Des galaxies en collision éclairent le mystère des quasars, les objets les plus brillants de l’univers
D‘où viennent les quasars, les objets les plus brillants et les plus puissants de l’univers ? Des chercheurs britanniques ont découvert qu’ils sont issus de la collision de galaxies.
Image d’entête : représentation d’une galaxie avec un quasar actif en son centre montre la grande quantité d’énergie générée par un trou noir supermassif. (NASA, ESA, et N. Arav (Virginia Tech))
Les quasars, ou « source de rayonnement quasi-stellaire », ont été découverts pour la première fois en 1962. Depuis lors, les astrophysiciens s’interrogent sur l’origine de ces objets qui parviennent à concentrer la luminosité d’un billion de soleils dans un volume de la taille de notre système solaire.
Des chercheurs des universités de Sheffield et du Hertfordshire (Royaume-Uni) ont utilisé les observations du télescope Isaac Newton à La Palma, dans les îles Canaries, pour trouver les signes révélateurs de fusions galactiques autour des quasars.
Toutes les galaxies contiennent du gaz, et en grande quantité. Une grande partie de ce gaz se trouve hors de portée des trous noirs supermassifs qui se trouvent au centre de la plupart des galaxies.
Mais les collisions galactiques poussent ce gaz vers les trous noirs supermassifs, où il finit par être victime de l’immense attraction gravitationnelle du mastodonte au centre de la galaxie. Juste avant d’être consumé, le gaz des galaxies qui fusionnent libère d’extraordinaires quantités de rayonnement. Et voilà, un quasar est né.
Représentation d’artiste du quasar P172+18. (ESO/ M Kornmesser)
Les structures déformées dans les régions extérieures des galaxies qui contiennent des quasars suggèrent une telle genèse.
Les astrophysiciens ont comparé 48 galaxies abritant des quasars à plus de 100 galaxies sans quasars. Leurs résultats montrent que les galaxies contenant des quasars sont environ trois fois plus susceptibles d’interagir ou d’entrer en collision avec d’autres galaxies.
Selon le professeur Clive Tadhunter, de l’université de Sheffield :
Les quasars sont l’un des phénomènes les plus extrêmes de l’univers, et ce que nous voyons représente probablement l’avenir de notre propre galaxie, la Voie lactée, lorsqu’elle entrera en collision avec la galaxie d’Andromède dans environ cinq milliards d’années. Il est passionnant d’observer ces événements et de comprendre enfin pourquoi ils se produisent, mais heureusement, la Terre ne sera pas proche de l’un de ces épisodes apocalyptiques avant un certain temps.
Le Dr Jonny Pierce de l’université du Hertfordshire ajoute :
C’est un domaine que les scientifiques du monde entier souhaitent approfondir. L’une des principales motivations scientifiques du télescope spatial James Webb de la NASA était d’étudier les premières galaxies de l’univers, et il est capable de détecter la lumière des plus lointains quasars, émise il y a près de 13 milliards d’années. Les quasars jouent un rôle clé dans notre compréhension de l’histoire de l’univers, et peut-être aussi de l’avenir de la Voie lactée.
L’étude publiée dans The Monthly Notices of the Royal Astronomical Society : Galaxy interactions are the dominant trigger for local type 2 quasars et présentée sur le site de l’Université de Sheffield : Astronomers solve the 60-year mystery of quasars – the most powerful objects in the Universe.