Les mouettes préféront la nourriture touchée par les humains
Les mouettes favorisent les aliments qui ont été manipulés par l’homme, selon de nouvelles recherches.
Lorsque les goélands argentés des villes côtières britanniques se sont vu présenter deux aliments identiques, dont l’un a été vu tenu par un humain, ils ont picoré ce dernier plus souvent, suggérant qu’ils sont influencés par les actions humaines.
L’étude de l’université d’Exeter (Royaume-Uni) fait suite à de précédentes recherches (ci-dessous) qui ont montré que le fait de fixer les mouettes les rendait moins susceptibles de voler de la nourriture.
Selon Madeleine Goumas, chercheuse principale pour les deux études :
Le nombre de goélands argentés au Royaume-Uni est en baisse, mais les populations urbaines ont augmenté.
Malgré le fait qu’ils soient communs dans de nombreuses villes, on sait peu de choses sur le comportement des mouettes en milieu urbain. Nous voulions savoir si elles sont simplement attirées par la vue de la nourriture, ou si les actions des gens peuvent attirer l’attention des mouettes sur un objet.
L’étude était de petite taille et relativement simple, mais les résultats furent assez clairs.
Dans les villes de Cornouailles comme Falmouth et Penzance, les chercheurs se sont approchés de mouettes individuelles et ils ont placé devant chacune d’elles deux seaux sur le sol, chacun recouvrant un flapjack (gâteau d’origine britannique, ressemblant à une barre énergétique) enveloppé.
Les seaux ont ensuite été retirés, et la chercheuse a pris un des flapjacks, l’a manipulé pendant 20 secondes, puis l’a reposé sur le sol.
Sur les 24 goélands qui se sont avancés pour picorer un flapjack, 19 (79%) ont choisi celui qui avait été manipulé.
Pour voir si les mouettes réagissaient à la seule manipulation humaine, l’expérience a été répétée avec des éponges coupées de la même taille et de la même forme que les flapjacks. Dans ce cas, la préférence des goélands pour l’éponge manipulée n’a pas dépassé les « niveaux de chance ».
Toujours selon Goumas :
Notre étude montre que les indices donnés par les humains peuvent jouer un rôle important dans la façon dont les mouettes trouvent de la nourriture et pourraient expliquer en partie pourquoi les mouettes ont réussi à coloniser les zones urbaines.
Cela signifie également que les mouettes s’éloignent de leur régime naturel de poissons et d’invertébrés, ajoute leur collègue Laura Kelley, et l’effet de ce changement n’est pas encore clair.
L’étude publiée dans Royal Society Open Science : Urban herring gulls use human behavioural cues to locate food et présentée sur le site de l’université d’Exeter : Seagulls favour food humans have handled.