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En Arctique, le changement climatique facilite désormais la propagation de nouveau virus chez la faune marine

12 Nov 2019 | 0 commentaires

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L‘Arctique perd de la glace et à un rythme sans précédent, à mesure que les températures continuent d’augmenter. Si l’effet direct généralement évoqué est l’élévation du niveau de la mer, d’autres conséquences commencent également à être découvertes, telles que la propagation de maladies chez les mammifères marins.

Image d’entête : La fonte des glaces de mer permet de relier les mammifères marins, comme ces lions de mer de Steller, qui étaient autrefois séparés par la glace, ouvrant ainsi la voie à la transmission des maladies. (NOAA Fisheries/ Polar Ecosystems Program)

Une récente étude a montré que la réduction des glaces arctiques pourrait permettre à des agents pathogènes infectant les mammifères marins de se propager plus régulièrement entre l’Atlantique Nord et le Pacifique Nord. Cela est lié à l’ouverture de nouvelles voies navigables qui permettent le contact avec des populations auparavant distinctes.

L’auteure principale Tracy Goldstein et son équipe de recherche se sont penchées sur le virus de la Maladie de Carré des phoques. Celle-ci a affecté les mammifères marins pendant des décennies et a tué 51 000 phoques communs dans l’Atlantique Nord en 2002, ce qui représente 51% de la population.

Mais, seulement deux ans plus tard, on a découvert que des loutres de mer du Nord en Alaska avaient contracté le virus. Les experts furent troublés à l’époque, car la glace de mer de l’Arctique bloquait les voies entre les espèces et rendait tout lien impossible.

Pour Goldstein, un scientifique de l’université de Californie à Davis, qui étudie comment les agents pathogènes se déplacent dans les écosystèmes marins :

Comment un virus qui avait déjà été observé dans l’océan Atlantique s’est-il retrouvé dans l’océan Pacifique ?

Goldstein et son équipe ont effectué des recherches dans des études et des dossiers d’échantillons biologiques prélevés sur 2 530 phoques vivants et 165 phoques morts, des espèces qui passent au moins une partie de leur vie sur la glace arctique. Ils ont ensuite examiné les données montrant la portée de la glace de mer à une période donnée de l’année, appelée étendue des glaces de l’Arctique.

Finalement, ils ont découvert la raison de l’expansion du virus entre espèces sans lien de parenté : la fonte des glaces. L’étude a conclu que la fonte des glaces de mer provoquée par le réchauffement climatique a créé un moyen pour le virus de se déplacer dans une nouvelle région et d’infecter une nouvelle population de la vie marine.

Goldstein et son équipe ont découvert que la glace de mer ouvre de nouvelles routes migratoires pour les mammifères marins, leur permettant de traverser plus facilement de l’Atlantique au Pacifique en passant par le cercle polaire. Le stress supplémentaire qu’entraîne le besoin de chercher de la nourriture encore plus loin peut même affaiblir le système immunitaire des animaux, ce qui en fait des cibles plus faciles pour le virus.

Toujours selon Goldstein :

La perte de la glace de mer amène la faune marine à chercher et à se nourrir dans de nouveaux habitats et à supprimer cette barrière physique, ce qui leur permet d’emprunter de nouvelles voies pour se déplacer. Quand les animaux se déplacent et entrent en contact avec d’autres espèces, ils peuvent introduire et transmettre de nouvelles maladies infectieuses, avec des conséquences potentiellement dévastatrices.

De toutes les régions du monde, l’Arctique est l’une des plus touchées par les changements climatiques, ce qui rend les résultats particulièrement préoccupants. En 2019, une étude menée par des chercheurs de l’université de Cincinnati (en lien ci-dessous) a révélé que l’Arctique pourrait bientôt être complètement libre de glace de mer pendant sa transition de l’été à l’hiver, en raison des changements climatiques.

La glace de mer de l’Arctique devrait disparaître tout au long du mois de septembre chaque été

Néanmoins, beaucoup d’incertitudes demeurent quant à la maladie et à son évolution au fur et à mesure que le changement climatique se poursuit. Bien que la vaccination soit une possibilité, il serait difficile de le faire à une échelle suffisamment grande pour prévenir la propagation de la maladie, ont déclaré Mme Goldstein et son équipe. Effets climatiques

Partout dans le monde, de nombreux animaux sont forcés de quitter leur habitat habituel en raison des changements climatiques, ce qui les pousse à sortir et à chercher des endroits plus frais pour y vivre. Des papillons, des oiseaux, des reptiles et bien d’autres s’éloignent de l’équateur, soit vers le nord, soit vers le sud. Malheureusement, tous les animaux ne peuvent pas s’adapter aux changements environnementaux de cette façon.

La santé animale peut être affectée par le changement climatique de quatre manières : les maladies et le stress liés à la chaleur, les phénomènes météorologiques extrêmes, l’adaptation des systèmes de production animale à de nouveaux environnements et l’émergence ou la réémergence de maladies infectieuses, en particulier les maladies à transmission vectorielle qui dépendent de façon critique des conditions environnementales et climatiques.

Selon l’organisation américaine Defenders of Wildlife, certaines des espèces les plus durement touchées par le réchauffement climatique sont le caribou (renne), le renard arctique, le crapaud, l’ours blanc, le pingouin, le loup gris, l’hirondelle noire, la tortue peinte et le saumon.

Le Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC) a déclaré, dans un rapport récent, que le changement climatique cause des dommages  » étendus et conséquents  » aux animaux et aux plantes, qui luttent pour s’adapter aux nouvelles conditions. Par conséquent, de nombreuses formes de vie se déplacent vers le nord ou vers des eaux plus profondes.

Un nouveau rapport révèle que des “conditions sans précédent” régneront sur les océans au cours de ce siècle

Mais la croissance concomitante de la population humaine signifie qu’un grand nombre de zones terrestres qui pourraient convenir pour ce déplacement ne sont pas disponibles. Un rapport du Center for Climate and Energy Solutions suggère que la création “d’habitats de transition » ou de « corridors » pourrait aider les espèces migratrices.

L’étude publiée dans Scientific Reports : Viral emergence in marine mammals in the North Pacific may be linked to Arctic sea ice reduction et présentée sur le site de l’université de Californie à Davis : Melting Arctic Sea Ice Linked to Emergence of Deadly Virus in Marine Mammals.

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