Les activités humaines rapprochent un peu plus les pandas roux d’une potentielle extinction
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Le panda roux (Ailurus fulgens) est une espèce emblématique, mais menacée qui vit dans les forêts tempérées de l’est de l’Himalaya. Selon une nouvelle étude, ces adorables créatures sont de plus en plus proches de l’extinction et cela est dû en grande partie à… l’activité humaine. Les chercheurs ont suivi des pandas roux au Népal pendant une année entière et ils ont constaté que l’impact de l’humain réduisait l’aire de répartition des pandas en fragmentant davantage leur habitat déjà fragmenté.
Image d’entête : un panda roux en milieu naturel. (Damber Bista/ Université du Queensland)
Ce mammifère de taille moyenne est un spécialiste de la diète, se nourrissant presque exclusivement de bambou. C’est une espèce solitaire, cryptique et territoriale, ce qui la rend également difficile à étudier dans la nature. Toutefois, de précédentes études ont mis en évidence la pression croissante exercée sur l’habitat du panda rouge par les routes, l’élevage du bétail et la surexploitation des ressources forestières, autant de facteurs qui réduisent son habitat et menacent donc sa survie.
(Damber Bista/ Université du Queensland)
Damber Bista, chercheur à l’Université du Queensland en Australie, s’est rendu au Népal fin 2019, où il a marqué les pandas roux avec des colliers pour suivre leurs déplacements par satellite. Il est rentré en Australie en janvier 2020, espérant retourner au Népal dans quelques mois pour surveiller les animaux et installer des caméras sur le terrain. Mais la pandémie a commencé et a figé les plans des chercheurs.
Selon Bista :
Le suivi par satellite m’a permis de surveiller les pandas roux à distance, tandis que je me suis appuyé sur mes amis et collègues au Népal pour installer des caméras et mener les enquêtes sur le terrain. Ce fut une expérience surréaliste, je passais de nombreuses heures par jour pendant les périodes de fermeture de ma maison, à observer les mouvements des pandas roux.
Pendant son séjour en Australie, Bista a suivi les déplacements d’un groupe de pandas roux pendant une année entière. Il s’agissait de la cinquième étude mondiale réalisée sur les pandas roux sauvages. Bista s’est particulièrement intéressé à un adulte nommé « Chintapu », connu pour sa nature vagabonde et qui, en 24 heures, a parcouru 5 km, ce qui est inhabituel pour un panda roux.
L’étude a révélé que les perturbations et la fragmentation de l’habitat influencent l’utilisation de l’espace et les habitudes d’activité des pandas roux, mais que la qualité de l’habitat et les perturbations déterminent la taille de leur domaine vital. Bista a constaté que les pandas roux divisaient leurs activités et occupaient des zones moins risquées afin de minimiser les interactions avec les sources de perturbation.
(Red Panda Network)
Les pandas roux occupent de plus grands territoires dans les habitats à faible couverture forestière. La taille de leur domaine vital était plus petite dans les zones à forte densité routière. Ils évitent également les zones perturbées et passent de longues heures dans des endroits éloignés des sources de nuisance, à l’exception des zones proches des sentiers pédestres où ils divisent leur modèle d’activité.
Les pandas percevaient les humains, les chiens, le bétail et les véhicules comme des perturbations, et s’y adaptaient en divisant leurs activités et en occupant des parcelles d’habitat moins perturbées. Le niveau de menace était élevé pendant la saison des amours, car les pandas roux passent plus de temps au sol. Ils sont devenus plus actifs à l’aube pour éviter les interactions.
Toujours selon Bista :
Les tendances actuelles de fragmentation de l’habitat et d’exploitation des forêts, dues à des projets d’infrastructure tels que la construction de nouvelles routes, font peser une menace accrue sur le panda roux. À cause de cela, les pandas roux modifient leur activité pour minimiser leurs interactions avec les perturbations et cela interfère de manière drastique avec les interactions naturelles entre les animaux.
Bista a suggéré de réglementer strictement les activités humaines pendant toutes les périodes biologiquement cruciales pour les pandas roux, comme la saison de l’accouplement, de la dispersion et de la mise bas. Les programmes de conservation devraient se concentrer sur l’identification des zones écologiquement sensibles, sur la réduction des projets susceptibles de perturber les habitats, comme la construction de routes, et sur le maintien de la continuité des habitats, a-t-il ajouté.
L’étude publiée dans Landscape Ecology : Effect of disturbances and habitat fragmentation on an arboreal habitat specialist mammal using GPS telemetry: a case of the red panda et présentée sur le site de l’Université du Queensland : Red pandas face a fractured future.