Des images sans précédent de flux de plasma émergeant de l’atmosphère du soleil
Des images du soleil à la plus haute résolution jamais obtenue ont été dévoilées par un groupe de scientifiques britanniques travaillant aux côtés de chercheurs de la NASA, prouvant que l’atmosphère du soleil est beaucoup plus complexe que nous le pensions.
Analysées par des chercheurs de l’université du Lancashire central (UCLan/ Royaume-Uni) et des collaborateurs du Marshall Space Flight Centre de la NASA, ces images vont maintenant permettre aux astronomes de mieux comprendre l’atmosphère du soleil. Elles ont été obtenues par le télescope High-Resolution Coronal Imager (Hi-C) de la NASA, emporté dans l’espace lors d’un vol de fusée suborbital. Le télescope peut repérer des structures dans l’atmosphère du soleil dont la taille ne dépasse pas 70 km, soit environ 0,01 % de la taille totale de l’étoile.
Jusqu’à présent, certaines parties de l’atmosphère solaire semblaient sombres ou presque vides, mais les nouvelles images ont révélé des brins/ filaments d’environ 500 kilomètres de large dans lesquels circulent des gaz chauds électrifiés.
(Thomas Williams et Coll./ Astrophysical Journal)
(Thomas Williams et Coll./ Astrophysical Journal)
Selon Robert Walsh, professeur de physique solaire à l’UCLan :
Jusqu’à présent, les astronomes solaires ont effectivement observé notre étoile la plus proche en « définition standard », alors que la qualité exceptionnelle des données fournies par le télescope Hi-C nous permet d’étudier une partie du soleil en « ultra-haute définition » pour la première fois.
Hi-C est un peu différent de la plupart des télescopes puisqu’il est lancé sur une fusée suborbitale. Lors de son dernier passage en 2018, Hi-C a passé environ 5 minutes à capturer des images du soleil depuis les confins de l’espace. Il est revenu sur Terre grâce à un atterrissage assisté par parachute.
Le mécanisme physique exact qui crée ces filaments chauds omniprésents reste flou. Le débat scientifique va donc maintenant se concentrer sur les raisons de leur formation et sur la façon dont leur présence nous aide à comprendre comment les éruptions et les tempêtes solaires peuvent affecter la vie sur Terre.
L’équipe internationale de chercheurs prévoit maintenant de lancer à nouveau la mission Hi-C, en faisant cette fois coïncider leurs observations avec celles de deux engins spatiaux d’observation du soleil qui recueillent actuellement d’autres données, la sonde solaire Parker de la NASA et le Solar Orbiter (SolO) de l’ESA.
Selon Amy Winebarger, chercheuse pour la mission Hi-C au Marshall Space Flight Center de la NASA :
Ces nouvelles images Hi-C nous donnent un aperçu remarquable de l’atmosphère du Soleil. En plus des missions en cours telles que Probe et SolO, cette flotte d’instruments spatiaux révélera dans un avenir proche la couche externe dynamique du Soleil sous un jour totalement nouveau.
Pour Tom Williams, chercheur postdoctoral de l’UCLan qui a travaillé sur les données du Hi-C, ces images aideraient à mieux comprendre comment la Terre et le soleil sont liés l’un à l’autre.
C’est une découverte fascinante qui pourrait mieux éclairer notre compréhension du flux d’énergie à travers les couches du soleil et finalement vers la Terre elle-même. « C’est tellement important si nous voulons modéliser et prédire le comportement de notre étoile qui donne la vie.
L’étude publiée dans The Astrophysical Journal : Is the High-Resolution Coronal Imager Resolving Coronal Strands? Results from AR 12712 et présentée sur le site de l’université du Lancashire central : New images reveal fine threads of million-degree plasma woven throughout the Sun’s atmospher.