Un gène hérité des néandertaliens augmente la fertilité et réduit les fausses couches chez les femmes modernes
Une variante génétique héritée de nos anciens ancêtres néandertaliens et censée conférer une fertilité accrue a été trouvée chez l’humain moderne. Les nouvelles recherches suggèrent que près d’une femme européenne sur trois est porteuse d’un certain degré de cette variante génétique.
Image d’entête : Une famille de Néandertaliens. (P.Plailly/ E.Daynes/ Science Photo Library)
Les recherches ont porté sur une variante particulière du gène qui code pour les récepteurs de la progestérone. Ces récepteurs aident l’hormone progestérone à se lier aux cellules pour maintenir, entre autres, une grossesse saine.
En remontant dans le temps, les nouvelles recherches des scientifiques de l’Institut Max Planck d’anthropologie évolutionniste en Allemagne et de l’Institut Karolinska en Suède suggèrent que la plus ancienne trace de la variante génétique chez l’homme moderne peut être attribuée à un individu de 40 000 ans trouvé en Chine. L’examen des génomes des anciens Néandertaliens a permis de remonter jusqu’à il y a plus de 100 000 ans.
Hugo Zeberg, auteur principal de l’étude, note que plusieurs cas de croisement entre les Néandertaliens et les humains modernes ont été identifiés à partir d’anciennes études sur l’ADN. Cependant, on soupçonne que cette variante génétique pourrait avoir été créée par croisement il y a entre 47 000 et 65 000 ans.
Scénario de métissage entre l’homme moderne et le Néandertalien : L’ADN de l’homme de Néandertal est issu de croisements qui ont eu lieu il y a 47 000 à 65 000 ans (flèche verte). L’ADN de l’homme moderne chez les Néandertaliens est probablement la conséquence d’un contact antérieur entre les deux groupes il y a environ 100 000 ans (flèche rouge). (Ilan Gronau/ Institut Max Planck)
Selon Hugo Zeberg :
Le récepteur de la progestérone est un exemple de la manière dont des variantes génétiques favorables qui ont été introduites dans les humains modernes par mélange avec des Néandertaliens peuvent avoir des effets chez les personnes vivant aujourd’hui.
En examinant les données de la Biobanque britannique, les chercheurs ont découvert que sur 244 000 femmes modernes, 29 % portaient une copie de la variante génétique et 3 % en portaient deux. Les femmes porteuses de cette ancienne variante du gène de Neandertal ont fait moins de fausses couches et souffrent moins d’hémorragies au début de leur grossesse que les femmes qui n’ont pas cette variante du gène. On a également constaté que les femmes porteuses du gène avaient plus de frères et sœurs que celles qui ne l’avaient pas, ce qui, selon les chercheurs, est un indicateur valable d’une augmentation de la fertilité.
Selon Zeberg :
La proportion de femmes ayant hérité de ce gène est environ dix fois plus importante que pour la plupart des variantes du gène de Neandertal. « Ces résultats suggèrent que la variante néandertalienne du récepteur a un effet favorable sur la fertilité.
L’étude publiée dans la revue Molecular Biology and Evolution : The Neandertal Progesterone Receptor et- présentée sur le site de l’Institut Max Planck : Women with Neandertal gene give birth to more children.