Découverte en Amérique du Sud de nouvelles espèces de guêpes parasitoïdes qui peuvent contrôler l’esprit de leurs victimes
Considérez-vous chanceux de ne pas être une araignée. Elles peuvent sembler être au sommet de la chaîne alimentaire dans le monde des insectes, mais elles sont vulnérables à un sort encore pire que le simple fait d’être mangées : devenir la proie de guêpes parasitoïdes qui les infectent et pour ainsi dire les « zombifient ». Des chercheurs en ont découvert 15 nouvelles espèces.
Image d’entête : la guêpe Acrotaphus, une espèce nouvelle pour la science en provenance de l’Amazonie. (Kari Kaunisto)
Les guêpes parasitoïdes s’attaquent aux araignées de façon particulièrement cruelle. On sait que les femelles attaquent et piquent une araignée, ce qui la paralyse temporairement, permettant à la guêpe de pondre un œuf sur son dos. Une fois que la larve a éclos, elle détourne le système nerveux de la pauvre araignée et la force à construire un type de toile spécial qui ressemble à un cocon. La larve de guêpe se recroqueville ensuite dans cette toile protectrice pour se transformer en adulte, mais pas avant d’avoir mangé la pauvre araignée.
Plus de détails :
Et maintenant, des chercheurs de l’université de Turku (Finlande) et de l’INPA brésilien (Institut national de recherche amazonienne) ont augmenté le nombre d’espèces connues qui pratiquent ce comportement parasitaire. Le genre Acrotaphus s’est maintenant agrandi de 15 nouvelles espèces, faisant plus que doubler les 11 déjà connues. Toutes ces espèces ont été trouvées vivant dans les Andes tropicales et les forêts tropicales de plaine de l’Amazonie.
Selon Ilari E. Sääksjärvi, un des auteurs de l’étude :
Les guêpes Acrotaphus que nous avons étudiées sont très intéressantes, car elles sont capables de manipuler le comportement de l’araignée hôte de manière complexe. La manipulation de l’hôte est un phénomène rare dans la nature, ce qui rend ces guêpes parasitoïdes très intéressantes en termes d’évolution.
Aussi rare soit-elle, ce n’est pas la seule histoire d’horreur sur les insectes que nous ayons entendue. La guêpe gardienne de crypte, découverte en 2017, pond ses œufs dans les nids de guêpes galligènes. Normalement, la guêpe biliaire se fraye un chemin à travers l’écorce des arbres une fois qu’elle est mature, mais la guêpe gardienne de la crypte a d’autres plans. Ses larves vont manipuler la guêpe biliaire pour faire en sorte que son tunnel soit trop petit, de sorte que sa tête restera coincée lorsqu’elle tentera de s’échapper. Ensuite, la guêpe parasite mangera son hôte malheureux, creusant un tunnel dans son corps pour se libérer.
Dans le détail :
Et puis il y a l’histoire du champignon « zombificateur de fourmis« . Le champignon parasite (cordyceps) infecte les fourmis charpentières avec des spores, poussant les insectes à grimper dans le couvert végétal et à trouver un endroit agréable sur le dessous d’une feuille ou d’une branche. Là, la fourmi est forcée de refermer ses mandibules pour se fixer/ s’accrocher, tandis que le champignon dévore le pauvre insecte de l’intérieur. Au cours de quelques jours, une tige va pousser hors de la tête de la fourmi, libérant éventuellement de nouvelles spores sur les fourmis qui se trouvent en dessous, et le cycle se répète. Votre Guru a beaucoup écrit sur ce champignon, dont voici les dernières aventures :
La description des nouvelles guêpes parasitoïdes publiée dans Zootaxa : Review of the New World genus Acrotaphus Townes, 1960 (Hymenoptera: Ichneumonidae: Pimplinae), with descriptions of fifteen new species et présentée sur le site de l’université de Turku : New Parasitoid Wasp Species Discovered in the Amazon – Can Manipulate Host’s Behaviour.