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Une arche lunaire pourrait stocker l’ADN de millions d’espèces dans les tunnels de lave de la Lune

14 Mar 2021 | 1 commentaire

Des chercheurs de l’université d’Arizona (Etats-Unis) ont proposé un plan audacieux pour sauvegarder la biodiversité de la Terre en cas de destruction de la planète, c’est-à-dire en cas de guerre nucléaire. L’idée est de stocker le matériel génétique de millions d’espèces sous la surface de la lune dans des tubes de lave, qui pourraient servir “d’arche lunaire » pour préserver la ressource la plus précieuse de la Terre : l’évolution de milliards d’années de vie.

Image d’entête : le cratère de la Mare Tranquillitatis sur la Lune photographié par la sonde LRO. (NASA)

Ce projet est similaire à la Réserve mondiale de semences du Svalbard en Norvège, qui abrite plus de 850 000 échantillons de graines différentes dans l’Arctique gelé. Les semences sont conservées à -18 °C et devraient être protégées contre un certain nombre de catastrophes potentielles, allant du réchauffement climatique à la guerre nucléaire.

De même, l’arche lunaire déposera des échantillons de graines, de spores, de sperme et d’œufs cryogénisés provenant de millions d’espèces animales. Afin de protéger ces précieux échantillons, l’arche serait stockée à l’intérieur de l’un des plus de 200 tubes de lave identifiés à ce jour sous la surface de la lune.

Un tunnel de lave est un conduit naturel formé par la lave qui s’écoule d’une cheminée volcanique et qui se déplace sous la surface durcie d’une coulée de lave.

Ces cavernes souterraines béantes peuvent avoir une hauteur équivalente à celle de la Burj Khalifa de Dubaï (800 m). Invisibles depuis des milliards d’années, ces tubes de lave constituent un abri parfait contre le rayonnement solaire, c’est pourquoi ils ont été identifiés comme des sites pour de futures bases humaines.

La ville de Philadelphie est présentée à l’intérieur d’un tunnel de lave lunaire théorique. (Université Purdue/ David Blair)

Mais si nous colonisons un jour la lune dans un tunnel de lave, pourquoi ne pas faire un pas de plus et construire une arche génétique. Outre le grand espace et la protection contre les radiations, la température à l’intérieur des tubes de lave oscille autour de -25° Celsius, ce qui est idéal pour stocker des échantillons biologiques sensibles.

L’emplacement parfait pour une future base lunaire serait dans un tunnel de lave déjà repéré

La Terre possède également des tunnels de lave formés au cours de ses premières années d’existence, mais ils sont beaucoup plus petits, de la taille d’un tunnel de métro, et ils se sont érodés au fil du temps sous l’effet des tremblements de terre, de la tectonique des plaques et d’autres processus naturels. Les cavernes lunaires sont bien mieux adaptées pour servir de coffre-fort génétique.

Selon Jekan Thanga, professeur d’ingénierie aérospatiale et mécanique au College of Engineering de l’Université d’Arizona :

La Terre est naturellement un environnement volatile. En tant qu’humains, nous l’avons échappé belle il y a environ 75 000 ans avec l’éruption supervolcanique du Toba, qui a provoqué une période de refroidissement de 1 000 ans et qui, selon certains, s’aligne sur une baisse estimée de la diversité humaine. La civilisation humaine ayant une si grande empreinte, si elle devait s’effondrer, cela pourrait avoir un effet négatif en cascade sur le reste de la planète.

Bien sûr, construire une arche sur la lune est une entreprise énorme. D’après les calculs de Thanga, il faudrait au moins 250 lancements de fusées pour transporter environ 50 échantillons de chacune des 6,7 millions d’espèces présentes sur Terre. À titre de comparaison, il a fallu environ 40 lancements de fusées pour construire la station spatiale internationale.

Ces échantillons seraient logés dans une installation souterraine alimentée par des panneaux solaires placés à la surface de la Lune.

Représentation artistique de l’arche lunaire souterraine proposée. (Université d’Arizona)

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Deux cages d’ascenseur ou plus conduiraient à l’installation où les échantillons biologiques seraient logés dans divers modules de conservation cryogénique.

À l’intérieur des modules, les échantillons flotteraient au-dessus des surfaces métalliques grâce à un phénomène connu sous le nom de lévitation quantique (effet Casimir). La maintenance serait assurée par des robots naviguant au-dessus de pistes magnétiques.

Tout cela peut sembler farfelu, mais c’est tout à fait possible. Après tout, nous disposons déjà de la technologie nécessaire. Il s’agit juste d’orienter les ressources et d’obtenir le soutien du public.

Il y a peu, la Chine et la Russie ont annoncé qu’elles prévoyaient de construire ensemble un avant-poste lunaire. Par ailleurs, les États-Unis prévoient de créer leur propre base lunaire, baptisée Artemis, après le retour des astronautes sur la Lune en 2024.

Artemis : le plan de la NASA pour retourner sur la Lune en 2024

Selon Álvaro Díaz-Flores Caminero, un doctorant de l’université d’Arizona qui a dirigé l’analyse thermique du projet :

Ce qui m’étonne dans des projets comme celui-ci, c’est qu’ils me donnent l’impression que nous nous rapprochons d’une civilisation spatiale et d’un avenir pas si lointain où l’humanité aura des bases sur la Lune et sur Mars. Les projets multidisciplinaires sont difficiles en raison de leur complexité, mais je pense que cette même complexité est ce qui les rend beaux.

Le projet a été présenté cette semaine lors de la IEEE Aerospace Conference (voir vidéo ci-dessus) et présentée sur le site de l’Université d’Arizona : Engineers Propose Solar-Powered Lunar Ark as ‘Global Insurance Policy’.

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