Parce qu’il y aussi du bon dans la solitude
La pandémie et les confinements de ces deux dernières années ont provoqué de grands changements dans nos vie. Mais toutes les conséquences ne furent pas négatives. Selon de nouvelles recherches, la solitude fut l’une des surprenantes sources nettes de bien-être pendant cette période.
La solitude est souvent perçue négativement. Pourtant, avoir du temps pour soi, par soi-même, est un élément très important de notre développement personnel et de notre bien-être. Bien qu’elle nous ait été imposée par un malheureux concours de circonstances, la pandémie et les fermetures associées ont néanmoins donné à de nombreuses personnes dans le monde le contexte dont elles avaient besoin pour faire l’expérience de la solitude.
Bien que les descriptions de la solitude qui ont fait partie de cette étude n’aient pas toutes été positives, elles l’ont emporté sur celles qui étaient négatives, expliquent les chercheurs. Dans l’ensemble, les résultats suggèrent que les personnes de tous âges peuvent reconnaître la solitude comme un élément bénéfique pour notre bien-être.
L’étude a utilisé les données fournies par plus de 2000 participants, allant des adolescents aux adultes. Ces participants ont été sélectionnés dans le cadre de trois échantillons représentatifs de la population britannique et ils ont été choisis en fonction de l’âge, du sexe et de la situation géographique. Les participants comprenaient 1 001 adolescents âgés de 13 à 16 ans, 523 adultes âgés de 25 à 51 ans et 511 personnes âgées de 59 à 85 ans.
L’étude a examiné les avantages de la solitude sous plusieurs aspects. Par exemple, l’un de ses bénéfices est qu’elle nous libère des préoccupations liées aux « subtilités sociales ». Un autre avantage serait qu’elle nous donne l’occasion d’agir de manière autonome, et un autre encore qu’elle nous permet de développer notre personnalité et nos capacités.
Dans l’ensemble, les adolescents se sont montrés peu intéressés par l’aspect autonome de la solitude, mais ils ont été enthousiasmés par la possibilité d’accroître leurs compétences et de se développer en tant qu’individus. De tous les groupes, ce sont également eux qui ont dit ressentir le moins de perturbations causées par la solitude.
Les adultes se sont davantage investis dans les aspects de la solitude liés à l’épanouissement personnel et à la compétence et ils ont indiqué qu’ils se concentraient sur l’acquisition de nouvelles compétences ou le développement celles existantes pour se sentir plus efficaces. Contrairement au groupe des adolescents, ils étaient très désireux de développer leur autonomie et d’en tirer profit pendant les périodes de solitude. Les adultes plus âgés étaient moins intéressés par l’aspect compétence de la solitude que ceux du groupe des « adultes », beaucoup moins intéressés par l’épanouissement personnel, mais accordaient une grande valeur à l’autonomie qu’ils avaient acquise grâce à l’isolement pendant cette période.
Si, dans l’ensemble, les adolescents étaient les moins susceptibles de subir des perturbations dans leur vie causées par la solitude, et les plus susceptibles d’éprouver des sentiments de connexion interpersonnelle pendant cette période, les adultes étaient les plus susceptibles de signaler des perturbations dans leur bien-être pendant les périodes de confinement. Cette étude indique que « les adultes en âge de travailler ont connu les expériences les plus négatives » pendant cette période, parmi les trois groupes.
Les chercheurs soulignent toutefois que les données ont été recueillies au cours des premiers mois de l’épidémie de COVID-19 et que, par conséquent, ces résultats ne peuvent être généralisés à l’ensemble de la pandémie. Cela étant dit, ils constituent tout de même un indicateur fiable des avantages potentiels de la solitude.
La Dr Netta Weinstein, professeure de psychologie à l’Université de Reading (Royaume-Uni) et auteur principal de l’étude pense que cela tient aux pressions et au stress que les restrictions ont imposé à leur vie quotidienne (perturbations dans leur carrière, incertitude quant à l’avenir et responsabilités accrues pour les enfants qui passent plus de temps à la maison) qui colorent leur perception de cette solitude. En outre, ce groupe démographique était le plus susceptible de voir ses occasions habituelles de se retrouver seul, un élément crucial du bien-être, perturbées. Par exemple, ils ont perdu ces petits moments qu’ils pouvaient prendre pour eux pendant leur trajet ou leurs pauses au travail, ce qui a des conséquences sur une plus longue période.
Netta Weinstein ajoute :
Ces facteurs de stress peuvent avoir interrompu leur temps de solitude positif. D’un autre côté, même les adultes en âge de travailler ont rapporté de nombreuses expériences positives pendant ces moments de solitude.
En guise de conclusion, le Dr Weinstein nous avertit que notre expérience pendant la pandémie n’est pas une représentation parfaite de la solitude en général. Cette occasion particulière de nous isoler était associée à un grand stress pour nous tous, à beaucoup d’incertitude et à un grand nombre de nouvelles et d’événements inquiétants. En gardant cela à l’esprit, nous ne devrions pas juger trop sévèrement l’expérience de la solitude sur la base de ces derniers mois.
Le Dr Weinstein de conclure :
La solitude est un espace où nous pouvons poursuivre nos intérêts, apprendre à nous connaître, et être libérés des pressions ou des demandes sociales immédiates. Il est beaucoup plus difficile d’apprécier ces choses lorsque nous sommes contraints à la solitude, plutôt que lorsque nous la choisissons. Cependant, dans la mesure où nous pouvons trouver de la valeur dans la solitude, elle peut être rajeunissante et gratifiante.
L’étude publiée dans Frontiers in Psychology : What Time Alone Offers: Narratives of Solitude From Adolescence to Older Adulthood et présentée sur le site de l’Université de Reading : Pandemic solitude was positive experience for many.
Pour ma part, je l’ai très bien vécu cette solitude imposée. Ça m’a même fait un grand bien.
Merci le Covid!