Les premières analyses de la poussière de l’astéroïde Bennu révèlent une abondance d’eau et de carbone
La NASA a confirmé cette semaine que l’échantillon prélevé sur l’astéroïde Bennu regorgeait de carbone et d’eau. Cette découverte conforte l’hypothèse dominante selon laquelle la vie sur Terre pourrait avoir des origines extraterrestres.
Image d’entête : vue de l’extérieur du collecteur d’échantillons OSIRIS-REx. Des échantillons “bonus” de l’astéroïde Bennu, qui viennent s’ajouter à ceux contenus, sont visibles au milieu à droite. (NASA/ Erika Blumenfeld & Joseph Aebersold)
Fruit d’une mission de 7 ans, l’expédition OSIRIS-REx a ramené sa précieuse cargaison sur Terre le mois dernier, en atterrissant dans l’Utah. Après sa récupération, des études scientifiques méticuleuses ont été menées.
Précédemment :
Lors d’une conférence de presse au centre spatial Johnson à Houston, Bill Nelson, administrateur de la NASA, a fièrement annoncé :
Il s’agit du plus grand échantillon d’astéroïde riche en carbone jamais ramené sur Terre.
Il a souligné que le carbone représentait une part importante du poids de l’échantillon et qu’il apparaissait sous forme organique et minérale. Plus intrigant encore, de l’eau a été découverte piégée dans des structures minérales argileuses.
En établissant des liens avec l’histoire de la Terre, les scientifiques supposent que les astéroïdes porteurs d’eau qui ont frappé la Terre il y a environ 4 à 4,5 milliards d’années pourraient avoir donné à notre planète ses vastes étendues d’eau. Par ailleurs, on ne saurait trop insister sur le caractère essentiel du carbone, qui est à la base de la vie sur Terre.
Ces découvertes révolutionnaires sont le fruit d’analyses préliminaires utilisant des techniques de pointe telles que la microscopie électronique à balayage et la tomographie assistée par ordinateur.
Pour le Dr Daniel Glavin :
Ce matériel est un rêve d’astrobiologiste.
Il a souligné l’ampleur du travail restant à accomplir et a indiqué que l’échantillon serait bientôt acheminé vers des laboratoires du monde entier pour y être étudié en profondeur. Si le Japon a eu l’honneur d’être le premier à récupérer des échantillons d’astéroïdes en 2010 et 2020, l’abondance de la mission OSIRIS-REx, environ 250 grammes, dépasse de loin les collections japonaises.
Bennu, relique préservée dans l’immensité de l’espace, revêt une importance considérable pour les chercheurs. Compte tenu de la proximité de son orbite avec celle de la Terre, il s’agissait d’une cible optimale pour la mission.
Vue de l’astéroïde Bennu lors d’un survol de la sonde OSIRIS-REx. (NASA/ Goddard/Université d’Arizona)
Comprendre la composition de Bennu n’est pas seulement essentiel pour obtenir des informations scientifiques, mais cela a également des implications pragmatiques. Selon les projections de la NASA, si Bennu ne constitue pas une menace de collision avant le milieu des années 2100, la probabilité augmente par la suite, ce qui rend la connaissance de sa composition inestimable pour d’éventuelles tactiques de diversion.
Bien que l’attention se soit principalement portée sur les « particules bonus » situées au sommet du collecteur d’échantillons, une exploration complète du reste de l’échantillon est attendue prochainement.
Pour Christopher Snead, responsable adjoint de la conservation pour la mission OSIRIS-REx :
Le meilleur ‘problème’ est qu’il y a tellement de matériel que cela prend plus de temps que prévu pour le collecter.
Conformément à une tradition établie à l’époque des missions Apollo, la NASA a l’intention de sauvegarder une partie importante de l’échantillon à Houston en vue d’une exploration future. Comme l’explique Eileen Stansbery, chef de la division de la recherche sur les astromatériaux au Centre spatial Johnson, cette conservation permet de s’assurer que les échantillons restent accessibles pour des recherches innovantes avec des technologies en évolution.
Une partie de l’échantillon récupéré fera également l’objet d’expositions publiques aux Etats-Unis dans des institutions réputées telles que la Smithsonian Institution, le Centre spatial de Houston et l’Université de l’Arizona.
Annoncée sur le site de la NASA : NASA’s Bennu Asteroid Sample Contains Carbon, Water.