La NASA voudrait transformer un cratère de la Lune en un immense radiotélescope
Il existe de nombreux télescopes sur Terre et dans l’espace, qui nous fournissent des informations importantes et nous permettent de mener à bien différents projets de recherche. Alors, pourquoi ne pas en installer un sur la lune, avec un cratère en tant que parabole du télescope ?
L’agence spatiale américaine a accordé une nouvelle série de subventions pour ses projets spatiaux innovants préférés et l’un d’entre eux prévoit d’installer un radiotélescope d’un kilomètre à l’intérieur d’un cratère sur la face cachée de la Lune.
Image d’entête : vue théorique du radiotélescope sur la face cachée de la Lune. (Saptarshi Bandyopadhyay)
Ce projet de télescope lunaire est l’un des 23 concepts qui ont reçu une partie d’un investissement de 7 millions de dollars. La première phase de l’investissement comprend 125 000 dollars pour financer une étude de 9 mois sur l’idée. Les autres concepts comprennent l’étude de voiles solaires, de plateformes d’atterrissage lunaires et d’un explorateur robotique pour Encelade, la lune de Saturne.
La NASA a souligné que ces projets nécessiteront pour la plupart une décennie ou plus de développement technologique, et qu’ils ne sont pas des missions officielles de la NASA. Ces idées fascinantes méritent cependant d’être étudiées plus en profondeur et pourraient un jour passer du concept à la réalité.
Le Lunar Crater Radio Telescope (LCRT) serait capable de mesurer des longueurs d’onde et des fréquences qui ne peuvent pas être détectées depuis la Terre, fonctionnant sans être obstrué par l’ionosphère ou les divers autres éléments générant du bruit radioélectrique entourant notre planète.
Selon l’ingénieur en robotique Saptarshi Bandyopadhyay, qui a présenté le concept :
Le LCRT pourrait permettre des découvertes scientifiques considérables dans le domaine de la cosmologie en observant le début de l’univers dans la bande de longueur d’onde de 10 à 50 m (bande de fréquence de 6 à 30 MHz), qui n’a pas été exploré par l’homme jusqu’à présent.
La proposition de Bandyopadhyay énumère les avantages de la localisation d’un télescope sur la face cachée de la lune, notamment que « la lune agit comme un bouclier physique qui isole le télescope de la surface lunaire des interférences/ bruits radio provenant de sources terrestres, de l’ionosphère, des satellites en orbite autour de la terre, et du bruit radio du soleil pendant la nuit lunaire« .
Selon la proposition, des astromobiles (rovers) lunaires déploieraient un treillis métallique d’environ 1 kilomètre de diamètre, à l’intérieur d’un cratère lunaire pouvant atteindre 5 kilomètres de diamètre. Un récepteur suspendu au centre du cratère compléterait le système.
Plan des opérations pour la construction du LCRT. (Saptarshi Bandyopadhyay)
L’ensemble pourrait être automatisé sans aucun opérateur humain, ce qui signifierait une charge utile plus légère et moins coûteuse pour que le projet puisse, littéralement, décoller. Mais tout cela n’en est qu’au tout début de la planification, et on ne sait pas encore exactement quel cratère serait employé pour ce projet.
Selon Bandyopadhyay et ses collègues :
La construction du plus grand radiotélescope à ouverture totale du système solaire, de l’autre côté de la Lune, devrait susciter beaucoup d’intérêt de la part du public. Ce concept permettrait de libérer le potentiel de découvertes scientifiques révolutionnaires en radioastronomie.
Sur le site de la NASA : Lunar Crater Radio Telescope (LCRT) on the Far-Side of the Moon.