Les mouettes connaissent très bien la date des vacances des humains et les horaires d’ouverture des déchèteries
Les mouettes sont devenues un spectacle courant (et souvent indésirable) dans les zones urbaines. Les oiseaux se déplacent de plus en plus vers les villes pour y trouver de la nourriture en abondance, à tel point que les mouettes qui dérangent des citadins sont devenues assez courantes. Selon une nouvelle étude, elles adaptent même leur horaire pour mieux se nourrir auprès des humains.
Image d’entête : une mouette dont les données sur ses déplacements ont été récoltées pour cette étude via un mini GPS fixé temporairement sur son dos. (Anouk Spelt et Col./ ibis)
Les villes sont des habitats inhabituels. Contrairement aux environnements naturels, où les relations entre les espèces ont été ciselées et affinées au fil des générations, les villes sont bruyantes, polluées et étranges, construites avec des matériaux peu accueillants. Pour la plupart des créatures, les villes sont un désastre, anéantissant complètement toute chance d’avoir un véritable habitat. Mais pour une minorité de créatures, les villes sont une aubaine.
Il suffit de penser aux rats, aux mouettes et aux cafards, un trio qui semble habiter toutes les grandes villes de la planète. Ces créatures (et plusieurs autres) se sont non seulement adaptées aux zones urbaines, mais elles y prospèrent souvent. Une grande partie de cette adaptation consiste à savoir comment modifier leur mode de vie en fonction des fluctuations des sources de nourriture. Les chercheurs soupçonnaient qu’une certaine forme d’adaptation devait avoir lieu, mais jusqu’à récemment, les données étaient rares.
Pour y remédier, une équipe de scientifiques des facultés d’ingénierie et des sciences de la vie de l’université de Bristol a équipé 12 Goélands dominicains de mini GPS, enregistrant leur comportement dans trois lieux différents : un parc public, une école et une décharge. L’équipe a également utilisé d’autres observations de goélands sur un certain nombre de sites différents.
A partir de ‘étude : Carte de l’habitat de la zone d’étude à Bristol, au Royaume-Uni, indiquant les différents types d’habitats (espaces verts, écoles et centres de déchets), la localisation des zones de nidification (étoiles) et les aires d’alimentation spécifiques où des observations au sol ont été effectuées : le parc (cercle), l’école (carré) et le centre de déchets (triangle). (Anouk Spelt et Col./ ibis)
L’équipe a découvert que les oiseaux déplacent leurs patrouilles de recherche de nourriture de manière à ce qu’elles correspondent étroitement aux horaires des vacances scolaires et aux heures d’ouverture et de fermeture de la déchetterie. En d’autres termes, ils ne cherchent pas leur nourriture quand ils sont les plus affamés : ils cherchent leur nourriture quand ils savent qu’ils ont la meilleure chance de trouver quelque chose. Leur activité dans le parc semble également correspondre à la disponibilité des sources de nourriture dans le parc, mais cela n’est pas lié à l’activité humaine.
Cela suggère que les oiseaux ont la capacité d’adapter leur mode de recherche de nourriture et l’intelligence pour le faire, selon le Dr Anouk Spelt, auteur principal de l’étude publiée cette semaine (lien plus bas), qui ajoute :
Lors de notre premier jour à l’école, les élèves étaient enthousiastes à l’idée de nous parler des mouettes qui visitent leur école à l’heure du déjeuner. En effet, nos données ont montré que les mouettes étaient non seulement présentes en grand nombre à l’heure du déjeuner pour se nourrir des restes, mais aussi juste avant le début de l’école et pendant la première pause lorsque les élèves prenaient leur collation. De même, au centre de traitement des déchets, les mouettes étaient présentes en plus grand nombre les jours de semaine lorsque le centre était ouvert et que les camions déchargeaient les déchets alimentaires.
Il y a aussi une bonne nouvelle : les mouettes ne prévoient pas vraiment de voler vos frites, elles sont plutôt intéressées par d’autres types de nourriture facilement disponibles dans les parcs.
Selon Spelt :
Bien que tout le monde ait déjà vu ou entendu des mouettes voler de la nourriture aux gens dans les parcs, nos mouettes se sont surtout rendues au parc dès le matin et cela peut être dû au fait que les vers de terre et les insectes sont présents en plus grand nombre à ces heures matinales.
Il est également intéressant de noter que le nombre de mouettes et le nombre de personnes à l’école n’étaient positivement liés que pendant les jours de semaine, alors que le week-end, la relation était inverse. Les humains peuvent donc à la fois attirer et dissuader les mouettes, en se basant sur la perception des oiseaux. Un comportement en semaine a également été observé au centre de traitement des déchets où, pendant les jours ouvrables, les déchets étaient déchargés régulièrement (jusqu’à 15 fois par jour) pendant les heures d’ouverture. Le week-end, cependant, aucun nouveau déchet n’était déchargé en raison de la fermeture du centre, et les oiseaux étaient moins susceptibles de s’y rendre. Aux deux endroits, les mouettes ont été observées en train d’attendre sur les toits environnants avant les vacances scolaires et avant que les déchets ne soient déchargés, ce qui implique qu’elles y attendaient spécifiquement que de la nourriture soit disponible.
La flexibilité comportementale des mouettes impressionne également le coauteur, le Dr Shane Windsor, qui conclut :
Avec cette étude menée à Bristol, nous avons montré que les mouettes des villes sont capables d’adapter leur horaire d’alimentation pour utiliser au mieux les ressources alimentaires en fonction de leur disponibilité. Certains goélands ont même utilisé les trois aires d’alimentation dans la même journée, ce qui suggère qu’ils pourraient suivre la disponibilité pour optimiser leur apport énergétique. Ces résultats mettent en évidence la flexibilité comportementale des goélands et leur capacité à s’adapter aux environnements artificiels et aux horaires de la vie urbaine.
L’étude publiée dans Ibis, the International Journal of Avian Science : Urban gulls adapt foraging schedule to human‐activity patterns et présentée sur le site de l’université de Bristol : Urban gulls adapt foraging schedule to human activity patterns.
Bjr, l’image presentee est un goeland et jette un discredit sur la suite du texte. On parle de mouettes ou de goelands ? Les mouettes et les goelands sont aussi semblables genetiquement que les chiens et les chats….
Bonjour Antoine,
On nomme mouettes les oiseaux de plusieurs genres de la sous-famille des Larinae et de la tribu des Larini, qui comprend aussi les goélands -> https://fr.wikipedia.org/wiki/Mouette
…En passant, vous avez des sources de ce que vous avancez ? Connait-on le génome du Goéland ? Est-ce qu’on l’a comparé avec celui des autres membres de sa famille ? Cela intéresse le Guru.
Bonjour,
La confusion doit probablement venir de la traduction de l’Anglais vers le Français.
En effet, en anglais on a uniquement des Gull (traduit par mouette) pour désigner ce que nous appelons Mouette et Goélands.
On a le même souci avec les chouette et les Hiboux qui sont toutes des Owl en anglais…
Bonjour, il n’y a pas de confusion. Réponse donnée au-dessus.
Bonjour,
La confusion doit probablement venir de la traduction de l’Anglais vers le Français.
En effet, en anglais on a uniquement des Gull (traduit par mouette) pour désigner ce que nous appelons Mouette et Goélands.
On a le même souci avec les chouette et les Hiboux qui sont toutes des Owl en anglais…