Pour se rafraichir, les échidnés font des bulles de morve avec leur nez
Des scientifiques ont découvert que les échidnés, qui ne transpirent pas, n’halètent pas, ne se lèchent pas et n’urinent pas sur eux-mêmes, font des bulles de morve pour se rafraîchir par temps chaud…
Image d’entête : pour l’étude, un échidné sous thermographie infrarouge. (Christine Cooper et Philip Carew Withers/ Biology Letters)
Selon la Dr Christine Cooper, zoologiste à l’Université Curtin (Australie) :
Nous avons observé un certain nombre de méthodes fascinantes utilisées par les échidnés pour gérer la chaleur et qui permettent à l’animal d’être actif à des températures beaucoup plus élevées qu’on ne le pensait auparavant.
Les échidnés font des bulles avec leur nez, qui éclatent et le mouillent. Lorsque l’humidité s’évapore, elle refroidit leur sang, ce qui signifie que le bout de leur nez fonctionne comme une fenêtre d’évaporation.
(EchidnaCSI/ Université d’Adélaïde)
À l’aide de la thermographie infrarouge, les chercheurs ont analysé les parties du corps de l’échidné à bec court (Tachyglossus aculeatus) qui sont isolantes et celles qui peuvent perdre de la chaleur.
Toujours selon Cooper :
Les échidnés ne peuvent pas haleter, transpirer ou se lécher pour perdre de la chaleur, ils pourraient donc être affectés par l’augmentation de la température et notre travail montre d’autres moyens par lesquels les échidnés peuvent perdre de la chaleur, expliquant comment ils peuvent être actifs sous un climat plus chaud qu’on ne le pensait auparavant.
Nous avons également découvert que leurs épines fournissent une isolation flexible pour retenir la chaleur du corps, et qu’ils peuvent perdre de la chaleur à partir des zones sans épines sur leur face inférieure et leurs pattes, ce qui signifie que ces zones fonctionnent comme des ouvertures thermiques qui permettent l’échange de chaleur.
A partir de l’étude : u échidné visualisé par thermographie infrarouge. (Christine Cooper et Philip Carew Withers/ Biology Letters)
Leur nez est presque noir, dans leur étude (lien plus bas), les chercheurs suggèrent qu’il fonctionne comme un « thermomètre-globe mouillé« . Il s’agit d’un thermomètre recouvert d’un tissu humide. Lorsque l’eau s’évapore du tissu, l’évaporation refroidit le thermomètre, c’est également ce qui se passe avec le nez morveux de l’échidné.
Selon les chercheurs dans leur nouvelle étude :
Ces voies d’échange thermique contribuent probablement à la tolérance thermique plus élevée que prévue de cette espèce.
Un autre groupe de chercheurs de l’université d’Adélaïde (Australie) avait déjà observé ce mode de ventilation par la morve, grâce à des citoyens scientifiques qui avaient envoyé des photos à l’application EchidnaCSI pour la conservation des échidnés.
Selon le Dr Tahlia Perry, créateur d’EchidnaCSI :
Il y a une vidéo qui nous a été envoyée d’un échidné faisant des bulles de morve. Les échidnés sont si difficiles à trouver dans la nature. Si nous devions sortir en tant que simples chercheurs et essayer de filmer tout ça, cela prendrait des décennies.
L’étude publiée dans la revue Biology Letters : Postural, pilo-erective and evaporative thermal windows of the short-beaked echidna (Tachyglossus aculeatus) et présentée sur le site de l’Université Curtin : Study finds blowing bubbles among echidna’s tricks to beat the heat.