TOUS les humains ont un peu de Neandertal en eux
Dans un nouveau tournant dans l’histoire des anciens humains et de nos plus proches parents, il a été révélé pour la première fois que les populations africaines partageaient des origines néandertaliennes, rejetant la précédente idée selon laquelle seules les populations non africaines portaient des gènes de Néandertal.
Image d’entête : l’Homme de Neandertal émergeant du continent africain. (Matilda Luk/ Université de Priceton, Office of Communications)
Des chercheurs de l’université de Princeton (États-Unis) ont déclaré que les personnes qui ont migré hors d’Afrique il y a entre 60 000 et 80 000 ans se sont accouplées avec des Néandertaliens. Cela a conduit les humains à revenir d’Afrique pour porter des gènes de Neandertal qui se sont ensuite répandus sur tout le continent, selon l’étude publiée le 30 janvier (lien plus bas).
Le généticien Joshua Akey et son équipe ont déclaré que les variantes génétiques des Néandertaliens héritées par les Africains modernes comprenaient des gènes impliqués dans le renforcement du système immunitaire et la modification de la sensibilité aux rayons ultraviolets. Ces gènes se sont apparemment répandus rapidement une fois qu’ils ont été introduits dans les populations africaines.
Selon Akey :
Notre travail met en évidence la façon dont les humains et les Néandertaliens ont interagi pendant des centaines de milliers d’années, avec des populations qui se dispersaient hors de l’Afrique et revenaient en Afrique. Des restes d’ADN de Neandertal survivent dans chaque population humaine moderne étudiée jusqu’à présent.
L’équipe d’Akey a développé une technique statistique pour détecter l’ancien matériel génétique encore présent dans l’ADN moderne. La nouvelle approche a permis de détecter un déplacement humain hors d’Afrique il y a 100 000 à 150 000 ans, ce qui a conduit à l’introduction de gènes humains dans les Néandertaliens par croisement.
Les chercheurs ont examiné l’ADN de 2 504 Africains, Européens et Asiatiques de l’Est actuels, en les comparant à l’ADN prélevé par d’autres chercheurs sur un fossile de Neandertal qui avait été trouvé en Sibérie et en Europe du Sud-est. Puis, ils ont calculé la possibilité qu’un segment de l’ADN d’une personne ait hérité de l’ADN de Neandertal.
De précédentes études ont comparé l’ADN de personnes vivantes à celui de Néandertaliens ainsi qu’à celui d’un groupe africain moderne supposé dépourvu d’ascendance néandertalienne…
En 2017 :
…Si ces groupes de référence avaient de l’ADN de Neandertal, ces précédentes études auraient donc sous-estimé l’héritage génétique des Neandertal, a déclaré l’équipe d’Akey.
Les Néandertaliens étaient les plus proches parents évolutifs des humains. Ils ont habité certaines parties de l’Europe et de l’Asie pendant plus de 800 000 ans jusqu’à il y a 40 000 ans. Leur ADN représente 0,5% du génome individuel africain, bien plus que ce qui a été rapporté auparavant, ont conclu les chercheurs.
Entre-temps, les personnes qui vivent aujourd’hui en dehors de l’Afrique ont 3 fois plus d’ADN de Neandertal que les Africains, toujours selon les chercheurs. La nouvelle étude a également identifié des proportions similaires d’ADN de Neandertal dans les génomes des Européens modernes et des Asiatiques de l’Est, entre 1,7 et 1,8%.
Akey de conclure :
Pour mieux comprendre les variations du génome humain et l’histoire de l’évolution humaine, il est impératif de prélever des échantillons complets d’individus de toutes les régions du monde, et l’Afrique reste l’une des régions les plus sous-étudiées.
L’étude publiée dans Cell journal : Identifying and Interpreting Apparent Neanderthal Ancestry in African Individuals et présentée sur le site de l’université de Princeton : New study identifies Neanderthal ancestry in African populations and describes its origin.