Sélectionner une page

Moby Dick : les cachalots ont le melon pour éperonner

6 Avr 2016 | 0 commentaires

moby-dick

Une nouvelle étude a tenté de savoir si, tel Moby Dick du fameux roman d’Herman Melville, les cachalots sont capables d’éperonner.

Moby dick est inspiré d’un incident qui s’est produit en 1820, quand un cachalot a attaqué et coulé l’Essex, un navire baleinier du Massachusetts. Depuis, les biologistes marins se demandent si ces animaux pratiquent habituellement l’éperonnement. Une nouvelle étude suggère que cela pourrait être le cas.

Les cachalots ont des “fronts” très uniques dans le règne animal. Il se compose de deux grands sacs, le spermaceti et le melon (junk en anglais), remplis notamment d’une substance blanche (cires et triglycérides). Ces sacs sont posés l’un sur l’autre, se prolongeant sur un tiers de la longueur totale du cachalot et représentant plus d’un quart de sa masse. Une nouvelle étude démontre que cette structure est suffisamment robuste pour être utilisé par les mâles pour éperonner.

A partir de l’étude : représentation schématique de la tête d’un cachalot (Ali Nabavizadeh/ PeerJ)
cachalot-spermaceti-jonque

L’hypothèse de l’éperonnement est apparue au 19e siècle, mais il existe très peu de données pour la soutenir, en dehors de quelques récits anecdotiques. L’idée de base est que les cachalots mâles s’affrontent par ce biais pour accéder aux femelles. Cela pourrait être vrai, car seuls les mâles arborent ce front proéminent.

Mis à part le manque de données, le principal problème de cette théorie est que le spermaceti effectue un certain nombre de fonctions utiles. Il contient des structures anatomiques sensibles nécessaires à l’écholocation, à la sélection sexuelle acoustique, à la débilitation acoustique (étourdir les proies) et dans le contrôle de la flottabilité. Ces structures pourraient être gravement endommagées lors d’éperonnement, remettant en question l’hypothèse.

Mais les chercheurs estiment que c’est le melon, et pas le spermaceti, qui est engagé durant l’éperonnement. Selon l’Australienne Olga Panagiotopoulou, spécialisée dans l’évolution des morphologies, et ses collègues, le melon agit comme un puissant absorbeur de choc qui réduit de manière significative le stress mis sur les os et le crâne lors de chocs. L’analyse de son équipe montre que les cloisons de tissu conjonctif au sein du melon réduisent les contraintes à travers l’ensemble du crâne.

En utilisant des modèles informatiques et des principes de l’ingénierie des structures, Panagiotopoulou a démontré que c’était effectivement le cas. En simulant des impacts d’éperonnas, les chercheurs ont été en mesure d’enregistrer où les impacts engendreraient le plus de stress. De plus, lorsque les tissus verticaux qui composent le melon ont été enlevés, le stress global exercé sur le crâne a augmenté de 45 %.

(Olga Panagiotopoulou et col. / PeerJ)
cachalot-spermaceti-jonque-stress

Selon les chercheurs :

Bien que la structure unique du melon sert certainement à de multiples fonctions, nos résultats sont cohérents avec l’hypothèse que la structure a également évolué pour fonctionner comme un bélier massif au cours des compétitions mâle-mâle.

Une explication mécanique ne suffit pas à prouver la fonction ou le comportement, mais d’autres indices existent. Les biologistes marins ont déjà observé des tissus cicatriciels dans les zones de surface correspondant au melon des cachalots mâles. Et en 1997, la pilote et biologiste Sandra Lanham a effectivement observé depuis le ciel des mâles s’éperonnant et elle en a fait un compte rendu :

    Les cachalots nageaient l’un vers l’autre sans changements de vitesse évidents ou d’écarts, effectuant occasionnellement des plongées peu profondes. A 6 mètres l’un de l’autre, le plus petit s’est placé à une faible profondeur et en une fraction de seconde, le plus grand l’a fait aussi. A niveau sous l’eau, ils se sont éperonnés tête à tête. L’un a coulissé sur le côté de l’autre de sorte que leurs têtes et le tiers supérieur de leur corps se sont chevauchés. Ils ont roulé légèrement leur ventre l’un vers l’autre. Il est apparu que chacun avait sa bouche grande ouverte. Selon moi, ils essayaient de se bloquer les mâchoires ou de se mordre la tête.

Il a fallu aux cachalots environ 11 à 12 minutes pour se rejoindre et s’éperonner, ce qui signifie qu’ils se déplaçaient probablement à environ 16 à 19 km/h lorsqu’ils se sont touchés. En volant directement au-dessus, Lanham était dans une position idéale pour observer l’évènement.

Pour Panagiotopoulou, les observations depuis 1997, couplée avec les rapports d’attaques sur les navires de chasse à la baleine/ cachalot (…) du 19e siècle, suggère que les cachalots emploient parfois cette tactique d’attaque.

Malgrés tout, cette étude ne prouve pas totalement que les cachalots mâles se livrent à des épisodes d’éperonnement. Il manque davantage images et, de toute évidence, d’autres observations sur le terrain seront nécessaires pour en être sûr.

L’étude publiée dans PeerJ : Architecture of the sperm whale forehead facilitates ramming combat.

Faire un Don !

Pourquoi ?

Parce qu’il n'y a aucune publicité ici et que le Guru compte sur la générosité de ses lecteurs(trices) pour continuer à faire vivre GuruMeditation (...et son créateur par la même occasion). D'autres méthodes vous seront proposées en plus de PayPal.

Un orang-outan est le premier non-humain à soigner des blessures à l’aide d’une plante médicinale

]Un orang-outan sauvage mâle de Sumatra a été observé en train d’appliquer les feuilles mâchées d’une plante aux propriétés médicinales connues sur une plaie de sa joue. Il s’agirait du premier cas documenté de traitement actif d’une plaie par un animal sauvage à l’aide d’une substance végétale biologiquement active connue.

Les chercheurs ont observé l’orang-outan, qu’ils ont baptisé Rakus, en juin 2022 dans la zone de recherche de Suaq Balimbing, dans le parc national de…

Des chercheurs reconstituent le visage d’une Néandertalienne à partir d’un crâne écrasé vieux de 75 000 ans

Une équipe de paléo-archéologues est présentée dans un nouveau documentaire dans lequel ces experts ont reconstitué le visage d’une femme néandertalienne ayant vécu il y a 75 000 ans.

Le crâne, écrasé en centaines de fragments probablement par un éboulement après la mort, a été déterré en 2018 dans la grotte de Shanidar, au Kurdistan irakien. Baptisés Shanidar Z, les restes du Néandertalien sont peut-être la partie supérieure d’un squelette découvert dans…

Des scientifiques créent des cerveaux hybrides souris-rat avec des neurones des deux espèces

Des chercheurs américains ont utilisé une technique spéciale pour éliminer les neurones de souris en développement, qu’ils ont remplacés par des cellules souches de rat. Ces cellules se sont transformées en neurones de rat dans le cerveau de la souris, qui est AINSI devenu un cerveau hybride. Chose remarquable, les rongeurs modifiés sont en bonne santé et se comportent normalement, ce qui est très prometteur pour les thérapies régénératives neuronales.

Les recherches ont été menées par deux équipes indépendantes, qui ont publié leurs résultats…

La vie s’est épanouie alors que le champ magnétique de la Terre a failli disparaître il y a 590 millions d’années

Le champ magnétique terrestre a failli s’effondrer il y a quelque 590 millions d’années, exposant vraisemblablement la vie à la surface de la planète à un risque d’augmentation du rayonnement cosmique.

Selon de nouvelles recherches, l’affaiblissement temporaire du bouclier magnétique aurait pu être tout sauf une catastrophe biologique. En fait, il pourrait avoir augmenté les niveaux d’oxygène, créant ainsi les conditions idéales pour l’épanouissement des premières formes de vie…

Les “rayures de tigre” de la lune de Saturne, Encelade, sont liées à ses spectaculaires geysers

Les mouvements des lignes de faille de la croûte gelée d’Encelade, une des lunes de Saturne, pourraient être à l’origine des panaches de matière glacée qui s’échappent du ventre aqueux de la lune, selon une équipe de chercheurs qui a récemment modélisé ces mouvements.

L’étude de l’équipe s’est concentrée sur les “rayures de tigre” d’Encelade, de longues fissures situées principalement dans les parties méridionales de la lune, que certains pensent avoir été causées par un ancien impact. D’autres chercheurs ont…

Plus de 90 % des oiseaux polaires sont contaminés par des microplastiques

Le plastique est pratiquement partout sur Terre. De la plus haute montagne aux plus grandes profondeurs des océans, des régions polaires à l’intérieur de notre corps, il n’y a plus moyen d’y échapper. Bien que la pollution plastique soit loin d’être un nouveau problème, l’ampleur de la pollution par les microplastiques n’est apparue que récemment.

La pollution plastique est généralement divisée en macroplastiques (>5 cm), microplastiques (0,1 µm-5 mm) et nanoplastiques (<0,1 µm). Plus le plastique est...

Des scientifiques trouvent un moyen de convertir les groupes sanguins et de les rendre mutuellement compatibles pour la transfusion

Les transfusions sanguines sauvent souvent la vie des patients qui ont désespérément besoin de remplacer leur sang perdu à la suite d’une intervention chirurgicale ou d’une blessure. Le problème est que les réserves de sang sont faibles dans le monde entier. Pour ne rien arranger, il existe plusieurs groupes sanguins, dont certains sont incompatibles. Par exemple, si votre groupe sanguin est O négatif, vous ne pouvez recevoir que du sang de type O négatif…

Le plus haut observatoire du monde entre en fonction au Chili

Pour le Livre Guinness des records, l’Observatoire d’Atacama de l’Université de Tokyo (TAO) est l’observatoire astronomique le plus haut du monde.

Le TAO se trouve à une altitude de 5 640 mètres au sommet d’une montagne dans le désert d’Atacama, au nord du Chili. Le télescope de 6,5 m optimisé pour les infrarouges est enfin opérationnel après 26 ans de planification et de construction…

La voile solaire avancée de la NASA s’est déployée sans encombre dans l’espace

La NASA a lancé son système de voile solaire composite avancé (Advanced Solar Sail) à bord d’une fusée Electron de RocketLab, déployant ainsi une voile de 9 mètres en orbite terrestre basse…

Des millions de joueurs du jeu vidéo Borderlands 3 font avancer la recherche biomédicale

Plus de 4 millions de joueurs jouant à un mini-jeu de science citoyenne dans le jeu vidéo Borderlands 3 ont aidé à reconstituer l’histoire de l’évolution microbienne des bactéries de l’intestin humain…

La vieille sonde Voyager 1 de la NASA rétablit la transmission de ses données après 5 mois de charabia

La sonde Voyager 1 a renvoyé des données exploitables pour la première fois depuis plus de 5 mois, ce qui laisse espérer que la mission, vieille de 46 ans, pourra enfin reprendre ses activités normales.

La sonde interstellaire préférée de la NASA a transmis samedi au centre de contrôle de la mission des données sur la santé et l’état de ses systèmes embarqués…

Photos : Lorsque deux satellites dans des directions opposées se croisent dans l’espace à 10 000 km/h

La sonde Lunar Reconnaissance Orbiter (LRO) de la NASA a pris une photo parfaitement synchronisée lorsqu’elle a croisé le chemin d’un autre engin spatial en orbite autour de la lune.

La sonde LRO, qui est en orbite autour de la lune depuis 15 ans, a pris plusieurs images de l’orbiteur lunaire Danuri de l’Institut de recherche aérospatiale de Corée, alors que les deux engins spatiaux, voyageant sur des orbites presque parallèles, se sont croisés dans des directions opposées au cours de trois orbites entre le 5 et le 6 mars…

Le professeur physicien Peter Higgs, célèbre pour avoir prédit l’existence du boson de Higgs, meurt à l’âge de 94 ans

Le professeur Peter Higgs, lauréat du prix Nobel, physicien théoricien britannique célèbre pour avoir prédit l’existence d’une nouvelle particule, le boson de Higgs, est décédé lundi 8 avril. L’université d’Édimbourg, où Higgs était professeur émérite, a annoncé mardi qu’il était « décédé paisiblement chez lui … à la suite d’une courte maladie ».

Les bosons de Higgs sont l’excitation quantique du champ de Higgs, un champ qui remplit tout l’univers et qui interagit avec les particules…

Voyager 1 : Les ingénieurs de la NASA ont repéré la puce défectueuse qui pourrait permettre de réparer l’ordinateur de la plus vieille sonde spatiale

L’une des plus anciennes (47 ans) et des plus lointaines sondes envoyées dans l’espace par l’humain, la sonde Voyager 1 souffre d’une importante défaillance qui l’empêche de transmettre des données scientifiques ou techniques vers la Terre. Les ingénieurs de la NASA ont réduit le problème de la sonde Voyager 1 à une seule puce défectueuse. Il pourrait désormais être possible de contourner la mémoire corrompue et de remettre la sonde interstellaire en état de marche…

Pin It on Pinterest

Share This