Un panache volcanique sur la lune de Jupiter, Io, observée par la sonde Juno
La sonde spatiale Juno de la NASA a capturé une image intrigante d’un panache volcanique sur la ligne entre le jour et la nuit (terminateur) sur la lune Io de Jupiter.
Image d’entête : le panache volcanique le long du terminateur de Io repérée par la caméra de Juno, la JunoCam,. La sonde se trouvait à 300 000 kilomètres de la lune.
(NASA/ SwRI/ MSSS)
L’image fait partie d’un ensemble plus vaste de données recueillies par la sonde le 21 décembre, lorsque 4 des caméras de Juno ont passé plus d’une heure à observer le pôle volcanique de la lune. Ces observations sont un bonus scientifique pour l’équipe de Juno, car sa mission première est d’abord d’étudier Jupiter.
Selon Scott Bolton, chercheur principal de la mission Juno :
Nous savions que nous innovions avec une campagne multispectrale pour observer la région polaire d’Io, mais personne ne s’attendait à ce que nous ayons la chance de voir un panache volcanique actif projeter du matériel de la surface de la lune. C’est un sacré cadeau du Nouvel An, qui nous montre que Juno a la capacité de voir clairement les panaches.
Une précédente image qui présente à son sommet, au-dessus du limbe de Io, un panache bleuâtre s’élève à environ 140 kilomètres au-dessus de la surface d’une caldeira volcanique connue sous le nom de Pillan Patera, qui n’est pas celle découverte récemment. (NASA/JPL)
La période d’observation de la sonde spatiale a été divisée en deux phases, car Jupiter s’est immiscé entre le soleil et Io. Avant cette éclipse, la caméra à lumière visible JunoCam pouvait étudier Io en lumière plus forte, en observant le pôle alors que le jour se transformait en nuit. Pendant cette période, la caméra a capté 3 images, qui ont toutes dévoilé un panache le long du terminateur de la lune, là où le jour et la nuit se rencontrent.
Le sol est déjà dans l’ombre, mais la hauteur du panache lui permet de réfléchir la lumière du soleil, tout comme les sommets des montagnes ou les nuages sur la Terre continuent d’être éclairés après le coucher du soleil.
Après que Jupiter eut bloqué le soleil, la caméra Stellar Reference Unit (SRU) de Juno a pris le relais. Cet instrument est conçu pour aider l’engin spatial à suivre sa position dans le cosmos, mais la caméra a besoin d’un éclairage plus faible, comme la lumière du soleil réfléchie par la lune voisine Europe pendant la période d’observation. Cependant, cette caméra a également repéré des traces du panache.
Image capturée par la caméra Stellar Reference Unit (SRU) de Juno peu après l’éclipse de Io par Jupiter, le 21 décembre 2018. (NASA/ JPL-Caltech/ SwRI)
Un troisième instrument, le Jovian Infrared Auroral Mapper (JIRAM), était également actif pendant la période d’observation, capturant des informations sur les points chauds de la surface lunaire. En juillet, ce même instrument a repéré un point chaud non détecté sur la lune volcanique.
Image acquise par le Jovian Infrared Auroral Mapper (JIRAM) à 12h30 (UTC) le 21 décembre 2018. (NASA/JPL-Caltech/SwRI/INAF)
Les scientifiques savent que Io est volcaniquement active depuis 1979. L’activité est stimulée par l’énorme attraction gravitationnelle de Jupiter sur la lune.
Annoncée sur le site du Southwest Research Institute : Light from the plumes and fires of Io on Earth’s darkest night.