Des astronomes détectent de l’eau à l’endroit même où des planètes devraient se former
Des astronomes ont repéré de l’eau dans l’espace à proximité d’une étoile similaire au Soleil, permettant ainsi d’entrevoir les conditions qui ont présidé à la formation de planètes comme la Terre.
Le jeune soleil « HL Tauri » est situé à environ 450 années-lumière dans la constellation du Taureau. Grâce au grand réseau millimétrique/submillimétrique d’Atacama (ALMA) au Chili, des équipes ont observé de la vapeur d’eau autour de cette étoile. Cette vapeur d’eau, dont la quantité est estimée à environ 3 fois la quantité d’eau présente sur Terre, occupe un espace au sein d’un disque plus large rempli de gaz et de poussières, qui sont les ingrédients essentiels à la formation d’une planète.
Image d’entête : la distribution de l’eau, en bleu, dans le disque de HL Tauri. (ALMA/ ESO/ NAOJ/ NRAO/ S. Facchini et col.)
L’équipe chargée de la découverte prévoit qu’une planète recouverte d’un océan pourrait être en préparation.
Selon Stefano Facchini, astronome à l’université de Milan et responsable de l’étude (lien plus bas) :
Je n’avais jamais imaginé que nous pourrions capturer une image d’océans de vapeur d’eau dans la région même où une planète est susceptible de se former.
En entrant en collision, la poussière et le gaz peuvent finir par former une planète en orbite autour de HL Tauri. Selon l’équipe de Facchini, la présence d’eau à proximité pourrait influencer la composition chimique de cette planète émergente, bien qu’il faille des millions d’années pour qu’une planète de la taille de la Terre atteigne les dernières étapes de son développement.
Une image composite de la jeune étoile HL Tauri et ses environs à l’aide des données de l’ALMA (l’encart en haut à droite) et le télescope Hubble pour le reste de l’image. (2014-ESO/NAOJ/NRAO/NASA/ESA)
Selon Anita Richards, astronome à l’université de Manchester, qui a participé à l’étude :
En mesurant directement la quantité de vapeur d’eau là où les planètes se forment, nous faisons un pas de plus vers la compréhension de la facilité avec laquelle on peut créer des mondes avec des océans.
Elle a aidé l’équipe de recherche à vérifier les données obtenues par ALMA, qui a utilisé une série de récepteurs très sensibles à la gamme de fréquences radio de la « bande 5 » pour détecter l’eau à distance. Ces récepteurs, installés à 500 m au-dessus du niveau de la mer dans le désert ultra sec d’Atacama, peuvent isoler les signaux radio distincts, mais faibles de l’eau à des longueurs d’onde de 1,4 à 1,8 mm du « bruit » de la vapeur d’eau tourbillonnant dans l’atmosphère de la Terre.
Selon Richards :
Ce type d’observation nécessite les conditions les plus sèches possibles et ne peut être réalisé de manière aussi détaillée qu’avec le réseau ALMA au Chili.
L’étude publiée dans Nature Astronomy : Resolved ALMA observations of water in the inner astronomical units of the HL Tau disk et présentée sur le site de l’ESO : Astronomers reveal a new link between water and planet formation.