Finalement, il n’y a pas de chambre secrète dans la tombe de Toutankhamon
Après avoir mené une enquête approfondie, le ministère égyptien des Antiquités a définitivement déclaré que la tombe de l’ancien pharaon égyptien Toutankhamon ne contient pas de chambres secrètes.
Image d’entête : Le sarcophage de Toutankhamon exposé dans une vitrine en verre dans la Vallée des rois à Louxor, en Egypte. (AP)
Il s’agit du troisième relevé radar de la tombe, le plus complet à ce jour et, selon le ministère, il conclut ce sujet.
L’idée que la tombe de 3 300 ans abritait une chambre secrète a été évoquée avec beaucoup d’enthousiasme en 2015. L’égyptologue britannique Nicholas Reeves de l’université d’Arizona annonçait à l’époque que des éléments sur le mur de la chambre dans laquelle le pharaon a été enterré présentaient des indices que c’était autrefois une porte d’entrée.
Les scans effectués par le spécialiste japonais, Hirokatsu Watanabe, au début de l’année 2016 semblaient le confirmer.
L’emplacement des chambres, d’après les scans de Watanabe. (Ministère des Antiquités)
A l’époque, selon le ministre des Antiquités, Mamdouh Eldamaty :
Nous pouvons dire à plus de 90 % que des chambres sont là.
Eldamaty a depuis été remplacé en mars 2016.
Une partie de cette idée provenait de ce qui pouvait être caché dans cette chambre. L’hypothèse la plus intéressante était qu’il pourrait s’agir des restes de l’une des reines les plus célèbres de l’Egypte ancienne, la belle-mère de Toutankhamon, Néfertiti. Selon Reeves, la tombe de Toutankhamon aurait été construite à l’origine pour la reine, décédée en 1330 avant notre ère.
Cependant, lorsque le jeune pharaon mourut inopinément en 1323 avant Jésus-Christ, à l’âge de 19 ans, il est possible, toujours selon Reeves, que la tombe ait été réquisitionnée pour son inhumation, et que le corps de Néfertiti ait été déposé dans une chambre qui a ensuite été bouchée.
Cependant, pour confirmer ces constatations, il faudrait enlever le mur en question, magnifiquement décoré ce que, naturellement, le ministère hésita à faire sans certitude absolue.
Le mur nord de la chambre funéraire de Toutankhamon près de sa tombe dans la Vallée des rois à Louxor, en Égypte. (AP)
Une deuxième série de scans a été effectuée par une équipe distincte en 2016, mais elle n’a pas pu reproduire les résultats des premières analyses, dont les données brutes n’ont jamais été publiées pour examen, car Watanabe a personnalisé son équipement à tel point qu’il pense que personne d’autre ne serait en mesure d’interpréter les données.
La deuxième équipe n’a trouvé aucune preuve de chambres cachées.
Récemment, la troisième série de scanners, dirigée par l’archéologue Francesco Porcelli de l’université polytechnique de Turin, a jugé. L’équipe a utilisé un radar à pénétration de sol, une technologie non invasive souvent utilisée pour trouver des fissures et des cavités sous le sol, pour scanner les murs de la tombe.
Porcelli et son équipe analysant la tombe. (Ministère des Antiquités)
Ils ont effectué le balayage le long d’axes verticaux et horizontaux avec un échantillonnage spatial très dense, en utilisant des polarisations d’antennes doubles, recherchant la preuve d’un espace vide. Ils n’en ont trouvé aucun.
Le ministère a écrit dans une déclaration :
Le Dr Porcelli a affirmé que les principales conclusions sont les suivantes : aucune discontinuité marquée due au passage de la roche naturelle aux murs de soutènement construits par l’homme n’est mise en évidence par les radars GPR, ni par les montants ni par le linteau d’une porte. De même, les radars ne montrent aucune indication de réflecteurs plats, qui pourraient être interprétés comme étant des murs de chambre ou des zones vides derrière les peintures de la chambre funéraire KV62.
Il est conclu, avec un très haut degré de confiance…. l’hypothèse concernant l’existence de chambres cachées ou de couloirs adjacents à la tombe de Toutankhamon n’est pas soutenue par les données du GPR.
L’équipe croit qu’ils ont peut-être trouvé la cause des faux positifs dans les données de Watanabe. Les murs de plâtre peint qui recouvrent la pierre calcaire ont peut-être conduit les ondes radar dans certains endroits, au lieu de l’absorber. Cela signifie qu’elles auraient pu se déplacer le long des murs avant de retourner au récepteur, ne montrant pas une chambre cachée, mais la pièce même dans laquelle les chercheurs scannaient.
Il est peu probable que d’autres analyses soient effectuées dans la tombe, la question semble maintenant réglée.
L’annonce faite sur le profil Facebook du Ministère des Antiquités Egyptiens :
Bravo pour ce que vous faites!!!