Sélectionner une page

Le Stonehenge original devait se trouver à 230 km de celui que nous connaissons

20 Fév 2019 | 0 commentaires

Stonehenge 19

Selon des archéologues, certaines des imposantes roches de Stonehenge pourraient avoir été érigées pour la première fois en tant que monument dans l’ouest du Pays de Galles, à quelque 230 kilomètres du site que le grand public connait bien.

Dans une étude publiée cette semaine (lien plus bas), des chercheurs dirigés par Mike Parker Pearson de l’University College London, en Angleterre, révèlent des carrières probablement néolithiques d’où ont été extraits plusieurs les piliers iconiques de dolérite (Bluestone) de Stonehenge.

Ils identifient également les outils utilisés dans le processus et reconstituent ainsi les protocoles d’extraction et de déblaiement, et s’appuient sur de précédentes recherches qui indiquent qu’aux moins certaines des pierres géantes ont été initialement ajoutées à un cercle en pierre non loin de leur lieu d’origine.

Les piliers, qui comprennent un « fer à cheval » intérieur et un cercle extérieur à Stonehenge, sont faits de dolérite. Dès 1923, il a été établi que le seul endroit en Grande-Bretagne où l’on peut trouver ce type de roche se trouve dans les collines de Preseli – également connues sous le nom de Mynydd Preseli – dans le nord du Pembrokeshire à l’ouest du Pays de Galles.

Localisation des collines de Preseli (Mynnydd Preseli ; marron) et des strates de grès de la Formation de Senni (bleu) et du Groupe de Cosheston (vert). (Irene de Luis/ Antiquity)

ANT20100070Stonehenge-Carrières 3 19

Cependant, la région abrite plusieurs anciennes carrières, chacune d’entre elles produisant des roches ayant des attributs visuels et chimiques différents, et il est vite devenu évident que l’énorme monument du Wiltshire abritait plusieurs piliers sur plus d’un emplacement.

La tâche (scientifique) d’assigner des roches spécifiques à des points d’origine spécifiques n’a cessé depuis lors.

Dans leurs derniers travaux, Pearson et ses collègues ont réussi à localiser l’origine de plusieurs des piliers dans deux carrières néolithiques, appelées Carn Goedog et Craig Rhos-y-Felin.

L’extraction de la pierre dans les collines de Preseli s’est poursuivie à des périodes ultérieures, dont les périodes romaine et médiévale, et dans certains cas, elle se poursuivait au XIXe siècle. Cependant, les archéologues ont identifié des parties de Carn Goedog et Craig Rhos-y-Felin qui avaient apparemment été laissées intactes depuis peu après l’enlèvement des piliers de Stonehenge, vers 3000 av JC.

Carn Goedog. (UCL)

carn_goedog_2016- 19

Par conséquent, ils ont été en mesure de faire des déductions fondées sur des données probantes sur le fonctionnement du processus d’exploitation minière.

A Carn Goedog, les chercheurs ont trouvé un certain nombre d’outils en pierre. Les plus courants étaient de larges cales, faites de mudstone (argile ou de boue) ou de grès ( aucune n’est endémique de la région). Pearson et ses collègues suggèrent que ces cales ont été insérées dans des fissures verticales de la dolérite, puis forcées vers le bas pour séparer un pilier ainsi formé naturellement de sa roche mère.

Élargissement d`une jointure entre des piliers de Carn Goedog. (Duncan Schlee/ Antiquity)

Stonehenge-Carrières 4 19

Selon les archéologues, l’utilisation de mudstone et de grès pour fabriquer les cales-outils est importante. Les deux types de roches sont plus tendres que la dolérite et ont peut-être été utilisés pour s’assurer que ce sont les outils plutôt que les piliers qui se cassaient lorsque des forces étaient appliquées.

D’après les observations des pratiques d’exploitation des carrières à faible technicité encore en cours dans d’autres parties du monde, il est probable que les outils en pierre ont été complétés par des cales, des leviers et des cordes en bois. Cependant, aucune de ces matières organiques n’a survécu.

En enlevant les débris de pierre à la base de Carn Goedog, les archéologues ont découvert une grande plate-forme, construite à partir de dalles de pierre plates, dont un grand nombre était fendu. Ils suggèrent qu’elle a servi d’embarcadère pour les nouveaux piliers extraits.

Selon les chercheurs :

Une fois qu’un pilier a été détaché de la paroi rocheuse à l’aide de cales, des cordes ont pu être fixées autour de sa partie supérieure afin qu’il puisse être tiré vers l’extérieur de la paroi rocheuse, en étant maintenu par des cordes tenues par des travailleurs debout sur le sommet large et plat de l’affleurement.

Ceux qui se trouvaient au sommet de l’affleurement auraient pu tendre soigneusement leurs cordes pour contrôler la descente du pilier afin qu’il pivote lentement vers le bas dans la plate-forme artificielle, son extrémité pressant une partie des dalles de pierre de la plate-forme profondément dans le sol en dessous. Des cordes pourraient alors être rattachées pour abaisser le pilier dans une position horizontale.

De là, le pilier aurait pu être levé sur un traîneau de bois, puis traîné sur le sol, glissant sur de l’herbe sèche.

Les archéologues identifient quelques itinéraires potentiels à partir des deux sites de carrières. Ce faisant, ils se réfèrent à un grand nombre de précédentes recherches – ou peut-être spéculations – dont certaines remontent à un siècle, qui suggèrent que les piliers ont d’abord été incorporés dans un gigantesque cercle en pierre beaucoup plus proche de leur point d’origine.

Selon les archéologues, ce monument putatif était le « Stonehenge original ».

L’un des emplacements possibles souvent cités est une enceinte néolithique voisine appelée Banc Du.

Localisation des sources de dolérite de Carn Goedog, Craig Rhos-y-felin (rhyolite) et Cerrigmarchogion (dolérite). Les emplacements de l’ancien cercle de pierre de Waun Mawn, de l’enceinte du Banc Du et de l’enceinte palissadée de Dryslwyn, ainsi que des portiques tombeaux du Néolithique (carrés noirs) y figurent. (Mike Parker Pearson et coll./ Antiquity)

Stonehenge-Carrières 1 19 De précédentes recherches ont établi que la zone était utilisée à peu près au même moment où les piliers de Stonehenge ont été exploités, mais les analyses géophysiques n’ont pas permis de trouver la moindre trace de « caractéristiques culturelles », ce qui implique qu’il s’agissait d’une zone de stockage. L’autre candidat est une ancienne enceinte appelée Dryslwyn, dans la basse vallée de la Nevern, qui est connue pour avoir été palissadée et qui contient une tombe mégalithique à une seule chambre connue sous le nom de dolmen. Pearson et ses collègues n’écartent pas cette possibilité. Ils ajoutent, cependant, encore un autre candidat, une localité connue sous le nom de Waun Maun, à seulement trois kilomètres des sites de la carrière et connue pour contenir un cercle partiel en pierre. Le lieu a d’abord été suggéré comme l’emplacement de ce que l’on pourrait considérer comme le prototype de Stonehenge dès 1925, mais il a été écarté par les autres archéologues dans les années 60. Cependant, l’identification de Carn Goedog et Craig Rhos-y-Felin comme étant la source des piliers connus de Stonehenge, selon Pearson et ses collègues, devrait inciter à réexaminer le site. L’étude publiée dans Antiquity : Megalith quarries for Stonehenge’s bluestones et présentée sur le site de l’University College London : Quarrying of Stonehenge ‘bluestones’ dated to 3000 BC.

Faire un Don !

Pourquoi ?

Parce qu’il n'y a aucune publicité ici et que le Guru compte sur la générosité de ses lecteurs(trices) pour continuer à faire vivre GuruMeditation (...et son créateur par la même occasion). D'autres méthodes vous seront proposées en plus de PayPal.

Le Guru fait une pause dans ses écrits, car il a besoin de votre soutien !

Le Guru lance un appel aux dons afin de l’aider à poursuivre son activité…

Un orang-outan est le premier non-humain à soigner des blessures à l’aide d’une plante médicinale

]Un orang-outan sauvage mâle de Sumatra a été observé en train d’appliquer les feuilles mâchées d’une plante aux propriétés médicinales connues sur une plaie de sa joue. Il s’agirait du premier cas documenté de traitement actif d’une plaie par un animal sauvage à l’aide d’une substance végétale biologiquement active connue.

Les chercheurs ont observé l’orang-outan, qu’ils ont baptisé Rakus, en juin 2022 dans la zone de recherche de Suaq Balimbing, dans le parc national de…

Des chercheurs reconstituent le visage d’une Néandertalienne à partir d’un crâne écrasé vieux de 75 000 ans

Une équipe de paléo-archéologues est présentée dans un nouveau documentaire dans lequel ces experts ont reconstitué le visage d’une femme néandertalienne ayant vécu il y a 75 000 ans.

Le crâne, écrasé en centaines de fragments probablement par un éboulement après la mort, a été déterré en 2018 dans la grotte de Shanidar, au Kurdistan irakien. Baptisés Shanidar Z, les restes du Néandertalien sont peut-être la partie supérieure d’un squelette découvert dans…

Des scientifiques créent des cerveaux hybrides souris-rat avec des neurones des deux espèces

Des chercheurs américains ont utilisé une technique spéciale pour éliminer les neurones de souris en développement, qu’ils ont remplacés par des cellules souches de rat. Ces cellules se sont transformées en neurones de rat dans le cerveau de la souris, qui est AINSI devenu un cerveau hybride. Chose remarquable, les rongeurs modifiés sont en bonne santé et se comportent normalement, ce qui est très prometteur pour les thérapies régénératives neuronales.

Les recherches ont été menées par deux équipes indépendantes, qui ont publié leurs résultats…

La vie s’est épanouie alors que le champ magnétique de la Terre a failli disparaître il y a 590 millions d’années

Le champ magnétique terrestre a failli s’effondrer il y a quelque 590 millions d’années, exposant vraisemblablement la vie à la surface de la planète à un risque d’augmentation du rayonnement cosmique.

Selon de nouvelles recherches, l’affaiblissement temporaire du bouclier magnétique aurait pu être tout sauf une catastrophe biologique. En fait, il pourrait avoir augmenté les niveaux d’oxygène, créant ainsi les conditions idéales pour l’épanouissement des premières formes de vie…

Les “rayures de tigre” de la lune de Saturne, Encelade, sont liées à ses spectaculaires geysers

Les mouvements des lignes de faille de la croûte gelée d’Encelade, une des lunes de Saturne, pourraient être à l’origine des panaches de matière glacée qui s’échappent du ventre aqueux de la lune, selon une équipe de chercheurs qui a récemment modélisé ces mouvements.

L’étude de l’équipe s’est concentrée sur les “rayures de tigre” d’Encelade, de longues fissures situées principalement dans les parties méridionales de la lune, que certains pensent avoir été causées par un ancien impact. D’autres chercheurs ont…

Plus de 90 % des oiseaux polaires sont contaminés par des microplastiques

Le plastique est pratiquement partout sur Terre. De la plus haute montagne aux plus grandes profondeurs des océans, des régions polaires à l’intérieur de notre corps, il n’y a plus moyen d’y échapper. Bien que la pollution plastique soit loin d’être un nouveau problème, l’ampleur de la pollution par les microplastiques n’est apparue que récemment.

La pollution plastique est généralement divisée en macroplastiques (>5 cm), microplastiques (0,1 µm-5 mm) et nanoplastiques (<0,1 µm). Plus le plastique est...

Le plus haut observatoire du monde entre en fonction au Chili

Pour le Livre Guinness des records, l’Observatoire d’Atacama de l’Université de Tokyo (TAO) est l’observatoire astronomique le plus haut du monde.

Le TAO se trouve à une altitude de 5 640 mètres au sommet d’une montagne dans le désert d’Atacama, au nord du Chili. Le télescope de 6,5 m optimisé pour les infrarouges est enfin opérationnel après 26 ans de planification et de construction…

La voile solaire avancée de la NASA s’est déployée sans encombre dans l’espace

La NASA a lancé son système de voile solaire composite avancé (Advanced Solar Sail) à bord d’une fusée Electron de RocketLab, déployant ainsi une voile de 9 mètres en orbite terrestre basse…

Des millions de joueurs du jeu vidéo Borderlands 3 font avancer la recherche biomédicale

Plus de 4 millions de joueurs jouant à un mini-jeu de science citoyenne dans le jeu vidéo Borderlands 3 ont aidé à reconstituer l’histoire de l’évolution microbienne des bactéries de l’intestin humain…

La vieille sonde Voyager 1 de la NASA rétablit la transmission de ses données après 5 mois de charabia

La sonde Voyager 1 a renvoyé des données exploitables pour la première fois depuis plus de 5 mois, ce qui laisse espérer que la mission, vieille de 46 ans, pourra enfin reprendre ses activités normales.

La sonde interstellaire préférée de la NASA a transmis samedi au centre de contrôle de la mission des données sur la santé et l’état de ses systèmes embarqués…

Photos : Lorsque deux satellites dans des directions opposées se croisent dans l’espace à 10 000 km/h

La sonde Lunar Reconnaissance Orbiter (LRO) de la NASA a pris une photo parfaitement synchronisée lorsqu’elle a croisé le chemin d’un autre engin spatial en orbite autour de la lune.

La sonde LRO, qui est en orbite autour de la lune depuis 15 ans, a pris plusieurs images de l’orbiteur lunaire Danuri de l’Institut de recherche aérospatiale de Corée, alors que les deux engins spatiaux, voyageant sur des orbites presque parallèles, se sont croisés dans des directions opposées au cours de trois orbites entre le 5 et le 6 mars…

Le professeur physicien Peter Higgs, célèbre pour avoir prédit l’existence du boson de Higgs, meurt à l’âge de 94 ans

Le professeur Peter Higgs, lauréat du prix Nobel, physicien théoricien britannique célèbre pour avoir prédit l’existence d’une nouvelle particule, le boson de Higgs, est décédé lundi 8 avril. L’université d’Édimbourg, où Higgs était professeur émérite, a annoncé mardi qu’il était « décédé paisiblement chez lui … à la suite d’une courte maladie ».

Les bosons de Higgs sont l’excitation quantique du champ de Higgs, un champ qui remplit tout l’univers et qui interagit avec les particules…

Voyager 1 : Les ingénieurs de la NASA ont repéré la puce défectueuse qui pourrait permettre de réparer l’ordinateur de la plus vieille sonde spatiale

L’une des plus anciennes (47 ans) et des plus lointaines sondes envoyées dans l’espace par l’humain, la sonde Voyager 1 souffre d’une importante défaillance qui l’empêche de transmettre des données scientifiques ou techniques vers la Terre. Les ingénieurs de la NASA ont réduit le problème de la sonde Voyager 1 à une seule puce défectueuse. Il pourrait désormais être possible de contourner la mémoire corrompue et de remettre la sonde interstellaire en état de marche…

Pin It on Pinterest

Share This