L’Organisation des Nations unies confirme le nouveau record de température extrême dans l’Arctique
L‘Organisation météorologique mondiale (OMM) des Nations unies a confirmé l’existence d’un nouveau record de température dans l’Arctique : 38 °C. La température a été enregistrée en juin 2020 dans la ville de Verkhoyansk, en Russie, au cours d’une forte vague de chaleur.
En juin 2020 :
Petteri Taalas, secrétaire général de l’OMM, a déclaré dans le communiqué que ce nouveau record « tire la sonnette d’alarme » quant aux conséquences de la crise climatique, qui entraîne une hausse des températures dans le monde entier. Les températures moyennes mondiales ont déjà augmenté de 1,1 °C par rapport à l’époque préindustrielle et pourraient atteindre jusqu’à 3 °C d’ici le milieu du siècle si tous les pays ne prennent pas de nouvelles mesures en faveur du climat.
Cette augmentation n’est pas uniforme sur la planète. L’Arctique fait partie des régions du monde qui connaissent les niveaux les plus élevés de réchauffement climatique, jusqu’à trois fois plus que la moyenne mondiale, selon une étude réalisée plus tôt cette année. De 1971 à 2019, la température annuelle moyenne de l’Arctique a augmenté de 3,1°C. Et le réchauffement n’est pas prêt de s’arrêter, d’après les modèles climatiques.
Selon Clare Nullis, porte-parole de l’OMM :
Si vous vous reportez à l’année dernière, vous vous souviendrez qu’il y a eu une vague de chaleur exceptionnelle et prolongée en Sibérie, à la suite de cette vague de chaleur, nous avons vu des incendies dévastateurs et très étendus en Sibérie et nous avons vu une perte massive de glace de mer arctique à la fin de la saison estivale.
Verkhoïansk, où les niveaux de température ont été enregistrés, est situé à environ 115 kilomètres au nord du cercle polaire. La station météorologique qui s’y trouve effectue des relevés depuis 1885. Selon l’OMM, il est très probable que la région connaisse des températures extrêmes plus importantes dans un avenir proche en raison de la crise climatique.
L’agence des Nations unies tente maintenant de vérifier d’autres records de température. Il s’agit notamment de relevés de 54,4 °C en 2020 et 2021 dans la Vallée de la Mort en Californie, habituellement décrite comme l’endroit le plus chaud du monde, d’un nouveau record de 18,3 °C sur le continent antarctique enregistré à la base argentine et d’un record de 48,8 °C sur l’île italienne de Sicile cette année.
L’Agence américaine d’observation océanique et atmosphérique (NOAA) a publié une nouvelle édition de son bulletin de l’Arctique, l’Arctic Report Card, qui rend compte des tendances de la température, de la couverture de glace de mer et d’autres indicateurs recueillis en 2020 et 2021. Le rapport détaille les changements induits par le changement climatique dans la région, qui continue de créer des « perturbations en cascade. » Par exemple, les températures plus chaudes font fondre la neige, laissant derrière elles un sol plus sombre, qui absorbe davantage de chaleur solaire, ce qui augmente encore davantage les températures.
Lors d’une conférence de presse à l’American Geophysical Union, Rick Spinrad, administrateur de la NOAA, a déclaré que les tendances « sont cohérentes, alarmantes et indéniables. » La température moyenne de cette dernière année (octobre 2020 à septembre 2021) a été la 7e plus chaude jamais enregistrée au milieu du recul des glaciers, du dégel du pergélisol et du verdissement de la toundra. Les six années les plus chaudes ont toutes été enregistrées depuis 2015.
La calotte glaciaire du Groenland a connu trois épisodes de fonte extrême en juillet et août, avec des précipitations observées à la station de recherche du Summit Camp pour la toute première fois en août. Sept des neuf régions arctiques ont connu cette année une productivité primaire océanique supérieure à la moyenne sur le long terme, et une expansion des castors a été signalée dans la toundra arctique de l’Alaska.
Selon Kaare Sikuaq Erickson, agent de liaison scientifique du village d’Unalakleet, en Alaska, dans la mer de Béring :
Notre peuple vit dans ces conditions extrêmement variables depuis des milliers d’années, et nous sommes très inquiets des changements mis en évidence aujourd’hui. Il est vraiment difficile pour nous de vivre là-haut, et encore moins de prospérer.
Annoncée sur le site de L’Organisation météorologique mondiale : WMO recognizes new Arctic temperature record of 38⁰C et sur le site des Nations Unis : 38℃ record Arctic temperature confirmed, others likely to follow: WMO.