Une incroyable carte d’observation radio révélant, entre autres, 4,4 millions de galaxies
Près de 4,4 millions de sources radio ont été détectées par le télescope paneuropéen LOFAR en près de 144 jours.
Après avoir identifié 25 000 trous noirs supermassifs, le LOw Frequency ARray (LOFAR) a publié son deuxième lot de données, et celles-ci sont encore plus intéressantes. Une équipe internationale vient ainsi de publier les résultats d’observations radio entre 120 et 168 mégahertz dans l’hémisphère nord de la sphère céleste (ou Northern sky en anglais).
Image d’entête : Image composite radio, rayons X et optique de la « galaxie de la baleine » NGC 4631. Dans cette galaxie, la formation d’étoiles produit du gaz chaud qui est visible dans les rayons X (bleu) ainsi que des particules hautement énergétiques qui s’enroulent en spirale dans le champ magnétique de la galaxie et qui sont visibles dans l’image radio LoTSS (orange). La formation élevée d’étoiles est probablement déclenchée par une interaction avec une galaxie compagne. (Volker Heesen & Michael Stein)
LOFAR mesure 1 000 kilomètres de diamètre, ce qui en fait le plus grand radiotélescope fonctionnant à basse fréquence (moins de 250 MHz). Le réseau de télescopes a passé 3 451 heures à scruter le ciel pour générer les dernières données, produisant un énorme 7,6 pétaoctets d’archives. L’étude a couvert 27 % du ciel de l’dans l’hémisphère nord et l’équipe estime que 67 à 85 % de la région sera observée d’ici mai 2023.
Il s’agit d’une vue à grande échelle, sans précédent, de l’Univers vu en ondes radio.
Chaque point de cet extrait vidéo indique l’emplacement d’un objet extrêmement énergétique dans notre Univers. Il s’agit de trous noirs, de galaxies avec des poussées de formation d’étoiles et d’événements de fusion explosive entre certains des plus grands groupes de galaxies de l’Univers. C’est la vue la plus détaillée jamais réalisée de notre Univers radio, telle que révélée par LOFAR. (Frits Sweijen)
Après avoir tout compilé, les astronomes ont conclu qu’ils pouvaient détecter 4 396 228 sources radio. Certaines pourraient être des galaxies abritant des trous noirs supermassifs, les noyaux galactiques actifs (NGA) étant une source d’ondes radio. Ou bien les objets sont des étoiles brillantes qui naissent dans notre propre galaxie.
Ce quasar rouge d’apparence inoffensive est l’un des objets les plus puissants de l’Univers naissant et s’est formé moins d’un milliard d’années après le Big Bang. Nous voyons ici le quasar tel qu’il était il y a 12,9 milliards d’années, lorsque son trou noir central accrétait rapidement de la matière et créait de puissantes explosions qui brillent dans les longueurs d’onde radio. Nous ne comprenons pas encore totalement comment des sources aussi puissantes se sont formées si tôt après le Big Bang. (Anniek Gloudemans)
Certains de ces objets sont extrêmement éloignés, voire des milliards d’années-lumière. Certains sont déjà connus des scientifiques, comme la région de formation d’étoiles W3/W4/HB3, détectée pour la première fois par l’observatoire spatial Herschel, et le reste (rémanent) de supernova de la Dentelles du Cygne, détecté pour la première fois par le télescope spatial Hubble. D’autres sont seulement en train d’être découverts.
Une image de composition radio (LoTSS ; violet), UV (GALEX ; jaune) et rayons X (ROSAT ; bleu) du rémanent de supernova de la Dentelles du Cygne. (Jennifer West)
L’astronome Timothy Shimwell, qui fait partie d’ASTRON (Institut néerlandais de radioastronomie) et de l’université de Leyden aux Pays-Bas, déclare que le projet fut passionnant à mener.
Il ajoute :
Chaque fois que nous créons une carte, nos écrans sont remplis de nouvelles découvertes et d’objets qui n’ont encore jamais été vus par des yeux humains. L’exploration des phénomènes inconnus qui brillent dans l’univers radio énergétique est une expérience incroyable et notre équipe est ravie de pouvoir rendre ces cartes publiques. Cette publication ne représente que 27 % de l’ensemble de l’enquête et nous pensons qu’elle conduira à de nombreuses autres percées scientifiques à l’avenir, notamment l’examen de la croissance des plus grandes structures de l’Univers, la formation et l’évolution des trous noirs, la physique régissant la formation des étoiles dans les galaxies lointaines et même le détail des phases les plus spectaculaires de la vie des étoiles dans notre propre galaxie.
Une image radio (LoTSS-DR2) et optique (télescope spatial Hubble) de la galaxie NGC 4858 qui traverse un milieu dense qui lui enlève de la matière. (Ian Roberts)
Cependant, LOFAR a des tonnes de données à classer, et les ordinateurs ne sont pas toujours suffisants pour ce travail, mais vous pouvez aider. L’équipe a créé un projet pour que tout le monde puisse contribuer au projet. Vous pouvez aller sur le site Zooniverse et identifier les galaxies et les trous noirs supermassifs, ils ont un tutoriel dans lequel vous pouvez apprendre à classer les sources radio, une fois que vous avez terminé vous pouvez commencer à explorer l’univers.
L’étude publiée dans la revue Astronomy & Astrophysics : The LOFAR Two-metre Sky Survey : V. Second data release et présentée sur le site d’ASTRON : Flurry of new discoveries as incredible new image revealing 4.4 million galaxies is made public.