Sélectionner une page

Deux équipes parviennent indépendamment à produire de la matière à la fois solide et liquide

4 Mar 2017 | 4 commentaires

supersolide

Comme vous l’avez sans doute appris, la matière existe dans seulement quatre états simples : solide, liquide, gazeux et plasma. Ces états apparaissent en fonction de conditions spécifiques comme la température et la pression et sont définis par la disposition des particules dans la matière.

Mais il y a plus de 50 ans de cela, des théoriciens russes ont prédit qu’un 5e état pourrait exister, la supersolidité : une matière (supersolide) qui présente en même temps des propriétés liquides et solides. Jusqu’à maintenant, personne n’a été capable de le démontrer. Et bien récemment, deux équipes indépendantes de chercheurs affirment à quelques jours près avoir réussi, en utilisant des techniques différentes, à obtenir le même résultat, des supersolides.

Dans l’état supersolide de la matière, les particules sont disposées dans une structure rigide et solide, mais elles peuvent également s’écouler sans viscosité, sans résistance ou “adhérence”, la caractéristique clé d’un superfluide.

Image d’entête : Illustration d’un état supersolide, dans lequel les propriétés d’un fluide sans friction et un état cristallin coïncident. (ETH Zurich / Julian Léonard)

Selon Wolfgang Ketterle du MIT qui a dirigé l’une des équipes à l’origine de la découverte :

Il est contre-intuitif d’avoir un matériau qui combine la superfluidité et la solidité.

Si votre café était superfluide et que vous l’agitiez, il continuerait à tourner pour toujours.

Leur résultats seront certainement sujet à controverse, comme ce fut le cas pour une expérience menée en 2004 par des chercheurs de l’Université d’État de Pennsylvanie qui ont refroidi de l’hélium à moins d’un dixième de degré au-dessus du zéro absolu (autour de -273 °C) et ont estimé avoir produit ce qui aurait pu être un état supersolide. Mais plusieurs expériences ont démenti leurs résultats en montrant que l’hélium-4 présente un type de plasticité quantique dans certaines situations, qui n’est pas causé par la supersolidité.

C’est en novembre, que l’équipe du MIT à Cambridge, au Massachusetts et celle de l’ETH Zurich en Suisse, qui travaillaient chacun de leur côté, ont déclaré leur trouvaille et il aura fallu attendre jusqu’à maintenant pour que leurs travaux soient vérifiés avant d’être publiées (évaluation par les pairs). Elles ont toutes deux utilisé un étrange type de gaz, un condensat de Bose-Einstein pour créer leurs supersolides avec des procédés différents.

Les condensats de Bose-Einstein sont un cinquième état de la matière qui apparait à des températures extrêmement froides dans lesquelles les atomes se comportent comme des ondes. Ils disposent de propriétés uniques de la mécanique quantique à une échelle macroscopique et ce qui est pas mal avec l’utilisation d’un condensat de Bose-Einstein pour créer un supersolide, c’est que c’est déjà un superfluide.

Les équipes, avec des techniques légèrement différentes, ont utilisé ces gaz ultra-froids pour les entrainer dans une phase quantique de la matière avec une structure rigide comme un solide tout en ayant la capacité de couler comme un superfluide.

Les chercheurs suisses ont pu y parvenir en plaçant une petite quantité de gaz rubidium dans une chambre à vide, où ils l’ont refroidi à quelques milliardièmes de kelvin autour du zéro absolu, ce qui l’a amené à former un condensat de Bose-Einstein. Ils ont ensuite placé ce condensat dans un appareil avec deux chambres de résonance optique, chacune constituée de deux minuscules miroirs opposés. En utilisant des lasers, les particules ont finalement adopté une structure régulière cristalline, typique d’un solide. Mais le condensat a également conservé ses propriétés de superfluides, s’écoulant sans aucun n’ajout d’énergie.

L’équipe du MIT a adopté une approche différente, ils ont utilisé une combinaison de méthodes de refroidissement par laser et par évaporation pour transformer des atomes de sodium en un condensat de Bose-Einstein. Ils ont ensuite utilisé des lasers pour lui donner une structure cristalline solide en créant des variations de densité dans les atomes.

Même si le processus est différent, le résultat final fut le même que celui de l’équipe suisse : une matière solide qui coulait comme un superfluide.

Il est probable qu’il y aura maintenant une nouvelle série de tests indépendants et de vérification, pour s’assurer que ce qui a été produit peut vraiment être appelé un supersolide.

Pour notre vie de tous les jours, ce nouvel état de la matière ne nous sera pas très utile pour le moment, notamment parce qu’ils ne peuvent exister qu’à des températures extrêmement basses et dans des conditions de très grand vide. Mais une meilleure compréhension de cet état de la matière pourrait notamment conduire à des améliorations des supraconducteurs, des matériaux incroyablement utiles qui conduisent l’électricité sans résistance (pas de perte…).

Les résultats de l’équipe du MIT publiés dans Nature : A stripe phase with supersolid properties in spin–orbit-coupled Bose–Einstein condensates et ceux de l’équipe de l’ETH Zurich : Supersolid formation in a quantum gas breaking a continuous translational symmetry.

L’annonce sur le site de l’ETH Zurich : Crystalline and liquid at the same time et sur le site du MIT : MIT researchers create new form of matter.

Faire un Don !

Pourquoi ?

Parce qu’il n'y a aucune publicité ici et que le Guru compte sur la générosité de ses lecteurs(trices) pour continuer à faire vivre GuruMeditation (...et son créateur par la même occasion). D'autres méthodes vous seront proposées en plus de PayPal.

En Antarctique, le trou dans la couche d’ozone constitue une menace pour la vie

Malgré le protocole de Montréal, la couche d’ozone, essentielle pour bloquer les rayons ultraviolets du soleil, n’est pas entièrement reconstituée. Les espèces animales et végétales de l’Antarctique sont donc en danger.

L’avertissement émane de quatre membres du groupe d’évaluation des effets sur l’environnement des Nations unies, qui écrivent dans leur étude (lien plus bas) que le trou qui s’élargit chaque année dans la couche d’ozone reste désormais ouvert pendant l’été en Antarctique. Cela risque…

Finalement, les tyrannosaures étaient loin d’être aussi intelligents qu’un singe

Le Tyrannosaurus rex était à peu près aussi intelligent que les crocodiles modernes et d’autres reptiles, selon une équipe de chercheurs qui a étudié les récentes affirmations selon lesquelles les prédateurs du Crétacé auraient été aussi intelligents que des singes.

Il n’y a pas si longtemps, la neuroscientifique brésilienne Suzana Herculano-Houzel a publié une étude controversée (lien ci-dessous) qui affirmait avec audace que le T. rex avait une intelligence rivalisant avec celle des babouins modernes…

Le lieu de création d’un astéroïde proche est lié à un cratère déterminé sur la Lune

Il est possible de connaitre l’origine de nombreux astéroïdes en remontant à leur lieu de naissance, la planète ou la lune dont ils se sont détachés. Mais pour la première fois, des scientifiques affirment aujourd’hui avoir retracé les origines d’un astéroïde jusqu’au cratère spécifique qui l’a vu naître.

Les cratères ne sont pas seulement les cicatrices que les impacts d’astéroïdes laissent sur les planètes ou les lunes, mais ils peuvent aussi être le lieu de naissance de nouveaux astéroïdes. Si l’impact est suffisamment violent, des fragments de roche peuvent être…

Dans l’optique de produire un ordinateur sur le modèle d’un cerveau, des scientifiques créés une cellule cérébrale fonctionnelle à partir d’un mélange de sel et d’eau

Des chercheurs ont simulé pour la première fois des connexions neurologiques, des synapses, en utilisant de l’eau et des sels identiques à ceux utilisés par le cerveau, contribuant ainsi à un domaine émergent qui associe la biologie et l’électronique, “l’iontronic”.

L’équipe de l’université d’Utrecht (Pays-Bas) et de l’université de Sogang (Corée du Sud) affirme s’être inspirée du fonctionnement du cerveau humain, qui utilise également des particules chargées, appelées ions, dissoutes dans l’eau pour transmettre des…

La bioluminescence est apparue il y a 540 millions d’années

Des scientifiques ont repoussé de près de 300 millions d’années la première apparition de la bioluminescence chez les animaux.

On parle de bioluminescence lorsqu’un organisme produit sa propre lumière par le biais de réactions chimiques dans son corps. Elle est présente chez certains champignons, bactéries et insectes tels que les lucioles. Mais elle est particulièrement répandue chez les vertébrés et les invertébrés marins. Il semble que la bioluminescence ait évolué indépendamment au moins 94 fois…

Découverte en Chine d’empreintes de dinosaures troodontides géants

D’énormes empreintes fossiles de dinosaures ont été découvertes dans le sud de la Chine. Elles ont été laissées par un troodontidé qui pourrait être l’un des plus grands.

Ils sont désignés raptor en anglais, un terme couramment utilisé pour désigner les dinosaures bipèdes des groupes Dromaeosauridae et Troodontidae. L’analyse de leurs crânes indique qu’ils chassaient en meute et qu’ils étaient les plus intelligents des dinosaures, rivalisant avec les mammifères en termes d’intelligence.  On pense que les…

“Saumon-mouth” : ce saumon préhistorique géant avait des dents semblables à des défenses

Comme tout droit sorti du film RRRrrrr!!!, ,avec son bestiaire à défenses de poulemouth, chevalmouth, chienmouth… voici un saumon préhistorique arborant des défenses.

Les plus anciens fossiles d’Oncorhynchus rastrosus datent d’environ 12 millions d’années, le long de la côte californienne. Ce saumon vivait le long des côtes pacifiques de l’Amérique du Nord et du Japon, atteignant une taille de 2,4 mètres et pesant 200 kg. De précédentes études des fossiles ont montré que le saumon du Pacifique…

La voile solaire avancée de la NASA s’est déployée sans encombre dans l’espace

La NASA a lancé son système de voile solaire composite avancé (Advanced Solar Sail) à bord d’une fusée Electron de RocketLab, déployant ainsi une voile de 9 mètres en orbite terrestre basse…

Des millions de joueurs du jeu vidéo Borderlands 3 font avancer la recherche biomédicale

Plus de 4 millions de joueurs jouant à un mini-jeu de science citoyenne dans le jeu vidéo Borderlands 3 ont aidé à reconstituer l’histoire de l’évolution microbienne des bactéries de l’intestin humain…

La vieille sonde Voyager 1 de la NASA rétablit la transmission de ses données après 5 mois de charabia

La sonde Voyager 1 a renvoyé des données exploitables pour la première fois depuis plus de 5 mois, ce qui laisse espérer que la mission, vieille de 46 ans, pourra enfin reprendre ses activités normales.

La sonde interstellaire préférée de la NASA a transmis samedi au centre de contrôle de la mission des données sur la santé et l’état de ses systèmes embarqués…

Photos : Lorsque deux satellites dans des directions opposées se croisent dans l’espace à 10 000 km/h

La sonde Lunar Reconnaissance Orbiter (LRO) de la NASA a pris une photo parfaitement synchronisée lorsqu’elle a croisé le chemin d’un autre engin spatial en orbite autour de la lune.

La sonde LRO, qui est en orbite autour de la lune depuis 15 ans, a pris plusieurs images de l’orbiteur lunaire Danuri de l’Institut de recherche aérospatiale de Corée, alors que les deux engins spatiaux, voyageant sur des orbites presque parallèles, se sont croisés dans des directions opposées au cours de trois orbites entre le 5 et le 6 mars…

Le professeur physicien Peter Higgs, célèbre pour avoir prédit l’existence du boson de Higgs, meurt à l’âge de 94 ans

Le professeur Peter Higgs, lauréat du prix Nobel, physicien théoricien britannique célèbre pour avoir prédit l’existence d’une nouvelle particule, le boson de Higgs, est décédé lundi 8 avril. L’université d’Édimbourg, où Higgs était professeur émérite, a annoncé mardi qu’il était « décédé paisiblement chez lui … à la suite d’une courte maladie ».

Les bosons de Higgs sont l’excitation quantique du champ de Higgs, un champ qui remplit tout l’univers et qui interagit avec les particules…

Voyager 1 : Les ingénieurs de la NASA ont repéré la puce défectueuse qui pourrait permettre de réparer l’ordinateur de la plus vieille sonde spatiale

L’une des plus anciennes (47 ans) et des plus lointaines sondes envoyées dans l’espace par l’humain, la sonde Voyager 1 souffre d’une importante défaillance qui l’empêche de transmettre des données scientifiques ou techniques vers la Terre. Les ingénieurs de la NASA ont réduit le problème de la sonde Voyager 1 à une seule puce défectueuse. Il pourrait désormais être possible de contourner la mémoire corrompue et de remettre la sonde interstellaire en état de marche…

Les astronautes sont conscients de la distance à laquelle ils "volent" dans l’espace en dépit de la microgravité

Des scientifiques étudiant les astronautes à bord de la Station spatiale internationale ont déterminé que les humains sont étonnamment doués pour s’orienter et évaluer la distance qu’ils ont parcourue en microgravité.

Selon Laurence Harris, spécialiste de la vision et de la perception du mouvement à l’université York au Canada, auteur principal de la nouvelle étude…

Pin It on Pinterest

Share This