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L’étonnante expansion de deux plantes à fleurs de l’Antarctique face au dérèglement climatique

21 Fév 2022 | 0 commentaires

Ile Signy 1 22

Selon des scientifiques, les plantes à fleurs de la région de l’Antarctique se développent rapidement, ce qui témoigne des effets continus du changement climatique sur ce continent. Ces résultats suggèrent que nous avons peut-être atteint un tournant pour cet écosystème fragile et isolé.

Une nouvelle étude sur l’expansion des plantes portait sur les deux plantes à fleurs indigènes de l’Antarctique, Deschampsia antarctica et Colobanthus quitensis. Les chercheurs ont mesuré la croissance et l’expansion de ces plantes sur une petite île subantarctique appelée l’île Signy de 2009 à 2019.

Image d’entête : la base et la baie de l’île Signy. (Wikimedia)

Les deux plantes se sont développées plus rapidement chaque année à mesure que les températures augmentaient, ce que l’équipe attribue au réchauffement de l’air estival et à une baisse de la population d’otaries à fourrure qui piétinent les plantes, ce qui pourrait être dû à la disponibilité de la nourriture et à l’état de la mer.

Les deux plantes vasculaires indigènes de l’île de Signy. A gauche, la D. antarctica et à droite, la C. quitensis. (Wikimedia)

Ile Signy plante 1 22

Selon les chercheurs dans leur étude (lien plus bas) :

Nous émettons l’hypothèse que l’expansion frappante de ces plantes est principalement déclenchée par le réchauffement de l’air en été et la libération de la limitation de la perturbation des otaries à fourrure.

Entre 1960 et 2011, l’air s’est réchauffé de 0,02 °C chaque année, mais après une vague de froid de 4 années, il s’est encore réchauffé à un rythme rapide de 0,25 °C par an.

A partir de l’étude : tendances annuelles de la température estivale de l’air sur l’île Signy en comparant les périodes 1960-2011 (points bleus) et 2012-2018 (points orange). (Nicoletta Cannone et col./ Current Biology)

Ile Signy plante 2 22

Le taux de croissance de la D. antarctica entre 1960 et 2009 était de près de 21 % par décennie. Ce taux est passé à 28 % par décennie de 2009 à 2018. Pendant ce temps, sur les mêmes périodes, la croissance de la C. quitensis est passée d’un peu moins de 7 % par décennie à 154 %.

Si tout cela semble être une bonne nouvelle pour la D. antarctica et la C. quitensis, cela ne va pas profiter à la région dans son ensemble : le réchauffement des températures pourrait permettre aux espèces envahissantes de prendre pied dans l’écosystème, ce qui pourrait entraîner « une perte de biodiversité irréversible et des changements dans ces écosystèmes fragiles et uniques », écrivent les chercheurs.

Le même type d’expansion de plantes a été constaté sur les montagnes d’Europe, mais cette étude montre « la première preuve en Antarctique de réponses accélérées des écosystèmes au réchauffement climatique », notent les auteurs. Il s’avère que l’Antarctique pourrait ne pas être aussi résistant à la crise climatique que nous le pensions.

Selon les chercheurs :

Cette hypothèse est compatible avec les observations faites dans l’hémisphère nord, en particulier en Europe, où le changement d’utilisation des terres est corrélé avec le changement de végétation mais, comme ici, le principal moteur de ces réactions était le réchauffement climatique.

Les chercheurs suggèrent que ce qui se passe sur l’île Signy est susceptible de se produire ailleurs, bien que d’autres études soient nécessaires pour en être sûr. D’autres recherches doivent également être menées sur les éventuelles futures conséquences de cette propagation.

Compte tenu du grand nombre de facteurs en jeu, de l’expansion des plantes à la fonte des glaces en passant par les précipitations saisonnières, il est difficile de prédire avec précision la direction que prendra l’Antarctique, mais il est clair qu’il s’agit d’un environnement délicatement équilibré et gravement menacé.

Toujours selon les chercheurs :

Nos résultats soutiennent l’hypothèse selon laquelle le futur réchauffement déclenchera des changements importants dans ces écosystèmes antarctiques fragiles.

L’étude publiée dans Current Biology : Acceleration of climate warming and plant dynamics in Antarctica et annoncée sur le site de l’Université de l’Insubrie.

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