L’Organisation météorologique mondiale prévient qu’El Niño aggravera les phénomènes météorologiques et climatiques jusqu’en avril 2024
L‘Organisation météorologique mondiale (OMM) a publié un communiqué (lien plus bas) dans lequel elle prévient que les effets d’El Niño vont encore aggraver les phénomènes météorologiques et climatiques extrêmes jusqu’au mois d’avril de l’année prochaine.
Image d’entête : variations des températures de surface du phénomène El Niño dans le Pacifique observées par des satellites de la NASA en 1997 et en 2015. (NASA’s Goddard Space Flight Center)
El Niño a déjà provoqué des vagues de chaleur extrême dans tout l’hémisphère nord en juillet-août. De nombreux records ont été battus sous une chaleur torride qui a provoqué des incendies de forêt dans le sud de l’Europe, au Canada et à Hawaï.
L’OMM a annoncé El Niño en juillet. Selon les premières modélisations, il devrait durer jusqu’à la fin de l’année 2023. Toujours selon l’OMM, il devrait atteindre son apogée en novembre-janvier, coïncidant avec le cœur de l’été dans l’hémisphère sud, mais les derniers modèles climatiques indiquent qu’il y a 90 % de chances qu’El Niño se poursuive jusqu’en avril 2024.
El Niño se produit généralement tous les 2 à 7 ans et dure de 9 à 12 mois. Il s’agit d’un phénomène climatique naturel associé au réchauffement de l’océan Pacifique tropical oriental. Les experts du climat avertissent que les effets des phénomènes climatiques naturels tels qu’El Niño sont exacerbés par le changement climatique induit par les activités humaines.
Présentation d’El Niño par l’Organisation météorologique mondiale :
Selon le professeur Petteri Taalas, secrétaire général de l’OMM :
Les effets d’El Niño sur la température mondiale se font généralement sentir l’année qui suit son apparition, en l’occurrence en 2024. Or, en raison des températures record enregistrées à la surface des terres et des mers depuis le mois de juin, l’année 2023 est en passe de devenir l’année la plus chaude qui soit. L’année prochaine pourrait l’être encore plus. Cette situation est clairement et sans équivoque due à la contribution des concentrations croissantes de gaz à effet de serre qui piègent la chaleur et qui sont dues aux activités humaines.
L’organisme intergouvernemental a souligné la nécessité de mettre en place des systèmes d’alerte précoce afin de sauver des vies et de minimiser les autres pertes à l’approche d’une période qui devrait être marquée par des phénomènes météorologiques intenses.
Toujours selon Taalas :
Les événements extrêmes tels que les vagues de chaleur, les sécheresses, les incendies de forêt, les fortes pluies et les inondations se multiplieront dans certaines régions, avec des conséquences majeures.
L’année 2023 a déjà connu le mois le plus chaud jamais enregistré. L’année 2016 fut la précédente année la plus chaude, résultat d’un El Niño exceptionnellement fort couplé aux effets du changement climatique. Depuis mai 2023, les anomalies de température de surface de la mer sont passées d’environ 0,5°C à 1,5°C au-dessus de la moyenne en septembre.
Précédemment :
Des températures supérieures à la normale sont attendues au cours des prochains mois dans l’hémisphère nord aux latitudes situées au sud d’environ 40°N et à l’intérieur du cercle polaire arctique. La majeure partie de l’hémisphère sud devrait connaître des températures supérieures à la normale.
Le communiqué de l’OMM fait également état de précipitations supérieures à la moyenne dans certaines parties de l’hémisphère nord et de précipitations inférieures à la moyenne dans le nord de l’Amérique du Sud, en Australie, en Asie du Sud-Est et dans les îles du Pacifique.
Le communiqué sur le site de l’Organisation météorologique mondiale : El Niño devrait durer au moins jusqu’en avril 2024.