Une carte en 3D présentant l’accumulation et le mouvement du méthane dans l’atmosphère (Vidéo)
La NASA suit le méthane pour mieux comprendre comment et où il se déplace, et comment il se comporte lorsqu’il arrive à destination.
Des scientifiques ont créé un portrait en 3D des concentrations de méthane en combinant plusieurs ensembles de données provenant de relevés d’émissions et de simulations de sources de zones humides dans un modèle informatique à haute résolution.
Le dioxyde de carbone est le principal contributeur au réchauffement climatique, car ses concentrations sont supérieures à celles du méthane et il a une durée de vie plus longue. Toutefois, une molécule de méthane est plus efficace pour piéger la chaleur qu’une molécule de dioxyde de carbone.
Le méthane a également beaucoup plus de sources, et « il est urgent de comprendre d’où viennent les sources afin de mieux nous préparer à réduire les émissions de méthane là où il est possible de le faire », déclare Ben Poulter de la NASA.
Le méthane est un gaz produit dans des conditions anaérobies, ce qui signifie que lorsqu’il n’y a pas d’oxygène disponible, il est probable que du méthane soit produit.
Pour dresser un tableau global de cette production, Poulter et ses collègues ont utilisé les données des relevés d’émissions communiqués par les pays, les campagnes de terrain de la NASA telles que l’expérience sur la vulnérabilité de la forêt boréale arctique (ABoVE/ Arctic Boreal Vulnerability Experiment), et les observations du satellite d’observation des gaz à effet de serre de l’Agence spatiale japonaise (GOSAT/ Greenhouse Gases Observing Satellite) et de l’instrument de surveillance de la troposphère (TROPOMI/ Tropospheric Monitoring Instrument) à bord du satellite Sentinel 5P de l’Agence spatiale européenne.
Ils ont combiné les données avec un modèle informatique qui estime les émissions de méthane sur la base de processus connus pour certains types de couverture terrestre, comme les zones humides, et il simule également la chimie atmosphérique qui décompose le méthane et l’élimine de l’air.
Ils ont ensuite utilisé un modèle météorologique pour voir comment le méthane se déplaçait et se comportait au fil du temps lorsqu’il était dans l’atmosphère. Plusieurs endroits se sont distingués.
En Amérique du Sud, le bassin du fleuve Amazone et ses zones humides adjacentes sont inondés de façon saisonnière, créant un environnement pauvre en oxygène qui est une source importante de méthane.
La présence de méthane n’est pas aussi forte en Europe, où les sources sont influencées par la population humaine et par l’exploration et le transport de pétrole, de gaz et de charbon provenant du secteur énergétique.
En Inde, la culture du riz et l’élevage sont les deux principales sources de méthane, tandis que l’expansion économique et la forte population de la Chine entraînent une forte demande de prospection de pétrole, de gaz et de charbon pour l’industrie et la production agricole, qui sont ses sources sous-jacentes de méthane.
L’Arctique et les régions de haute latitude sont responsables d’environ 20 % des émissions mondiales de méthane.
Selon Lesley Ott, météorologue à la NASA :
Ce qui se passe dans l’Arctique ne reste pas toujours dans l’Arctique. Il y a une énorme quantité de carbone qui est stockée dans les hautes latitudes du nord. L’une des choses qui préoccupent vraiment les scientifiques est de savoir si, à mesure que les sols se réchauffent, une plus grande quantité de ce carbone pourrait être libérée dans l’atmosphère.
Pour l’instant, ce que vous voyez dans cette visualisation n’est pas une très forte impulsion de méthane, mais nous surveillons cela de très près parce que nous savons que c’est un endroit qui change rapidement et qui pourrait changer radicalement avec le temps.
Pour Poulter, l’un des défis à relever pour comprendre le budget mondial du méthane fut de concilier la perspective atmosphérique sur les lieux où nous pensons que le méthane est produit avec la perspective “ascendante”, ou la façon dont nous utilisons les rapports nationaux ou les modèles de surface terrestre pour estimer les émissions de méthane.
Sur le site du Goddard Studio de la NASA : NASA Models Methane Sources and Movement Around the Globe.
