Les voyages dans les profondeurs de l’espace pourraient entraver sur des années la vigueur sexuelle des astronautes
Il s’agit d’un problème aux proportions cosmiques… Une récente étude sur des rats menée par des chercheurs financés par la NASA a révélé que les voyages dans les profondeurs de l’espace pourraient infliger aux astronautes masculins des symptômes durables de dysfonctionnement érectile, un problème qui pourrait même persister après leur retour sur Terre.
Selon cette étude (lien plus bas), le rayonnement cosmique galactique (GCR pour galactic cosmic radiation) auquel les astronautes seraient exposés au cours d’un voyage spatial de longue durée pourrait endommager les tissus érectiles des astronautes, entraînant des problèmes génitaux pouvant durer des décennies. Comme l’écrivent les chercheurs dans leur étude, cette découverte « met en évidence un nouveau risque sanitaire à prendre en compte dans le cadre de l’exploration de l’espace lointain ».
Pour tester l’impact du GCR et de la microgravité sur les tissus érectiles, les chercheurs ont soumis 86 rats mâles à quatre semaines d’expériences au Space Radiation Laboratory de la NASA à New York. Lors de ces expériences, les rats ont d’abord été anesthésiés, puis maintenus dans des harnais à des angles de 30° tout en étant exposés à différents niveaux de rayonnement conçus pour imiter celui du GCR.
Le résultat ? Malheureusement, ce ne fut pas une bonne nouvelle pour les rats. Les chercheurs ont constaté que même de très faibles niveaux d’exposition provoquaient un stress oxydatif qui, à son tour, endommageait l’artère permettant l’irrigation sanguine du pénis et du tissu érectile. Et même à ces faibles niveaux, les effets des radiations se sont avérés persistants plus d’un an plus tard. L’apesanteur a également contribué aux problèmes de santé des rats, bien qu’à un degré moindre.
Pour Justin La Favor, expert en dysfonctionnement neurovasculaire à l’université d’État de Floride et auteur principal de l’étude, cette découverte n’est « pas très surprenante », compte tenu des recherches déjà effectuées, il ajoute :
Des recherches antérieures ont démontré que la GCR peut endommager l’endothélium et le système nerveux, deux éléments essentiels à une bonne fonction érectile.
En revanche, les auteurs de l’étude ont noté que des traitements ciblés ont permis d’améliorer les problèmes péniens des rats concernés.
Selon l’étude :
Alors que les effets négatifs du rayonnement cosmique galactique étaient durables, les améliorations fonctionnelles induites par le ciblage aigu des voies d’oxydoréduction et d’oxyde nitrique dans les tissus suggèrent que la dysfonction érectile pourrait être traitée.
Bien entendu, comme le veut l’éternelle mise en garde concernant les études de ce type, il s’agit de rats et non d’êtres humains. Les résultats méritent certainement d’être étudiés plus avant.
L’étude publiée dans The FASEB Journal : Neurovascular dysfunction associated with erectile dysfunction persists after long-term recovery from simulations of weightlessness and deep space irradiation et l’interview de Justin La Favor dans un article du Guardian : Deep space astronauts may be prone to erectile dysfunction, study finds.