À contresens : la déforestation au Brésil est à son maximum
Alors que planter des arbres en grand nombre serait une excellente solution pour pallier au problème du dérèglement climatique, certains dirigeants ont apparemment décidé de nous mettre dedans…
La déforestation dans la partie brésilienne du bassin amazonien a presque doublé en juin par rapport à mai, et ce dernier a également connu un taux de déforestation plus élevé qu’ à l’habitude. Cela est en grande partie attribuable au fait que l’administration actuelle a réduit les contrôles dans la région, ce qui a enhardi les bûcherons.
Image d’entête : l’agriculture en Amazonie se fait souvent au détriment des forêts. (Sam Beebe)
Le bassin amazonien est 20 % plus grand que l’ensemble de l’Union européenne. Il abrite la plus grande forêt tropicale humide du monde, qui regorge de biodiversité depuis 55 millions d’années. La plus grande partie de la forêt est contenue au Brésil (60 %) et a été habitée de façon continue par l’homme pendant au moins 11 000 ans. Avec plus de 400 milliards d’arbres, la forêt amazonienne emmagasine des siècles de carbone, détournant une quantité importante de chaleur solaire. Environ 20 % de tous les cycles de l’eau douce dans le monde traversent cet écosystème, alimentant ses rivières, son sol, ses plantes et ses animaux. Mais, comme nous le savons depuis longtemps, la forêt tropicale est en difficulté et l’administration actuelle dirigée par Jair Bolsonaro montre peu d’intention de la protéger.
Quelques minutes à peine après son investiture, Bolsonaro a lancé une attaque contre la protection de la forêt amazonienne, transférant la réglementation et la création de réserves indigènes au ministère de l’Agriculture, qui est fortement influencé par le lobby de l’industrie agricole, la principale cause de déforestation dans cette région. Ses actions ont stimulé les bûcherons de la région. Bien que la déforestation ait été temporairement stoppée par une saison des pluies abondante, la situation semble bien pire que l’année dernière.
En mai, la déforestation a augmenté de 34% par rapport au même mois l’année dernière, et en juin, la coupe a augmenté de 88%.
La déforestation est généralement mesurée sur une année entière jusqu’à la fin juillet, mais cette année est déjà en bonne voie de surpasser la précédente année. Au cours des 11 mois qui se sont écoulés jusqu’à présent, il y a eu une augmentation de 4 565 kilomètres carrés, avec des pertes de 920 km2 en juin seulement.
La majeure partie de la superficie est convertie en plantations agricoles, en particulier de soja et de céréales. Ironiquement, cette situation est en grande partie alimentée par notre désir de viande, car la plupart de ces plantes ne sont pas utilisées pour nourrir les humains, mais plutôt pour nourrir le bétail. À l’échelle mondiale, 98 % du soja est utilisé pour nourrir le bétail, même s’il contient presque autant de protéines que le bœuf. L’expansion des ranchs est également un moteur de la déforestation, tout comme l’est le secteur minier.
Prétendant stimuler la croissance économique, Bolsonaro a démantelé de nombreuses lois environnementales, ainsi que des protections pour les peuples indigènes. Il s’est prononcé à plusieurs reprises contre la protection de l’environnement et les amendes « excessives » contre l’exploitation forestière. Avec son fils, qui est également sénateur dans le pays, Bolsonaro fait pression pour supprimer la législation qui oblige les agriculteurs amazoniens à maintenir un couvert forestier de 20 à 80 %.
La forêt amazonienne est vitale pour la lutte mondiale contre le changement climatique, faisant de sa protection une priorité non seulement pour le Brésil, mais pour le monde entier.
A partir de l’enquête d’Alexander Zaitchik de The intercept : Rainforest on Fire.
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