Sélectionner une page

Des scientifiques utilisent une thérapie génique, des protéines d’algues et la lumière pour aider un aveugle à retrouver la vue

26 Mai 2021 | 0 commentaires

Cécité optogénétique 1 21

Dans une avancée majeure pour la médecine régénérative, des scientifiques ont partiellement restauré la vision d’un homme aveugle en utilisant une technique émergente appelée optogénétique. L’approche consistait à injecter dans l’œil du patient des gènes correspondant à la codification de protéines sensibles à la lumière présentes dans des algues vertes. Il s’agit de la première application clinique réussie de cette technologie, qui a permis au patient de localiser et d’identifier des objets pour la première fois depuis des décennies.

Certaines cellules du corps contiennent des protéines qui les rendent particulièrement sensibles à la lumière. En ciblant ces cellules, les scientifiques peuvent utiliser la lumière pour contrôler leur comportement. L’optogénétique consiste à insérer des gènes dans des cellules normales pour les doter de ce type de sensibilité à la lumière. En stimulant ces cellules modifiées, les scientifiques espèrent mettre au point des traitements pour toute une série de problèmes de santé, allant de la paralysie au soulagement de la douleur.

L’une des possibilités les plus prometteuses de cette technologie est de s’attaquer aux formes progressives de la perte de la vision, comme la rétinite pigmentaire, qui détruit progressivement les cellules photoréceptrices sensibles à la lumière dans la rétine, ce qui conduit finalement à la cécité. L’utilisation de l’optogénétique pour implanter des protéines sensibles à la lumière dans la rétine est considérée depuis longtemps comme un moyen de lutter contre cette détérioration, et des résultats prometteurs ont été obtenus lors d’expériences sur des souris et des embryons de poussins.

Mais ce type de résultats n’a encore jamais été observé chez l’humain. Pour remédier à cela, une équipe internationale de chercheurs a mené une étude pionnière sur un Parisien chez qui une rétinite pigmentaire avait été diagnostiquée il y a 40 ans. Les scientifiques ont injecté dans l’œil le plus faible du patient des gènes channelrhodopsine qui codent pour une protéine sensible à la lumière appelée  ChrimsonR, que l’on trouve dans les algues lumineuses et qui, lorsqu’elle est soumise à la lumière, réagit en changeant de forme et en facilitant le flux d’ions entrant et sortant des cellules.

Cela a amené des neurones spécifiques de la rétine de l’œil faible à produire la protéine ChrimsonR, les transformant en nouvelles cellules sensibles à la lumière. L’équipe a ciblé les cellules ganglionnaires en raison du rôle qu’elles jouent dans la collecte des signaux lumineux des cellules photoréceptrices et leur transmission aux nerfs optiques du cerveau, où ils sont traduits en vision.

L’approche optogénétique s’est avérée être un moyen efficace de traiter la perte de vision en évitant complètement les cellules photoréceptrices endommagées. Les cellules ganglionnaires modifiées ont été chargées de capter directement les signaux lumineux des objets, mais ce n’est qu’avec l’aide d’un matériel externe que le système a pu fonctionner comme prévu.

Une paire de lunettes spéciales équipées d’une caméra a été utilisée pour enregistrer l’environnement et envoyer des impulsions lumineuses directement sur la rétine, avec son nouveau réseau de cellules sensibles à la lumière. Les lunettes ont transformé l’image en une seule longueur d’onde de lumière dans le spectre plus doux de l’ambre, ce qui amène les protéines ChrimsonR à changer de forme, à ouvrir les canaux ioniques, à détecter et à relayer les signaux lumineux au cerveau.

Les scientifiques ont attendu 4 mois après l’injection pour que les protéines se mettent en place avant de commencer l’entraînement visuel. Mais 7 mois après avoir commencé, le patient était capable de localiser, d’identifier et même de compter des objets en utilisant sa vision.

Tests réalisés sur le patient dans le cadre de l’étude. (José-Alain Sahel et col./ Nature Medicine)

Selon le premier auteur de l’étude, José-Alain Sahel, professeur d’ophtalmologie à Sorbonne Université (France) et titulaire de la chaire d’ophtalmologie à l’Université de Pittsburgh (Etats-Unis) :

L’adaptation à l’utilisation des lunettes prend du temps. Au départ, le patient n’a pas trouvé les lunettes très utiles, mais après quelques mois, il a commencé à voir les bandes blanches sur un passage piéton et, après plusieurs séances d’entraînement, il a été capable de reconnaître d’autres objets, grands et petits.

Ces résultats représentent le tout premier cas d’utilisation de l’optogénétique pour la restauration partielle de la vision, voire la guérison partielle de toute maladie neurodégénérative. Le champ d’application de cette technologie va bien au-delà de la cécité, les scientifiques espérant utiliser l’optogénétique pour s’attaquer un jour à des maladies comme l’épilepsie, la maladie de Parkinson et la dépression. Mais pour l’instant, ces résultats prometteurs font du traitement de la rétinite pigmentaire une piste particulièrement prometteuse sur le court terme.

L’étude publiée dans Nature Medicine : Partial recovery of visual function in a blind patient after optogenetic therapy et présentée sur le site de la Sorbonne Université : Un patient aveugle récupère partiellement la vue après une thérapie optogénétique et l’Université de Pittsburgh : For the First Time, Optogenetic Therapy Partially Restores Patient’s Vision.

Le Guru fait une pause dans ses écrits, car il a besoin de votre soutien !

Le Guru lance un appel aux dons afin de l’aider à poursuivre son activité…

Un orang-outan est le premier non-humain à soigner des blessures à l’aide d’une plante médicinale

]Un orang-outan sauvage mâle de Sumatra a été observé en train d’appliquer les feuilles mâchées d’une plante aux propriétés médicinales connues sur une plaie de sa joue. Il s’agirait du premier cas documenté de traitement actif d’une plaie par un animal sauvage à l’aide d’une substance végétale biologiquement active connue.

Les chercheurs ont observé l’orang-outan, qu’ils ont baptisé Rakus, en juin 2022 dans la zone de recherche de Suaq Balimbing, dans le parc national de…

Des chercheurs reconstituent le visage d’une Néandertalienne à partir d’un crâne écrasé vieux de 75 000 ans

Une équipe de paléo-archéologues est présentée dans un nouveau documentaire dans lequel ces experts ont reconstitué le visage d’une femme néandertalienne ayant vécu il y a 75 000 ans.

Le crâne, écrasé en centaines de fragments probablement par un éboulement après la mort, a été déterré en 2018 dans la grotte de Shanidar, au Kurdistan irakien. Baptisés Shanidar Z, les restes du Néandertalien sont peut-être la partie supérieure d’un squelette découvert dans…

Des scientifiques créent des cerveaux hybrides souris-rat avec des neurones des deux espèces

Des chercheurs américains ont utilisé une technique spéciale pour éliminer les neurones de souris en développement, qu’ils ont remplacés par des cellules souches de rat. Ces cellules se sont transformées en neurones de rat dans le cerveau de la souris, qui est AINSI devenu un cerveau hybride. Chose remarquable, les rongeurs modifiés sont en bonne santé et se comportent normalement, ce qui est très prometteur pour les thérapies régénératives neuronales.

Les recherches ont été menées par deux équipes indépendantes, qui ont publié leurs résultats…

La vie s’est épanouie alors que le champ magnétique de la Terre a failli disparaître il y a 590 millions d’années

Le champ magnétique terrestre a failli s’effondrer il y a quelque 590 millions d’années, exposant vraisemblablement la vie à la surface de la planète à un risque d’augmentation du rayonnement cosmique.

Selon de nouvelles recherches, l’affaiblissement temporaire du bouclier magnétique aurait pu être tout sauf une catastrophe biologique. En fait, il pourrait avoir augmenté les niveaux d’oxygène, créant ainsi les conditions idéales pour l’épanouissement des premières formes de vie…

Les “rayures de tigre” de la lune de Saturne, Encelade, sont liées à ses spectaculaires geysers

Les mouvements des lignes de faille de la croûte gelée d’Encelade, une des lunes de Saturne, pourraient être à l’origine des panaches de matière glacée qui s’échappent du ventre aqueux de la lune, selon une équipe de chercheurs qui a récemment modélisé ces mouvements.

L’étude de l’équipe s’est concentrée sur les “rayures de tigre” d’Encelade, de longues fissures situées principalement dans les parties méridionales de la lune, que certains pensent avoir été causées par un ancien impact. D’autres chercheurs ont…

Plus de 90 % des oiseaux polaires sont contaminés par des microplastiques

Le plastique est pratiquement partout sur Terre. De la plus haute montagne aux plus grandes profondeurs des océans, des régions polaires à l’intérieur de notre corps, il n’y a plus moyen d’y échapper. Bien que la pollution plastique soit loin d’être un nouveau problème, l’ampleur de la pollution par les microplastiques n’est apparue que récemment.

La pollution plastique est généralement divisée en macroplastiques (>5 cm), microplastiques (0,1 µm-5 mm) et nanoplastiques (<0,1 µm). Plus le plastique est...

Le plus haut observatoire du monde entre en fonction au Chili

Pour le Livre Guinness des records, l’Observatoire d’Atacama de l’Université de Tokyo (TAO) est l’observatoire astronomique le plus haut du monde.

Le TAO se trouve à une altitude de 5 640 mètres au sommet d’une montagne dans le désert d’Atacama, au nord du Chili. Le télescope de 6,5 m optimisé pour les infrarouges est enfin opérationnel après 26 ans de planification et de construction…

La voile solaire avancée de la NASA s’est déployée sans encombre dans l’espace

La NASA a lancé son système de voile solaire composite avancé (Advanced Solar Sail) à bord d’une fusée Electron de RocketLab, déployant ainsi une voile de 9 mètres en orbite terrestre basse…

Des millions de joueurs du jeu vidéo Borderlands 3 font avancer la recherche biomédicale

Plus de 4 millions de joueurs jouant à un mini-jeu de science citoyenne dans le jeu vidéo Borderlands 3 ont aidé à reconstituer l’histoire de l’évolution microbienne des bactéries de l’intestin humain…

La vieille sonde Voyager 1 de la NASA rétablit la transmission de ses données après 5 mois de charabia

La sonde Voyager 1 a renvoyé des données exploitables pour la première fois depuis plus de 5 mois, ce qui laisse espérer que la mission, vieille de 46 ans, pourra enfin reprendre ses activités normales.

La sonde interstellaire préférée de la NASA a transmis samedi au centre de contrôle de la mission des données sur la santé et l’état de ses systèmes embarqués…

Photos : Lorsque deux satellites dans des directions opposées se croisent dans l’espace à 10 000 km/h

La sonde Lunar Reconnaissance Orbiter (LRO) de la NASA a pris une photo parfaitement synchronisée lorsqu’elle a croisé le chemin d’un autre engin spatial en orbite autour de la lune.

La sonde LRO, qui est en orbite autour de la lune depuis 15 ans, a pris plusieurs images de l’orbiteur lunaire Danuri de l’Institut de recherche aérospatiale de Corée, alors que les deux engins spatiaux, voyageant sur des orbites presque parallèles, se sont croisés dans des directions opposées au cours de trois orbites entre le 5 et le 6 mars…

Le professeur physicien Peter Higgs, célèbre pour avoir prédit l’existence du boson de Higgs, meurt à l’âge de 94 ans

Le professeur Peter Higgs, lauréat du prix Nobel, physicien théoricien britannique célèbre pour avoir prédit l’existence d’une nouvelle particule, le boson de Higgs, est décédé lundi 8 avril. L’université d’Édimbourg, où Higgs était professeur émérite, a annoncé mardi qu’il était « décédé paisiblement chez lui … à la suite d’une courte maladie ».

Les bosons de Higgs sont l’excitation quantique du champ de Higgs, un champ qui remplit tout l’univers et qui interagit avec les particules…

Voyager 1 : Les ingénieurs de la NASA ont repéré la puce défectueuse qui pourrait permettre de réparer l’ordinateur de la plus vieille sonde spatiale

L’une des plus anciennes (47 ans) et des plus lointaines sondes envoyées dans l’espace par l’humain, la sonde Voyager 1 souffre d’une importante défaillance qui l’empêche de transmettre des données scientifiques ou techniques vers la Terre. Les ingénieurs de la NASA ont réduit le problème de la sonde Voyager 1 à une seule puce défectueuse. Il pourrait désormais être possible de contourner la mémoire corrompue et de remettre la sonde interstellaire en état de marche…

Pin It on Pinterest

Share This