On pourrait vivre jusqu’à 150 ans… mais pas au-delà
Une équipe internationale de chercheurs a mis au point une nouvelle méthode pour suivre le processus de vieillissement biologique, et les résultats suggèrent que les humains peuvent vivre jusqu’à 150 ans maximum.
Le vieillissement est un processus graduel qui se produit tout au long de notre vie, au fur et à mesure que les fonctions normales de notre corps ralentissent.
Il existe au moins 9 marqueurs du vieillissement, mais l’un d’entre eux est le suivant : nos cellules perdent lentement leur capacité à produire de nouvelles cellules saines pour réparer les dommages. Il est marqué par un déclin de la fonctionnalité physique et un risque accru de maladies chroniques.
Les chercheurs font la distinction entre l’âge chronologique, qui correspond au nombre exact d’années de vie d’une personne, et l’âge biologique, qui correspond à l’âge d’une personne au niveau cellulaire, c’est-à-dire à la distance qui sépare ses cellules de l’arrêt complet de toute fonction. Ces deux chiffres ne sont pas toujours les mêmes pour une personne donnée, et l’âge biologique n’est pas toujours linéaire.
L’âge biologique étant influencé par toute une série de facteurs tels que le régime alimentaire, l’exercice physique, les habitudes de sommeil, la génétique, etc., il est difficile à calculer, mais les chercheurs souhaitent le mesurer afin de mettre au point des méthodes d’anti-vieillissement efficaces.
Cette nouvelle étude (lien plus bas) présente une méthode qui convertit les données d’une analyse sanguine ordinaire en une statistique unique permettant de déterminer l’âge biologique et de comprendre comment il peut fluctuer dans le temps chez une même personne.
L’équipe de recherche de la société de biotechnologie Gero, basée à Singapour, s’est appuyée sur des données longitudinales de numération sanguine humaine provenant du National Health and Nutrition Examination Survey* et de la UK Biobank.
*National Health and Nutrition Examination Survey : un programme de recherche par enquête mené par le National Center for Health Statistics (NCHS) afin d’évaluer la santé et l’état nutritionnel des adultes et des enfants aux États-Unis, et de suivre les changements au fil du temps.
*UK Biobank est une vaste étude à long terme sur les biobanques au Royaume-Uni qui étudie les contributions respectives de la prédisposition génétique et de l’exposition environnementale (y compris la nutrition, le mode de vie, les médicaments, etc. Elle a débuté en 2006.
Elle a ainsi obtenu une variable unique pour décrire l’âge biologique, appelée “indicateur dynamique de l’état d’un organisme” (DOSI pour dynamic organism state indicator).
Fondamentalement, le DOSI est dérivé de biomarqueurs dans le sang et indique la résistance des individus au fil du temps. L’un des principaux facteurs de résilience (récupération) est la capacité à fabriquer de nouvelles cellules pour réparer les dommages, qu’il s’agisse de l’usure normale ou de surmonter des maladies et des blessures.
L’étude a révélé que les personnes en bonne santé étaient très résistantes au stress, tandis que les personnes atteintes de maladies chroniques et présentant un risque élevé de mortalité étaient moins résistantes.
Le temps de rétablissement s’allongeait également avec l’âge : de deux semaines pour une personne de 40 ans en bonne santé à six semaines pour une personne de 80 ans. Les résultats des analyses de sang ont été comparés et confirmés par les niveaux d’activité physique enregistrés par des dispositifs portables.
En extrapolant cette tendance, l’équipe a constaté que les personnes perdent complètement leur capacité de récupération, c’est-à-dire leur résilience, vers l’âge de 120 à 150 ans, même si elles sont par ailleurs en bonne santé et ne souffrent d’aucune maladie grave.
A partir de l’étude : illustration schématique de la perte de résilience le long des trajectoires de vieillissement. (GERO PTE. LTD.)
Selon les chercheurs dans leur étude :
Ce travail indique que la limite apparente de la durée de vie humaine n’est pas susceptible d’être améliorée par des thérapies visant des maladies chroniques spécifiques ou le syndrome de fragilité.
Ainsi, aucune amélioration spectaculaire de la durée de vie maximale et donc une importante prolongation de la vie n’est possible en prévenant ou en guérissant les maladies sans interception du processus de vieillissement, la cause fondamentale de la perte de résilience sous-jacente.
Il sera difficile d’utiliser cette méthode sur l’ensemble d’une population, car certaines des variables peuvent changer dans la vie quotidienne d’une personne. Par exemple, dans le cas d’une infection, cela pourrait modifier considérablement la numération sanguine. De même, les médicaments antidiabétiques, le jeûne et l’exercice peuvent tous affecter la mesure de l’âge. Un prélèvement unique pourrait ne pas suffire : il faudrait peut-être disposer de plusieurs échantillons différents d’une personne pour pouvoir utiliser cette technique comme un outil de santé.
Mais en tant qu’outil de compréhension du vieillissement biologique, cette recherche constitue un ajout intriguant au domaine et concorde bien avec les résultats précédents, même l’estimation de la durée de vie maximale de l’humain. La prédiction mathématique de cette récente recherche, qui prévoit une durée de vie humaine maximale de 150 ans, semble correspondre aux observations selon lesquelles le taux de mortalité augmente de façon exponentielle au-delà d’un certain âge.
L’étude publiée dans Nature Communications : Longitudinal analysis of blood markers reveals progressive loss of resilience and predicts human lifespan limit et présenté sur le site de la société Gero via Eurekalert : Gero scientists found a way to break the limit of human longevity.
Mais cette précédente étude :
https://www.gurumed.org/2018/07/02/toujours-pas-de-limite-la-dure-de-la-vie-humaine/
qu’est ce qu’on en fait ?
Bonjour Nathan,
Une réponse courte et rapide (dsl): La science progresse et à chacun à sa théorie et ses données étudiées.