La Grande Tache Rouge de Jupiter est 50 fois plus profonde que nos océans
La sonde spatiale Juno de la NASA à sonder jusqu’aux racines de la célèbre Grande tache Rouge de Jupiter. De nouvelles recherches, recueillies lors du premier passage de la mission de la sonde au-dessus de la célèbre tempête, révèlent qu’elle s’étend loin sous la surface de la planète. La sonde a également découvert deux zones de radiation.
Image d’entête : le mouvement des nuages dans la Grande Tache Rouge de Jupiter. L’animation a été réalisée en appliquant un modèle de mouvement du vent à une mosaïque d’images obtenues par Juno. (NASA/ JPL-Caltech/ SWRI/ MSSS/ Gerald Eichstadt/ Justin Cowart)
Selon responsable de la recherche sur la mission Juno, Scott Bolton, du Southwest Research Institute de San Antonio (Texas) :
L’une des questions les plus fondamentales sur la Grande Tache Rouge de Jupiter est, à quelle profondeur sont ses racines ? Les données de Juno indiquent que la plus célèbre tempête du système solaire fait 1,5 fois la largeur de la Terre et que ses racines pénètrent à environ 300 kilomètres dans l’atmosphère de la planète.
Alors que la Grande Tache Rouge a parcouru Jupiter pendant au moins 200 ans, peut-être 350, si les premières observations du télescope décrivent la même tempête, celle-ci s’est lentement rétrécie. Pendant le 19ème siècle et aussi lorsque les sondes Voyager 1 et 2 de la NASA ont croisé sur leur route Saturne en 1979, l’énorme tempête s’étendait bien sur deux Terres de large. Mais les nouvelles mesures placent aujourd’hui la tempête à seulement un tiers de la taille mesurée par les sondes Voyager.
Juno a atteint Jupiter le 4 juillet 2016, après un vol de près de 5 ans. Depuis lors, la sonde a réalisé 8 passages/ survols scientifiques de la géante gazeuse, avec un 9e prévue pour ce samedi (16 décembre). En juillet 2017, elle a fait son premier survol de la Grande Tache Rouge. Le radiomètre à hyperfréquences de Juno a sondé les nuages entourant la Grande Tache, mesurant leur profondeur dans l’atmosphère.
Le radiomètre à micro-ondes de Juno a fourni ces vues sur l’intérieur de la Grande Tache Rouge de Jupiter. Chacun des six canaux de l’instrument détecte les micro-ondes à différentes profondeurs au sein de la planète. (NASA/ JPL-Caltech/ MSSS)
Selon Andy Ingersoll de Caltech pour la mission Juno :
Juno a découvert que les racines de la Grand Tache Rouge sont 50 à 100 fois plus profondes que les océans terrestres et plus chaudes à la base qu’au sommet. Les vents sont associés à des différences de température, et la chaleur de la base de la tache explique les vents violents que nous observons au sommet de l’atmosphère.
Juno a également découvert deux nouvelles bandes de radiation. L’une se trouve juste au-dessus de l’équateur de l’atmosphère de la planète et comprend des ions hydrogène, oxygène et de soufre se déplaçant à la vitesse de la lumière.
Cette représentation montre une nouvelle zone de radiations détectée par Juno autour de Jupiter, située juste au-dessus de l’atmosphère près de l’équateur. Sont également indiquées des régions de haute énergie, des ions lourds que Juno a observés aux latitudes élevées. (NASA/ JPL-Caltech/ SwRI/ JHUAPL)
Selon Heidi Becker, responsable de la surveillance des radiations par Juno au Jet Propulsion Laboratory de la NASA :
Nous savions que le rayonnement nous surprendrait probablement, mais nous ne pensions pas trouver une nouvelle zone de rayonnement proche de la planète. Nous l’avons seulement trouvé parce que l’orbite unique de Juno autour de Jupiter lui permet de se rapprocher des sommets des nuages pendant les survols de collecte scientifique, et nous l’avons littéralement survolé.
Identifiées par l’instrument Jupiter Energetic Particle Detector de la sonde spatiale, les particules chargées proviendraient d’atomes neutres en mouvement rapide créé dans le gaz autour des lunes de Jupiter, Europe et Io, selon la NASA. Lorsque les particules interagissent avec l’atmosphère de Jupiter, leurs électrons sont enlevés, ce qui leur donne une charge négative.
Juno a également trouvé une deuxième région chargée autour des hautes latitudes de la planète, dans des zones inexplorées. L’origine de ces particules demeure un mystère.
Comme le déclare Becker :
Plus on se rapproche de Jupiter, plus c’est bizarre.
Un plongeon dans la Grande Tache Rouge. (NASA)
Bolton et son équipe ont présenté les résultats de Juno lors de la dernière réunion de l’American Geophysical Union à la Nouvelle-Orléans, le 11 décembre, et présentés sur le site de la NASA : NASA’s Juno Probes the Depths of Jupiter’s Great Red Spot.
« leurs électrons sont enlevés, ce qui leur donne une charge *positive*. », non ?
et bien justement j’allais moi aussi réagir dans ce sens, oui les electrons ont une charge négative, donc la charge deviens positive.
Laurent