Un instrument destiné à détecter la mystérieuse énergie noire prend cette superbe image de 570 Mégapixels de la nébuleuse Oméga
Des scientifiques ont pris une photo de 570 mégapixels d’une lointaine région productrice d’étoiles, à l’aide d’un appareil conçu pour décoder les secrets de l’énergie sombre (ou énergie noire). Dans le cadre du projet Dark Energy Survey, qui vise à trouver des preuves de l’existence de cette force invisible qui, selon les astronomes, accélère l’expansion de l’univers, l’instrument a été monté sur le télescope Victor M. Blanco de 4 mètres de l’Observatoire interaméricain de Cerro Tololo, au Chili.
Image d’entête, clic pour agrandir : la nébuleuse de formation d’étoiles NGC 6357 (nébuleuse Oméga), située à 8000 années-lumière en direction de la constellation du Scorpion. Cette image révèle de jeunes et brillantes étoiles entourées de nuages de poussière et de gaz à l’intérieur de NGC 6357, également connue sous le nom de nébuleuse du Homard. (CTIO/ NOIRLab/ DOE/ NSF/ AURA)
Le télescope est capable de capturer d’incroyables vues de l’univers alors qu’il recherche cette mystérieuse force. La nouvelle image, publiée le 12 septembre, montre la nébuleuse Oméga (NGC 6357 ou du Cygne, du Fer à Cheval ou du Homard), une région de formation d’étoiles dans la constellation du Scorpion, à environ 8 000 années-lumière de la Terre. À travers les nuages de poussière et de gaz, de jeunes étoiles brillantes sont dispersées dans une région de 400 années-lumière de large. Au centre de l’image, les astronomes ont découvert un amas d’étoiles très dense et jeune.
Les scientifiques du télescope spatial Midcourse Space Experiment ont nommé cette nébuleuse “la nébuleuse de la Guerre et de la Paix” (War and Peace Nebula) car elle ressemble à une colombe sur les images infrarouges, tandis que la partie orientale ressemble à un crâne toujours dans les images infrarouges. Autour de l’amas se trouve un certain nombre de points brillants représentant des proto-étoiles, de jeunes étoiles encore sous le linceul protecteur de la poussière et du gaz. Les vents interstellaires, le rayonnement galactique et les puissants champs magnétiques compriment le gaz et la poussière en tortueux courants.
On trouve un certain nombre d’étoiles massives dans cette nébuleuse, dont l’amas ouvert Pismis 24. Pismis 24-1, l’une des plus brillantes étoiles de l’amas, était considérée comme étant la plus massive découverte à ce jour. Néanmoins, des études ultérieures ont révélé qu’il s’agissait en fait d’un système à étoiles multiples, dont chaque composant pèse environ 100 masses solaires, ce qui en fait l’une des étoiles les plus massives jamais répertoriées.
Selon le NOIRLab (National Optical-Infrared Astronomy Research Laboratory), qui exploite la Dark Energy Camera (DECam), l’une des caméras à grand champ et à dispositif à transfert de charges les plus performantes au monde, capable de capturer des sources de lumière très faibles. Le chiffre d’un million d’expositions individuelles a récemment été atteint par la caméra, qui produit 400 à 500 images par nuit. À l’aide de filtres spéciaux, les astronomes isolent des longueurs d’onde spécifiques de la lumière pour créer cette image particulière et rechercher des preuves de l’énergie sombre. En plus de comprendre les mouvements des amas stellaires distants, les scientifiques peuvent également déterminer les températures et la chimie des régions de formation d’étoiles distantes en les observant à ces longueurs d’onde.
Des observations multiples du même objet céleste sont effectuées à l’aide de différents filtres pour générer une image colorée comme celle-ci. Les ondes lumineuses englobent une gamme spécifique de couleurs dans chaque observation, ce qui donne une image monochrome. Les images individuelles sont ensuite analysées et une couleur correspondante leur est attribuée. En d’autres termes, la photographie a été produite en combinant plusieurs expositions prises avec différents filtres et en les empilant pour créer une photographie qui capture la nébuleuse Oméga comme si elle était plus brillante lorsqu’elle est vue à l’œil nu.
A découvrir un peu plus et en plus grand format sur le site du National Optical Astronomy Observatory (NOIRLab) : Dark Energy Camera Captures Bright, Young Stars Blazing Inside Glowing Nebula.