Impressionnante séquence de planètes en orbite autour de leur étoile située à 130 années-lumière de la Terre
Grâce à une nouvelle vidéo partagée sur YouTube, vous pouvez voir l’une des plus étonnantes choses jamais observées dans le domaine de la science planétaire.
Cette séquence montre quatre points de lumière se déplaçant en cercles concentriques partiels autour d’un disque noir en leur centre. Ce que vous regardez en réalité est un système planétaire. Les quatre points sont des exoplanètes, dont un disque noir/ occultant masque leur étoile, située à 133,3 années-lumière de la Terre. Les cercles partiels sont leurs mouvements orbitaux, une compilation de 12 ans d’observations.
L’étoile s’appelle HR8799 et, en 2008, ses exoplanètes constituaient le premier système (et non la première exoplanète, qui était 2M1207b en 2004) que les astronomes aient pu observer directement.
Depuis lors, l’astronome Jason Wang de l’université Northwestern (États-Unis) l’a observée avec beaucoup d’attention. Il a compilé ces observations dans ce time-lapse.
Selon Wang :
Il est généralement difficile de voir les planètes en orbite. Par exemple, il n’est pas apparent que Jupiter ou Mars orbitent autour de notre soleil parce que nous vivons dans le même système et que nous n’avons pas une vue du dessus. Les événements astronomiques se produisent soit trop rapidement, soit trop lentement pour être capturés dans une séquence vidéo.
Mais cette vidéo montre des planètes en mouvement à une échelle de temps humaine. J’espère qu’elle permettra aux gens d’apprécier quelque chose de merveilleux.
Le nombre actuel d’exoplanètes confirmées, c’est-à-dire de planètes extrasolaires, ou de planètes situées en dehors du système solaire, dépasse les 5 200, mais nous n’avons jamais réellement vu la plupart d’entre elles.
Les astronomes trouvent principalement les exoplanètes par des méthodes indirectes, en étudiant l’effet de l’exoplanète sur son étoile. Des baisses régulières et légères de la lumière de l’étoile indiquent qu’une exoplanète en orbite passe entre nous et l’étoile (méthode du transit), et de faibles changements dans la longueur d’onde de la lumière de l’étoile indiquent l’interaction gravitationnelle entre l’exoplanète et l’étoile (méthode des vitesses radiales).
La raison en est qu’il est en fait extrêmement difficile de voir directement une exoplanète. Elles sont très petites et très peu lumineuses par rapport à leur étoile hôte. Toute lumière qu’elles émettent ou reflètent est généralement noyée dans la lumière de l’étoile.
De temps en temps, cependant, nous avons de la chance. Les exoplanètes sont suffisamment grandes et séparées de leur étoile, et le système est orienté de telle sorte que, si la lumière de l’étoile est bloquée ou occultée (c’est pourquoi HR8799 apparaît comme un disque noir), nous pouvons les voir comme de petites taches de lumière.
Il est encore plus rare de les voir exécuter leur chorégraphie planétaire complexe, simplement parce que les échelles de temps des orbites concernées sont beaucoup plus longues que le temps écoulé depuis que les scientifiques ont repéré directement la première exoplanète.
Mais Wang et son équipe disposent désormais de suffisamment de données d’observation de HR8799 pour réaliser un time-lapse qui montre des orbites partielles, et c’est ce qu’il a compilé.
Selon Wang :
Il n’y a rien à gagner scientifiquement à regarder les systèmes orbitaux dans une vidéo time-lapse, mais cela aide les autres à apprécier ce que nous étudions. Il peut être difficile d’expliquer les nuances de la science avec des mots. Mais montrer la science en action aide les autres à comprendre son importance.
Présentée sur le site de l’université Northwestern : Watch distant worlds dance around their sun.