Combien de temps faut-il faire le mort pour rester en vie ?
Certains animaux ont recours à simuler la mort pour échapper à la prédation, avec l’espoir que le prédateur abandonne et se dirige vers une autre proie malheureuse.
Image d’entête : une larve de fourmilion sur le ventre et immobile, testant la patience du prédateur. (Nigel R. Franks/ Université de Bristol)
Afin d’apporter un peu de lumière à la relation prédateur-proie, une équipe de scientifiques de l’université de Bristol (Royaume-Uni) étudie ce phénomène chez les larves de fourmilions, considérés comme l’un des prédateurs les plus féroces du règne des insectes.
Les larves restent cachées et attendent, leurs mandibules acérées pointées vers le haut, leurs futures proies dans des pièges/ fosses qu’elles creusent dans un sol sablonneux.
Mais parfois, ce redoutable prédateur devient la proie d’ennemies venues du ciel.
Selon Nigel Franks, de l’École des sciences biologiques de l’université de bristol, qui a dirigé les recherches :
Beaucoup d’animaux font le mort lors d’un danger extrême. Citons par exemple les opossums, certains oiseaux et les cloportes.
Même les humains peuvent faire le mort in extremis. Cependant, à notre connaissance, personne avant nous n’a posé la question de savoir pendant combien de temps une victime potentielle doit jouer les opossums.
Afin d’observer ce comportement, les chercheurs ont collecté une trentaine de larves de fourmilions et les ont fait tomber d’une petite hauteur. Ils ont ensuite chronométré le temps d’immobilité. Habituellement, les larves se tortillent vigoureusement lorsqu’elles sont saisies, mais restent immobiles après avoir été lâchées sur le sol.
Les chercheurs ont découvert que rester immobile/ faire le mort pendant des périodes totalement aléatoires était la meilleure stratégie pour les larves de fourmillions. Ils estiment qu’il en serait de même pour tous les vertébrés employant cette stratégie.
Toujours selon Franks :
C’est une stratégie qui devrait mettre à l’épreuve la patience d’un prédateur potentiel et qui a probablement sauvé d’innombrables larves de leur sort.
Nos travaux montrent une nouvelle voie pour les études sur l’évasion des prédateurs : à savoir l’importance des approches quantitatives et analytiques axées sur la manière dont les actes comportementaux peuvent être stratégiquement programmés.
L’étude publiée dans The Proceedings of the Royal Society B : Post-contact immobility and half-lives that save lives et présentée sur le site de l’université de Bristol : How long to play dead in order to stay alive?
[totaldonations_circle_bar id="81539"]
Il n'y a pas de publicité ici et le Guru tente, cette semaine, de réunir les fonds nécessaires pour continuer à faire vivre GuruMeditation. On y est presque et votre aide est absolument nécessaire et cela se passe ici.
Bonjour,
Je suis un peu surpris par à la fois par le mode opératoire de l’expérience elle-même, et avec certains passages.
Le mode opératoire en premier : ici, les larves sont lâchées « depuis le ciel » sur le sol. Une situation qui ressemble à ce qu’il se produit lorsqu’un prédateur oiseau laisse échapper son butin. Un oiseau type échassier peut parfaitement attraper la bestiole si elle tente de s’enfoncer dans le sable. En revanche, le fait de rester immobile « un certain temps » (on ne sait pas si on parle de secondes, dizaines de secondes, ou minutes) n’est-ce pas la meilleure solution pour passer inaperçu ? Sans mouvement, ni forme dans le sable visible du ciel, l’oiseau aura probablement plus de mal à distinguer une large immobile qu’une larve qui cours ou creuse un trou… Je ne pense pas qu’on puisse dire qu’elle font le mort à proprement parler, simplement qu’elles tente de rester « invisibles » du ciel.
Les déloger de leur trou avec un bâton aurait été, à mon sens, plus propice à leur faire faire le mort si elles le font vraiment.
Ensuite, pour ce qui est de « faire le mort », chez les mammifères tout du moins, il s’agit du réflexe vagal (ou malaise vagual https://fr.wikipedia.org/wiki/Malaise_vagal ), stimuli de l’estomac, transitant par le nerf vague, provoquant la ralentissement du cœurs jsuqu’à la perte de connaissance en cas d’émotion trop forte (entres autres).
Les opossums, moi-même et certaines gazelle employons ce réflexe pour échapper à une mort certaine face à un lion, un renard ou… une goutte de sang sur le genou de ma fille.
La durée de l’évanouissement est parfaitement incontrôlable, on ne peut pas vraiment dire qu’on « fait le mort », comme ont pu le faire certaines victimes du bataclan durant la fusillade. Étant évanoui, on n’a aucune notion du temps, et donc aucun moyen de « décider » du temps qu’il faut rester évanoui !
Une étude intéressante serait déjà de déterminer si c’est un tel mécanisme qui se produit chez l’insecte, ou comme chez la souris face à un chat, ils ne se contentent pas de rester immobile, espérant que la vue déficiente du prédateur ne leur permette de sortir du menu du jour…
Vous jouez r sur les mots. Je ne pense pas que les insectes est la notion de mort donc rester immobile ou faire le mort est la même chose. C est de notre point de vue pas de celui de la larve.