La fonte des glaciers arctiques révèle d’énormes sources de méthane
La fonte des glaciers arctiques révèle de nouvelles et énormes sources de méthane.
Des scientifiques ont constaté que la fonte des glaciers arctiques expose des sources d’eau souterraine bouillonnantes/ gazeuses, qui pourraient constituer une nouvelle source incalculable de méthane, un puissant gaz à effet de serre.
Image d’entête : grotte glaciaire au Svalbard, en Norvège, formée par de grands volumes d’eau de fonte glaciaire qui s’y écoulent en été. En hiver, une vaste glace proglaciaire (vallée ou lac résultant de fonte glaciaire) se forme à son embouchure et s’étend sur toute la plaine d’inondation devant le glacier, visible à travers l’ouverture de la grotte. (Gabrielle Kleber)
La nouvelle étude (lien plus bas) suggère que ces émissions de méthane augmenteront probablement à mesure que les glaciers de l’Arctique continueront à reculer et que davantage de sources seront exposées.
Les chercheurs ont passé près de trois années à surveiller la chimie de l’eau de plus d’une centaine de sources au Svalbard, en Norvège, où les températures de l’air augmentent deux fois plus vite que la moyenne de l’Arctique.
Selon l’auteure principale de l’étude, Gabrielle Kleber, doctorante au département des sciences de la Terre de l’université de Cambridge (Royaume-Uni) :
Ces sources constituent une source considérable, et potentiellement croissante, d’émissions de méthane. Jusqu’à présent, elles étaient absentes de nos estimations du bilan mondial du méthane.
A partir de l’étude, modèle conceptuel de sources d’eaux souterraines riches en méthane associées au couplage glacier-pergélisol. Les glaciers situés à l’extrémité des terres se sont retirés en raison du réchauffement climatique, exposant ainsi un sol non gelé. Les eaux souterraines enrichies en méthane s’écoulent par des sources proglaciaires. Le pergélisol se développe à mesure que les glaciers reculent. Toutefois, la chaleur advective associée à l’écoulement des eaux souterraines et la chaleur latente libérée lors de la formation du givre hivernal empêchent les taliks de geler, ce qui permet l’écoulement continu des eaux souterraines par les sources proglaciaires. Les zones de stabilité des hydrates de gaz (GHSZ) sont estimées sur la base de la modélisation de Betlem et al.22. c, Eaux souterraines sous-glaciaires riches en méthane sous des glaciers contemporains à terminaison marine. (Gabrielle E. Kleber et col./ Nature Geoscience)
Selon le professeur Andrew Hodson, du Centre universitaire de Norvège et coauteur de l’étude :
La quantité de méthane qui s’échappe des sources que nous avons mesurées est probablement insignifiante par rapport au volume total de gaz piégé qui se trouve sous ces glaciers et qui attend de s’échapper. Cela signifie qu’il est urgent de déterminer le risque d’une augmentation soudaine des fuites de méthane, car les glaciers ne feront que continuer à reculer alors que nous nous efforçons de freiner le changement climatique.
L’étude publiée dans Nature Geoscience : Groundwater springs formed during glacial retreat are a large source of methane in the high Arctic.