Des tests de chasse d’eau confirment à quel point il est mauvais de laisser le couvercle des toilettes ouvert
Lorsqu’il s’agit des règles de conduite aux toilettes, baissez-vous le couvercle avant de tirer la chasse d’eau ou le laissez-vous en place ? Si vous avez choisi de le laisser ouvert, les résultats d’une nouvelle étude menée par des chercheurs de l’Asan Medical Center (Université d’Ulsan) en Corée du Sud pourraient vous amener à remettre en question vos pratiques.
GIF d’entête : issue d’une précédente étude sur le sujet. (J.Crimaldi et col./ Scientific Reports 2022)
Les scientifiques savent depuis longtemps que tirer la chasse d’eau peut répandre de petites particules d’eau, d’urine, d’excréments et d’agents pathogènes. En 2022, des chercheurs de l’université du Colorado à Boulder ont utilisé des lasers pour mesurer le panache d’aérosols, normalement invisible, créé par des toilettes commerciales sans couvercle, afin de déterminer ce dont la chasse d’eau était capable. Ils ont constaté que la chasse d’eau produisait un panache qui se déplaçait à une vitesse supérieure à 2 m/seconde et atteignait une hauteur de 1,5 men l’espace de 8 secondes. Ils ont enregistré une vidéo du processus (GIF d’entête).
A partir de l’étude : Les particules imagées sont de bons indicateurs de l’enveloppe du panache. (J.Crimaldi et col./ Scientific Reports)
En pensant aux patients de l’hôpital et en étant déterminés à faire en sorte que les bactéries présentes dans la cuvette restent là et nulle part ailleurs, des chercheurs de l’Asan Medical Center ont mis au point un dispositif de chasse d’eau automatisé qui ne fonctionne que lorsque le couvercle est fermé.
Selon Jihye Park, auteur principal de l’étude (lien plus bas) :
Les matières fécales humaines peuvent contenir un certain nombre de bactéries pathogènes, notamment Escherichia coli, Staphylococcus et Campylobacter. Tous les moyens potentiels de lutte contre les infections doivent être mis en œuvre pour que les patients, en particulier les plus vulnérables, soient aussi sûrs et en bonne santé que possible.
Pour analyser la propagation des microbes causée par les chasses d’eau, les chercheurs ont installé leur dispositif dans quatre toilettes de l’hôpital utilisées par les patients. Quatre toilettes sans dispositif ont servi de contrôle. Huit plaques de gélose utilisées pour la culture de micro-organismes ont été placées stratégiquement au-dessus, devant, sur les côtés et derrière la cuvette.
Les endroits où les plaques de gélose au sang ont été placées : 1. Sur le bord droit du siège des toilettes 2. Sur le bord gauche du siège des toilettes 3. Au sommet du réservoir d’eau 4. 15 cm devant les toilettes 5. 30 cm devant les toilettes 6. 45 cm devant les toilettes 7. sur le côté droit des toilettes 8. sur le côté gauche des toilettes. (Sung-han Kim et col./ Asan Medical Center)
La chasse d’eau de chaque toilette a été actionnée une fois lorsque les toilettes étaient propres. Les particules en suspension dans l’air ont eu 90 minutes pour se déposer sur la surface des plaques de gélose. Les plaques ont été mises en incubation pendant deux jours, puis les chercheurs ont examiné les colonies bactériennes qui s’étaient développées. En moyenne, sur l’ensemble des sites, moins de la moitié des colonies bactériennes, 6 contre 14, ont été trouvées sur les surfaces entourant les toilettes équipées de dispositifs de chasse d’eau automatique par rapport à celles qui n’en sont pas équipées.
Selon Park :
Notre étude souligne l’importance de fermer le couvercle avant de tirer la chasse d’eau et d’installer des dispositifs de chasse d’eau automatique pour réduire la contamination des surfaces de la salle de bains. Nous allons maintenant installer des dispositifs de chasse d’eau automatique dans toutes les salles de bains de l’hôpital, ainsi qu’une désinfection automatique par UV afin de réduire la propagation des infections.
Cette étude n’a pris en compte que les bactéries. Une étude publiée en février 2024 a montré que le fait de relever ou d’abaisser le couvercle avant de tirer la chasse d’eau des toilettes domestiques ou publiques (de conception américaine) n’avait pas d’effet significatif sur la contamination virale des surfaces des toilettes. Cela s’explique probablement par le fait que les virus sont plus petits que les bactéries. L’étude a montré que la méthode la plus efficace pour réduire la contamination croisée associée à la chasse d’eau consistait à ajouter un désinfectant dans la cuvette avant de tirer la chasse, à utiliser des désinfectants ou des détergents dans le réservoir des toilettes et à désinfecter toutes les surfaces des toilettes.
Les résultats de l’étude actuelle seront présentés dans le courant du mois lors du Congrès européen de microbiologie clinique et des maladies infectieuses (European Congress of Clinical Microbiology and Infectious Diseases/ ECCMID 2024) à Barcelone, en Espagne et présentée par l’Asan Medical Center via Scimex : A loo that autoflushes only when the lid is down could reduce bacteria on bathroom surfaces.