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Des macaques volent intentionnellement des objets de grande valeur pour les échanger contre de meilleurs aliments

19 Jan 2021 | 2 commentaires

Macaque rancon 1 21

Les macaques à longue queue (Macaca fascicularis) qui errent dans le temple d’Uluwatu à Bali, en Indonésie, sont tristement célèbres pour voler les touristes sans méfiance. Comme tout criminel malin, les singes gardent la marchandise contre une rançon, jusqu’à ce que de la nourriture soit donnée en paiement.

Image d’entête : Une interaction typique de troc objet/nourriture entre un macaque balinais (à gauche, tenant des lunettes volées) et un humain (à droite, offrant un sac de fruits locaux comme récompense alimentaire). (A. Michels/ Université de Lethbridge)

Précédemment (2017) :

Comment les macaques à Bali en sont venus à racketter les humains ?

Menée par des chercheurs de l’université de Lethbridge au Canada et de l’université Udayana en Indonésie, l’étude révèle que les singes se lancent dans des « processus de décision économique sans précédent » lorsqu’ils volent des objets et les gardent en échange d’une rançon. Les chercheurs ont déclaré que cette pratique, qui a également été analysée dans des études similaires avec des singes captifs en laboratoire, est spécifique à une population, répandue, intergénérationnelle, savante et influencée par la société. Il s’agit peut-être du premier exemple d’une économie symbolique culturellement maintenue chez des animaux en liberté, ont-ils écrit.

Néanmoins, tous les singes ne volent pas dans la même catégorie. Les chercheurs ont découvert que l’âge joue un rôle dans ce processus, les singes plus âgés volant des objets qui sont plus appréciés par les humains. (L’étude qualifie littéralement les singes adultes de « voleurs les plus habiles »).

Selon les chercheurs :

Ces individus plus habiles et sélectifs semblaient prendre des décisions économiques, comme le montrent les associations comportementales claires entre la possession de jetons de valeur et la quantité ou la qualité des récompenses alimentaires rejetées et acceptées.

Les chercheurs ont observé 333 singes en liberté pendant 273 jours, de septembre 2015 à août 2016, afin de déterminer les causes de cette pratique. Un autre groupe de 15 singes a été analysé en décembre 2019. Les données d’observation ont été recueillies par vidéo en enregistrant les singes qui fixaient de potentielles cibles humaines et s’approchaient à environ 5 mètres d’elles. Selon l’étude, les victimes humaines ont été définies comme des visiteurs du temple portant ou transportant au moins un objet non comestible qui était « plus ou moins susceptible » d’être échangé contre de la nourriture en cas de vol.

Les types d’objets visés par les singes ont été regroupés en six catégories : les conteneurs vides (étuis de téléphone et sacs d’appareil photo), les accessoires (épingles à cheveux et porte-clés) ; les chapeaux (coiffures et casquettes), les chaussures (tongs, sandales à talons), les lunettes (lunettes de vue et de soleil), et les appareils électroniques et portefeuilles (téléphones portables, appareils photo et sacs à main). Les chercheurs ont ensuite classé ces articles en groupes d’objets de faible valeur, de valeur moyenne et de valeur élevée selon la fréquence à laquelle les humains voulaient les échanger avec les singes.

Un macaque adulte a volé les lunettes d’un touriste (à gauche) et les a rendues en échange d’un sac de fruits, n’ayant que faire du billet de banque. (JB Leca)

L’étude a montré que les objets de faible valeur, comme les récipients vides et les accessoires, étaient rarement échangés par les humains. Les objets de valeur moyenne, comme les chapeaux et les chaussures, étaient souvent échangés. Alors que les objets de grande valeur, comme les lunettes, les appareils électroniques et les portefeuilles, étaient presque toujours échangés par les humains.

Toujours selon l’étude, plus les singes étaient âgés, plus ils avaient de chances de réussir à voler l’objet convoité. Les jeunes singes adultes étaient plus performant que les juvéniles, tandis que les adultes réussissaient mieux que les juvéniles et les jeunes adultes. Mais c’est une chose de voler, c’en est une autre de faire du troc et d’être récompensé pour cela. Dans ce domaine, les adultes et les jeunes sont une fois de plus arrivés en tête, tandis que les jeunes ont fini derniers.

Avec l’âge vient la sagesse, ou plus précisément, dans ce cas, la capacité de différencier les objets de faible, moyenne et forte valeur. L’étude a montré que les jeunes singes ne se souciaient pas vraiment du type d’objets sur lesquels ils parvenaient à mettre la main, mais que les singes adultes et les jeunes adultes préféraient les articles de grande valeur à ceux de faible valeur, ou ceux de valeur moyenne à faible.

Finalement, les chercheurs ont décidé de se pencher sur les « individus les plus habiles et les plus sélectifs », c’est-à-dire les singes adultes et les jeunes adultes. En termes de quantité, les deux groupes de singes ont attendu qu’on leur offre davantage de récompenses alimentaires avant de rendre l’objet lorsqu’ils le jugeaient de grande valeur. Les singes adultes étaient encore plus exigeants en matière de qualité, et ils rejetaient davantage les types de récompenses alimentaires les moins appréciés lorsqu’ils détenaient un objet de plus grande valeur.

Selon Jean-Baptiste Leca, auteur principal de l’étude et professeur de psychologie à l’université de Lethbridge, ces comportements sont une expression de l’intelligence culturelle et s’apprennent jusqu’à ce que les macaques aient 4 ans

L’étude publiée dans Philosophical Transactions of the Royal Society B : Acquisition of object-robbing and object/food-bartering behaviours: a culturally maintained token economy in free-ranging long-tailed macaques.

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