Exolunes exilées : les lunes expulsées de leur planète pourraient devenir des “Plunètes” (Ploonets)
Vous savez ce qu’est une planète et une lune. Mais qu’obtient-on quand on croise les deux ? Des « Ploonets », selon des astronomes d’Australie et de Colombie. Ces objets bizarres et hypothétiques commencent leur vie comme une lune tournant autour d’une planète géante, mais les modèles montrent qu’elles peuvent être expulsées et se transformer elles-mêmes en planètes. Si c’est vrai, cette théorie pourrait élucider certains mystères astronomiques.
Image d’entête : ce montage d’images de Jupiter et de sa lune volcanique Io, a été réalisé lors du survol du vaisseau spatial New Horizons début 2007. (NASA)
Jusqu’à présent, plus de 4 000 exoplanètes ont été découvertes, et si l’on en croit notre système solaire, il est naturel de supposer que bon nombre d’entre elles devraient aussi abriter leurs propres lunes. Mais jusqu’à présent, aucune exolune (exomoon in english) n’a été directement détectée, bien que des preuves de leur présence aient été relevées.
Pour savoir où elles se cachent, les astronomes ont modélisé des exolunes en orbite autour de » Jupiters Chauds « . Ce sont les types d’exoplanètes les plus couramment détectés et, comme leur nom l’indique, ce sont des géantes gazeuses de la taille de Jupiter ou plus, qui “crépitent” en raison de leur proximité avec leurs étoiles.
Fait intéressant, l’étude a révélé que les grandes exolunes en orbite autour de Jupiters Chauds pourraient échapper à la gravité de leurs planètes. Alors que certaines de ces exolunes exilées pourraient s’écraser sur la planète ou être projetées sur l’étoile, environ la moitié sont supposées survivre et se retrouver seules à l’extérieur de leur orbite initiale.
Selon Jaime Alvarado-Montes, coauteur de l’étude :
Ces lunes deviendraient des embryons planétaires, voire des planètes à part entière, avec leurs propres orbites très excentriques.
L’équipe a surnommé ces objets « ploonets » et ils commencent à brouiller les frontières entre lunes et planètes. Malheureusement, il se peut qu’ils ne vivent pas longtemps, l’équipe suggérant qu’ils pourraient finir par se dissoudre en quelques centaines de millions d’années. Cela pourrait les rendre difficiles à détecter, tout comme le fait que nous pourrions ne pas être en mesure de les distinguer des planètes ordinaires à cette distance.
S’ils existent, les ploonets pourraient aussi combler quelques failles cosmiques. L’étoile de Tabby, par exemple, n’est probablement pas entourée d’une « mégastructure extraterrestre », mais peut-être, entre autres explications, de ploonets.
La prochaine étape, bien sûr, est d’essayer d’observer un Ploonet en action.
L’étude en prépublication sur arXiv : Ploonets: formation, evolution, and detectability of tidally detached exomoons et présentée sur le site de l’université Macquarie : Exiled moons may explain astronomical mysteries.