Nouvelle carte améliorée de l’ancien continent perdu Zealandia
Des géologues ont établi une carte précise de la masse continentale submergée connue sous le nom de Zealandia en utilisant des données sismiques provenant de la région entourant la Nouvelle-Zélande.
Il y a 79 à 83 millions d’années, Zealandia se serait détaché de l’ancien supercontinent Gondwana. Aujourd’hui, 94 % de Zealandia sont immergés sous la mer. La majeure partie des 6 % qui s’en détachent est constituée par la Nouvelle-Zélande.
A partir de l’étude : Zealandia à l’époque du crétacé alors qu’il était encore rattaché à l’ancien supercontinent Gondwana. (Nick Mortimer et col./ Tectonics)
En 2017, une équipe de géologues a publié une étude affirmant que cette masse de 4,9 millions de km2 devait être considérée comme le 8e continent de la Terre. Mais le débat continue de faire rage pour savoir si la masse continentale correspond mieux à un continent submergé, à un fragment de continent ou à un microcontinent.
Zealandia apparaît comme une composante importante des archives fossiles, car c’est là que des espèces d’oiseaux ont prospéré il y a des dizaines de millions d’années.
Contrairement aux autres masses continentales de la Terre, Zealandia est en grande partie sous l’eau, ce qui rend son étude difficile. Cela a entraîné des incohérences dans la façon dont la masse continentale a été cartographiée.
Topographie de Zealandia. (Wikimedia)
De nouvelles recherches (lien plus bas) donnent le meilleur aperçu de cette ancienne masse continentale. La petite équipe internationale de géologues a étudié des collections de roches et de sédiments remontés du fond de l’océan. Ces derniers proviennent principalement de sites de forage, tandis que d’autres ont été recueillis sur les rivages des îles de la région.
Selon les chercheurs :
Des basaltes, des grès et des galets ont été analysés et datés. Les grès datent du Crétacé supérieur (∼95 millions d’années) et contiennent des galets granitiques et volcaniques du Crétacé inférieur (130-110 millions d’années). Les basaltes sont de l’Éocène (∼40 millions d’années). La cartographie géologique de reconnaissance à l’intérieur des terres et en mer de l’ensemble du continent Zealandia, d’une superficie de 5 millions de kilomètres carrés, est désormais achevée.
A partir de l’étude : carte de la géologie de Zealandia. (Nick Mortimer et col./ Tectonics)
L’étape suivante de l’étude consistait à mesurer les anomalies magnétiques au fond de l’océan autour de Zealandia. Ces variations de l’intensité du champ magnétique terrestre constituent un enregistrement invisible du déplacement des plaques tectoniques au fil du temps. Elles ont permis d’en savoir plus sur l’ancien étirement du continent, qui s’est poursuivi pendant des millions d’années et qui a même changé de direction, donnant naissance à un continent ultramince qui a fini par s’enfoncer.
Zealandia commence enfin à livrer ses secrets. Mais comme la majeure partie de cette masse continentale énigmatique se trouve sous des kilomètres d’eau, il faudra un certain temps avant qu’elle ne les révèle tous.
L’étude publiée dans la revue Tectonics : Reconnaissance basement geology and tectonics of North Zealandia.