Cet ancien ancêtre des mammifère de la taille d’un éléphant vivait aux cotés des dinosaures
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Qu’obtient-on quand on croise un rhinocéros avec une tortue géante ? Apparemment, la réponse est le Lisowicia bojani. L’étrange herbivore géant avait une bouche en forme de bec et n’était pas apparenté aux dinosaures, en fait, il avait plus en commun avec les mammifères. Ce groupe d’herbivore a été décrit comme des « reptiles ressemblant à des mammifères”.
Image d’entête : reconstitution artistique du Lisowicia bojani, un ancêtre des mammifères de la taille d’un éléphant qui vécut au Trias. (Dimitry Bogdanov)
La période du Trias, il y a 250 à 220 millions d’années, qui a précédé le Jurassique, fut une période charnière dans la biosphère de la Terre. Les dinosaures sont lentement apparus en tant que principal groupe d’animaux terrestres, tandis que les mammifères et leurs parents « se retiraient dans l’ombre« , du moins c’est ce que dit la théorie la plus courante. Mais pour Stephen Brusatte, paléontologue des vertébrés à l’université d’Edimbourg (Écosse), cette nouvelle découverte « met un terme à cette simple histoire ».
Dans une nouvelle étude , une équipe de scientifiques polonais décrit une découverte qui remet en question toute cette théorie. Le « nouveau » fossile, un squelette partiel, est un dicynodonte, des créatures herbivores, avec deux défenses (d’où son nom), un corps vigoureux, en “tonneau” et des membres puissants. Il mesurait 4,5 m de long, 2,6 m de haut et pesait environ 9 tonnes, soit environ 40 % de plus que le dicynodonte connu le plus proche, selon les chercheurs. Ils font partie d’un groupe plus vaste appelé synapsides, auquel appartiennent les mammifères et tous les animaux.
Représentation artistique du Lisowiciz bojani. (Karolina Suchan-Okulska)
Ils dominaient au cours du Permien (avant le Trias) mais on pensait qu’ils s’étaient éteints après.
Selon Grzegorz Niedzwiedzki, un paléontologue de l’université Uppsala en Suède et coauteur de l’étude :
Nous avions l’habitude de penser qu’après l’extinction du Permien, les mammifères et leurs parents se sont retirés dans l’ombre tandis que les dinosaures s’élevaient et atteignaient des tailles énormes.
Mais cette découverte ne nous force pas seulement à réécrire un chapitre important de l’histoire de l’évolution, elle peut indiquer les facteurs qui ont poussé les dinosaures à évoluer pour devenir des géants. Un groupe de dinosaures appelés les sauropodes vivaient aussi à l’époque, et ils ont donné des espèces telles que le Diplodocus à long cou, qui pouvait mesurer plus de 24 mètres, si grand qu’il devait probablement être aidé par un deuxième cœur et même potentiellement un cerveau auxiliaire. Comme deux groupes de géants vivaient à peu près à la même époque, il se peut que les conditions environnementales du Trias tardif soient à l’origine de l’évolution du gigantisme, selon les chercheurs.
Reconstitution artistique du squelette du Lisowicia bojani. (Tomasz Sulej)
Les chercheurs ont émis l’hypothèse que les sauropodes ont grandi pour éviter de se faire manger, et il pourrait en être de même pour le L. bojani.
La posture de la créature est également intrigante. La plupart des dicynodontes avaient une posture apparemment inconfortable, avec des membres postérieurs droits (un peu comme les mammifères), mais des membres avant allongés, comme ceux d’un lézard. Vu la façon dont l’os supérieur du L. bojani est relié à son épaule, il semble qu’il ait pu marcher comme un reptile moderne, ce qui aurait aidé à supporter son poids massif.
L’étude publiée dans Science : An elephant-sized Late Triassic synapsid with erect limbs et présenté sur le site de l’université d’Uppsala : Gigantic mammal “cousin” discovered.