Sélectionner une page

Des excréments fossilisés vieux de 2 000 ans révèlent un "événement d’extinction" des bactéries intestinales humaines

14 Mai 2021 | 0 commentaires

Coprolithe microbiome humain 1 21

Une nouvelle étude publiée cette semaine (lien plus bas) rend compte de la plus vaste analyse génomique d’anciens excréments humains jamais réalisée. La recherche révèle des indices sur la composition d’anciennes bactéries intestinales, en détectant des espèces microbiennes jamais rencontrées auparavant dans nos microbiomes modernes.

Image d’entête : Meradeth Snow, chercheuse à l’université du Montana et qui a participé à l’étude, tient une fiole contenant de l’ADN humain d’anciens excréments. (Tommy Martino/ Université du Montana)

L’étude s’est concentrée sur huit échantillons authentiques de matières fécales humaines fossilisés (coprolithe) trouvés dans des grottes du sud-ouest des États-Unis et du Mexique. La datation au carbone a indiqué que les échantillons avaient entre 1 000 et 2 000 ans.

Près de 500 génomes microbiens ont été reconstitués dans le cadre de l’étude, les chercheurs étant convaincus qu’environ 180 d’entre eux pourraient être étroitement associés à d’anciens microbiomes humains. Étonnamment, 39 % de ces génomes microbiens étaient inconnus jusqu’alors, n’ayant jamais été détectés dans un microbiome humain moderne.

Aleksandar Kostic, auteur principal de l’étude, explique que l’incroyable diversité microbienne des anciens microbiomes intestinaux pourrait être due à des variations alimentaires. L’agriculture industrialisée a entraîné un manque de variété dans les cultures, ce qui signifie que nos bactéries intestinales n’ont tout simplement pas besoin d’être aussi diversifiées qu’elles l’étaient dans le passé.

Selon Kostic :

Dans les anciennes cultures, les aliments que vous mangez sont très diversifiés et peuvent soutenir une collection plus éclectique de microbes. Mais à mesure que l’on s’oriente vers l’industrialisation et une alimentation plus proche de celle des épiceries, on perd beaucoup de nutriments qui contribuent à soutenir un microbiome plus diversifié.

Pour comparer ces résultats aux microbiomes modernes, les chercheurs ont rassemblé plusieurs centaines d’échantillons fécaux d’humains modernes. La moitié provenaient de personnes vivant aux États-Unis ou en Europe et ayant un régime alimentaire occidental, tandis que l’autre moitié provenait de communautés indigènes plus isolées, notamment en Tanzanie, au Pérou et au Mexique.

La présence d’une bactérie appelée Treponema succinifaciens dans chaque échantillon fut une découverte intéressante, alors qu’elle n’a été trouvée dans aucun microbiome occidental moderne. De précédentes recherches ont permis de détecter cette bactérie dans le microbiome de communautés indigènes isolées et il a été supposé qu’elle était le signe que les microbiomes intestinaux de l’humain “industrialisé” moderne ont divergé des formes plus ancestrales.

Autre découverte intéressante : les anciens microbiomes présentaient un volume plus élevé d’enzymes appelées transposases, qui contribuent essentiellement à l’adaptabilité génétique aux conditions environnementales dynamiques.

Toujours selon Kostic :

Nous pensons qu’il pourrait s’agir d’une stratégie utilisée par les microbes pour s’adapter à un environnement qui change beaucoup plus que le microbiome moderne industrialisé, où nous mangeons les mêmes choses et menons la même vie plus ou moins toute l’année. En revanche, dans un environnement marqué par le changement, les microbes pourraient utiliser cette collection beaucoup plus importante de transposases pour saisir et collecter des gènes qui pourraient les aider à s’adapter aux différents environnements.

Et si la diversité microbienne globale était plus élevée dans les échantillons d’anciens microbiomes, certains microbes semblaient ostensiblement absents des excréments fossilisés. L’Akkermansia muciniphila, par exemple, était absente de tous les anciens échantillons et n’était que rarement détectée dans les échantillons modernes non occidentaux. De précédentes études ont révélé une augmentation des volumes d’Akkermansia muciniphila chez les personnes ayant un régime alimentaire riche en viande transformée et en sucre. Ce microbe est connu pour produire des endotoxines associées à l’inflammation.

Meradeth Snow, anthropologue à l’université du Montana qui a participé à l’étude, estime que ce type de recherche permet de mieux comprendre les maladies qui touchent les populations des sociétés occidentales modernes :

C’est une relation symbiotique. Mais lorsque nous étudions les gens aujourd’hui, où que ce soit sur la planète, nous savons que leurs microbiomes intestinaux ont été influencés par notre monde moderne, que ce soit par l’alimentation, les produits chimiques, les antibiotiques ou toute une série d’autres choses. Ainsi, comprendre à quoi ressemblait le microbiome intestinal avant l’industrialisation nous aide à comprendre ce qui est différent dans les intestins d’aujourd’hui.

La prochaine étape pour certains des chercheurs travaillant sur le projet sera d’étudier les fonctions métaboliques possibles de certaines de ces anciennes espèces bactériennes. Kostic pense qu’il serait possible d’utiliser ces vieux génomes nouvellement reconstitués pour ressusciter certaines de ces espèces éteintes et déterminer comment elles influençaient les anciens humains.

Selon Kostic :

Si nous pouvons les cultiver en laboratoire, nous pourrons comprendre beaucoup mieux la physiologie de ces microbes.

L’étude publiée dans Nature : Reconstruction of ancient microbial genomes from the human gut et présentée sur le site de la Harvard Medical School : The Guts of Our Ancestors et l’Université du Montana : Research Reveals Ancient People Had More Diverse Gut Microorganisms.

Un orang-outan est le premier non-humain à soigner des blessures à l’aide d’une plante médicinale

]Un orang-outan sauvage mâle de Sumatra a été observé en train d’appliquer les feuilles mâchées d’une plante aux propriétés médicinales connues sur une plaie de sa joue. Il s’agirait du premier cas documenté de traitement actif d’une plaie par un animal sauvage à l’aide d’une substance végétale biologiquement active connue.

Les chercheurs ont observé l’orang-outan, qu’ils ont baptisé Rakus, en juin 2022 dans la zone de recherche de Suaq Balimbing, dans le parc national de…

Des chercheurs reconstituent le visage d’une Néandertalienne à partir d’un crâne écrasé vieux de 75 000 ans

Une équipe de paléo-archéologues est présentée dans un nouveau documentaire dans lequel ces experts ont reconstitué le visage d’une femme néandertalienne ayant vécu il y a 75 000 ans.

Le crâne, écrasé en centaines de fragments probablement par un éboulement après la mort, a été déterré en 2018 dans la grotte de Shanidar, au Kurdistan irakien. Baptisés Shanidar Z, les restes du Néandertalien sont peut-être la partie supérieure d’un squelette découvert dans…

Des scientifiques créent des cerveaux hybrides souris-rat avec des neurones des deux espèces

Des chercheurs américains ont utilisé une technique spéciale pour éliminer les neurones de souris en développement, qu’ils ont remplacés par des cellules souches de rat. Ces cellules se sont transformées en neurones de rat dans le cerveau de la souris, qui est AINSI devenu un cerveau hybride. Chose remarquable, les rongeurs modifiés sont en bonne santé et se comportent normalement, ce qui est très prometteur pour les thérapies régénératives neuronales.

Les recherches ont été menées par deux équipes indépendantes, qui ont publié leurs résultats…

La vie s’est épanouie alors que le champ magnétique de la Terre a failli disparaître il y a 590 millions d’années

Le champ magnétique terrestre a failli s’effondrer il y a quelque 590 millions d’années, exposant vraisemblablement la vie à la surface de la planète à un risque d’augmentation du rayonnement cosmique.

Selon de nouvelles recherches, l’affaiblissement temporaire du bouclier magnétique aurait pu être tout sauf une catastrophe biologique. En fait, il pourrait avoir augmenté les niveaux d’oxygène, créant ainsi les conditions idéales pour l’épanouissement des premières formes de vie…

Les “rayures de tigre” de la lune de Saturne, Encelade, sont liées à ses spectaculaires geysers

Les mouvements des lignes de faille de la croûte gelée d’Encelade, une des lunes de Saturne, pourraient être à l’origine des panaches de matière glacée qui s’échappent du ventre aqueux de la lune, selon une équipe de chercheurs qui a récemment modélisé ces mouvements.

L’étude de l’équipe s’est concentrée sur les “rayures de tigre” d’Encelade, de longues fissures situées principalement dans les parties méridionales de la lune, que certains pensent avoir été causées par un ancien impact. D’autres chercheurs ont…

Plus de 90 % des oiseaux polaires sont contaminés par des microplastiques

Le plastique est pratiquement partout sur Terre. De la plus haute montagne aux plus grandes profondeurs des océans, des régions polaires à l’intérieur de notre corps, il n’y a plus moyen d’y échapper. Bien que la pollution plastique soit loin d’être un nouveau problème, l’ampleur de la pollution par les microplastiques n’est apparue que récemment.

La pollution plastique est généralement divisée en macroplastiques (>5 cm), microplastiques (0,1 µm-5 mm) et nanoplastiques (<0,1 µm). Plus le plastique est...

Des scientifiques trouvent un moyen de convertir les groupes sanguins et de les rendre mutuellement compatibles pour la transfusion

Les transfusions sanguines sauvent souvent la vie des patients qui ont désespérément besoin de remplacer leur sang perdu à la suite d’une intervention chirurgicale ou d’une blessure. Le problème est que les réserves de sang sont faibles dans le monde entier. Pour ne rien arranger, il existe plusieurs groupes sanguins, dont certains sont incompatibles. Par exemple, si votre groupe sanguin est O négatif, vous ne pouvez recevoir que du sang de type O négatif…

Le plus haut observatoire du monde entre en fonction au Chili

Pour le Livre Guinness des records, l’Observatoire d’Atacama de l’Université de Tokyo (TAO) est l’observatoire astronomique le plus haut du monde.

Le TAO se trouve à une altitude de 5 640 mètres au sommet d’une montagne dans le désert d’Atacama, au nord du Chili. Le télescope de 6,5 m optimisé pour les infrarouges est enfin opérationnel après 26 ans de planification et de construction…

La voile solaire avancée de la NASA s’est déployée sans encombre dans l’espace

La NASA a lancé son système de voile solaire composite avancé (Advanced Solar Sail) à bord d’une fusée Electron de RocketLab, déployant ainsi une voile de 9 mètres en orbite terrestre basse…

Des millions de joueurs du jeu vidéo Borderlands 3 font avancer la recherche biomédicale

Plus de 4 millions de joueurs jouant à un mini-jeu de science citoyenne dans le jeu vidéo Borderlands 3 ont aidé à reconstituer l’histoire de l’évolution microbienne des bactéries de l’intestin humain…

La vieille sonde Voyager 1 de la NASA rétablit la transmission de ses données après 5 mois de charabia

La sonde Voyager 1 a renvoyé des données exploitables pour la première fois depuis plus de 5 mois, ce qui laisse espérer que la mission, vieille de 46 ans, pourra enfin reprendre ses activités normales.

La sonde interstellaire préférée de la NASA a transmis samedi au centre de contrôle de la mission des données sur la santé et l’état de ses systèmes embarqués…

Photos : Lorsque deux satellites dans des directions opposées se croisent dans l’espace à 10 000 km/h

La sonde Lunar Reconnaissance Orbiter (LRO) de la NASA a pris une photo parfaitement synchronisée lorsqu’elle a croisé le chemin d’un autre engin spatial en orbite autour de la lune.

La sonde LRO, qui est en orbite autour de la lune depuis 15 ans, a pris plusieurs images de l’orbiteur lunaire Danuri de l’Institut de recherche aérospatiale de Corée, alors que les deux engins spatiaux, voyageant sur des orbites presque parallèles, se sont croisés dans des directions opposées au cours de trois orbites entre le 5 et le 6 mars…

Le professeur physicien Peter Higgs, célèbre pour avoir prédit l’existence du boson de Higgs, meurt à l’âge de 94 ans

Le professeur Peter Higgs, lauréat du prix Nobel, physicien théoricien britannique célèbre pour avoir prédit l’existence d’une nouvelle particule, le boson de Higgs, est décédé lundi 8 avril. L’université d’Édimbourg, où Higgs était professeur émérite, a annoncé mardi qu’il était « décédé paisiblement chez lui … à la suite d’une courte maladie ».

Les bosons de Higgs sont l’excitation quantique du champ de Higgs, un champ qui remplit tout l’univers et qui interagit avec les particules…

Voyager 1 : Les ingénieurs de la NASA ont repéré la puce défectueuse qui pourrait permettre de réparer l’ordinateur de la plus vieille sonde spatiale

L’une des plus anciennes (47 ans) et des plus lointaines sondes envoyées dans l’espace par l’humain, la sonde Voyager 1 souffre d’une importante défaillance qui l’empêche de transmettre des données scientifiques ou techniques vers la Terre. Les ingénieurs de la NASA ont réduit le problème de la sonde Voyager 1 à une seule puce défectueuse. Il pourrait désormais être possible de contourner la mémoire corrompue et de remettre la sonde interstellaire en état de marche…

Pin It on Pinterest

Share This