Un nouveau trou se forme dans la couche d’ozone au-dessus de l’Arctique
Bien qu’un trou dans la couche d’ozone puisse sembler être un problème environnemental appartenant au passé, c’est toujours un problème aujourd’hui. La plupart des yeux sont fixés sur le ciel de l’Antarctique, mais les scientifiques ont maintenant repéré le plus grand trou de la couche d’ozone depuis au moins 25 ans se formant au-dessus de l’Arctique.
Image d’entête : représentation graphique d’un trou dans la couche d’ozone au-dessus de l’Arctique. (DLR/ BIRA/ ESA)
La couche d’ozone protège la Terre des plus mauvais rayons ultraviolets du soleil, mais dans les années 1980, un trou dans cette couche a été découvert au-dessus de l’Antarctique. Le principal coupable était les chlorofluorocarbures (CFC), des produits chimiques qui étaient alors courants dans les aérosols et les réfrigérants. En réponse, le protocole de Montréal a exigé des pays qu’ils éliminent progressivement les CFC, et le trou n’a cessé de se rétrécir depuis des décennies.
Mais ce n’est pas seulement un trou statique, sa taille fluctue avec les saisons. Il atteint son maximum en octobre, lorsque l’Antarctique sort de son hiver et commence à se réchauffer. L’ensoleillement supplémentaire signifie plus de rayonnement UV, qui se combine avec des températures extrêmement froides, certains types de vents et la persistance des CFC pour relancer le processus d’appauvrissement.
L’Arctique traverse un cycle similaire, avec des niveaux d’ozone qui fluctuent au cours de l’année. Mais comme les températures n’y sont pas aussi froides qu’en Antarctique, le trou dans la couche d’ozone autour du pôle Nord n’a jamais été aussi important. Jusqu’à présent, en tout cas.
Les scientifiques du Centre aérospatial allemand (DLR) ont récemment constaté une baisse inhabituellement forte des niveaux d’ozone au-dessus de l’Arctique. Depuis le 14 mars, les niveaux ont chuté à moins de 220 unités Dobson, ce qui constitue un « trou d’ozone ».
La découverte a été réalisée grâce aux données recueillies par l’instrument Tropomi à bord du satellite Sentinel-5P du programme Copernicus de l’Agence Spatiale européenne.
Le trou d’ozone le plus important de l’Arctique s’étend sur une superficie de près d’un million de km2. C’est le plus grand jamais observé depuis le début des observations continues en 1995. Cela dit, il est encore très petit par rapport au trou d’ozone de l’Antarctique, qui peut atteindre une taille de 20 à 25 millions de km2.
Selon l’équipe, cette énorme perte d’ozone dans l’Arctique est due à des vents exceptionnellement forts qui emprisonnent l’air froid dans le vortex polaire au pôle Nord. Il ne restera cependant pas longtemps en place, les chercheurs précisent qu’il devrait se résorber de lui-même d’ici la mi-avril. Néanmoins, il faudra continuer à l’observer au cas où il deviendrait annuel.
Sur le site de l’ESA : Unusual ozone hole opens over the Arctic.