’Encelade et l’extrémité des fractures Baghdad et Damascus.
Ces “rayures” sont similaires à celles qui ont été récemment détectées sur Europe, une autre lune glacée de Jupiter avec un océan sous sa surface.
Les scientifiques avaient initialement théorisé que les geysers tiraient leur origine de la chaleur générée par la friction, par le va-et-vient des parois opposées des fractures, transformant la glace d’eau en liquides et vapeurs. Une autre théorie a jugé que l’ouverture et la fermeture des fractures permettaient à la vapeur d’eau, située plus bas, d’atteindre la surface.
(NASA-JPL-Caltech-Space Science Institute)
La location des geysers a été déterminée comme coïncidant avec de petits points chauds s’échappant de l’une des fractures des rayures de tigre. Pour ce faire, les chercheurs ont comparé des cartes basses résolution des émissions thermiques avec les emplacements des geysers et ils ont découvert que la plus grande activité se trouvait dans les endroits les plus chauds.
Plus tard, des données en haute résolution ont été recueillies en 2010 par les instruments de détection de chaleur de Cassini. Les geysers trouvés coïncidaient avec de petits points chauds , mesurant seulement quelques dizaines de mètres de diamètre.
Selon la NASA :
C’est grâce à l’analyse récente des données de Cassini que les chercheurs ont conclu que la seule source plausible de la matière formant les geysers est la mer qui existe sous la couche de glace. Ils ont également constaté que les voies étroites à travers la couche de glace peuvent rester ouvertes de la mer vers la surface.
Pour les chercheurs, ces résultats sont très intéressants dans la recherche de la vie ailleurs que sur Terre et justifient clairement une mission de suivi.
Les nouvelles découvertes et les théories sur la façon dont les geysers rentrent en éruption ont été publiés dans deux articles dans The Astronomical Journal :
– How the Geysers, Tidal Stresses, and Thermal Emission across the South Polar Terrain of Enceladus are Related
– Tidally modulated eruptions on Enceladus : Cassini ISS observations and models
et décrites sur le site de la NASA : Cassini Spacecraft Reveals 101 Geysers and more on Icy Saturn Moon.
