La robe noire et blanche du panda géant se révèle être un excellent camouflage
Étant donné qu’ils vivent dans un environnement rempli de troncs d’arbres bruns et de feuilles vertes, l’audacieuse coloration noire et blanche de la fourrure des pandas géants peut sembler contre-intuitive. Pourtant, selon une nouvelle étude, elle les aide vraiment à se fondre dans leur environnement.
Les recherches ont été menées par des scientifiques de l’université de Bristol au Royaume-Uni, de l’Académie chinoise des sciences et de l’université finlandaise de Jyväskylä.
Ils ont commencé par prendre des photos de pandas sauvages dans leur habitat forestier naturel, puis ils les ont analysées à l’aide de modèles informatiques simulant la vision des humains, des félidés (chats sauvages tels que les léopards des neiges) et des canidés (chiens sauvages tels que les chacals). Ces deux derniers sont connus pour s’attaquer aux pandas.
La coloration du panda géant et son arrière-plan visible. Première ligne : animaux photographiés dans un zoo (à gauche zoo de Pékin, à droite zoo de Chengdu, Wikimedia commons, le reste dans la nature par FW), illustrant comment la coloration noire et blanche ressort lorsqu’elle est vue de près et/ou sur un fond artificiel. Deuxième rangée : Dans son habitat naturel, la coloration est moins visible, même de près. Troisième rangée : le camouflage est plus évident à des distances intermédiaires et sous différents angles, et aide le panda géant à se fondre dans son environnement naturel. Rangée du bas : de plus loin, la coloration noire et blanche casse le contour de l’animal en raison de la perturbation accrue des bords. (Ossi Nokelainen et col./ Scientific Reports)
Il a été constaté que dans les trois cas, les taches noires se fondaient dans les teintes sombres de l’environnement, tandis que les zones blanches se confondaient avec le feuillage ou la neige, le cas échéant. Certains pandas présentent également des sections brunes, qui se marient avec la couleur du sol.
A partir de l’étude : un exemple d’images de panda géant est montré et modélisé en utilisant une vision dichromatique canine (chien domestique) et féline (chat), et une vision trichromatique humaine. La première rangée montre des images converties en images de capture de cônes dépendantes du récepteur, la deuxième rangée montre des images à acuité corrigée (chien canin 12 cpd, chat félin 10 cpd, humain 72 cpd,), la troisième rangée montre des images filtrées par rangs RNL et la quatrième rangée montre une vue groupée RNL. La méthode de regroupement RNL utilise le filtrage spatial pour déterminer quels éléments visuels se regroupent dans l’image. Ces exemples ont été corrigés en gamma pour un meilleur filtrage des images. (Ossi Nokelainen et col./ Scientific Reports)
En outre, il a été noté que les limites nettes entre les sections noires et blanches des pandas contribuent à briser visuellement le contour de leur corps, de sorte que les prédateurs sont moins susceptibles de les remarquer, ce qui est particulièrement vrai lorsqu’ils sont vus de loin. De plus, lorsqu’une technique de cartographie des couleurs a été utilisée pour comparer l’efficacité de l’adaptation visuelle de différents animaux à leur environnement naturel, il s’est avéré que les pandas géants se situaient dans la fourchette des autres espèces traditionnellement considérées comme bien camouflées.
Selon le professeur Tim Caro, de l’université de Bristol :
J’ai su que nous étions sur la bonne voie lorsque nos collègues chinois nous ont envoyé des photos en milieu naturel et que je ne pouvais pas voir le panda géant sur l’image. Si je ne pouvais pas le voir avec mes bons yeux de primate, cela signifiait que les prédateurs carnivores potentiels, dont la vue est moins bonne, ne pourraient pas non plus le voir. Il s’agissait simplement de le démontrer objectivement.
L’étude publiée dans Scientific Reports : The giant panda is cryptic et présentées sur le site de l’Université de Bristol : Giant pandas’ distinctive black and white markings provide effective camouflage, study finds.