Un rapport pour la NASA conseil à l’agence spatiale de s’orienter intégralement sur la recherche d’une vie extraterrestre
Bien que nous n’ayons pas encore trouvé de vie en dehors de la planète Terre, l’astrobiologie a certainement beaucoup progressé au cours de la dernière décennie. Nos hypothèses autrefois grossières sont maintenant plus précises et, grâce au télescope spatial Kepler, nous connaissons maintenant des milliers d’exoplanètes, certaines potentiellement habitables et à seulement quelques années-lumière de là. En gardant à l’esprit les récents développements, un nouveau rapport mandaté par la National Academies of Sciences, Engineering, and Medicine (Etats-Unis) décrit certaines des mesures clés que la NASA doit prendre afin de faire passer la chasse à la vie extraterrestre au niveau supérieur.
Image d’entête : l’une des affiches de la série “Visions of the Future” réalisée par le Jet Propulsion Laboratory de la NASA.
Le rapport de 196 pages commence par souligner le fait que les progrès scientifiques récents ont permis de renforcer le rôle de l’astrobiologie pour la NASA. Par exemple, l’astromobile Curiosity et la sonde spatiale Mars Reconnaissance Orbiter (MRO) ont trouvé des traces de molécules organiques, de méthane atmosphérique, d’eau de surface saumâtre et même d’un lac martien souterrain rempli d’eau liquide. Ailleurs, sur les lunes de Saturne, Encelade et Europe, les scientifiques ont détecté des panaches qui s’éjectent sur des centaines de kilomètres et qui contiennent de l’eau et d’autres composés organiques. En fait, c’est Europe, et non Mars, qui est l’endroit le plus prometteur où les scientifiques pensent que nous trouverons la vie en dehors de notre planète.
Récemment, des biologistes ont aussi découvert d’étranges formes de vie terrestre qui vivent profondément sous l’eau ou sous terre, sans contact direct avec l’apport énergétique du soleil. Cela signifie que la vie peut être moins capricieuse qu’on ne le pensait.
Le comité qui a rédigé le nouveau rapport, présidé par Barbara Sherwood Lollar, de l’université de Toronto (Canada), affirme que la recherche de signatures biologiques doit être élargie. À cette fin, ils proposent de compiler un catalogue et un cadre plus sophistiqués qui seront importants pour améliorer notre capacité à détecter à la fois la vie qui pourrait être semblable à celle terrestre et la vie potentielle qui diffère de celle que nous connaissons.
Plus particulièrement, les auteurs du rapport demandent à la NASA de se concentrer sur la possibilité de trouver de la vie sous la surface d’une planète ou d’une lune. Ils recommandent également que la NASA cherche à déployer de meilleures technologies, comme des télescopes puissants et des instruments bloquant la lumière des étoiles capables de sonder des planètes étrangères de façon plus complexe.
Mais il sera difficile de trouver et d’interpréter avec précision les biosignatures. Par exemple, nombreuse d’entre elles peuvent être produites par des réactions chimiques abiotiques (l’action du non-vivant sur le vivant). Le méthane est souvent présenté comme un sous-produit important de l’activité biologique, mais il pourrait très bien être produit par des procédés non biologiques.
Le rapport prend également soin de mentionner en quoi une mission aussi ambitieuse est en fait un objectif planétaire. La NASA doit établir ou renforcer des collaborations avec d’autres institutions et organisations privées, soulignent les auteurs.
Avec une étude similaire sur les exoplanètes publiée le mois dernier, le nouveau rapport sera inclus dans deux études décennales couvrant l’astronomie, l’astrophysique et les sciences planétaires. Ces enquêtes décennales devraient constituer la base du processus décisionnel de la NASA quant aux missions à poursuivre ou à établir des priorités.
Le rapport publiée sur le site de la National Academies of Sciences, Engineering, and Medicine : An Astrobiology Strategy for the Search for Life in the Universe.