Le motif de la robe de la vipère européenne lui offre une protection trois en un
Des scientifiques de l’université de Jyväskylä en Finlande ont montré que le simple motif en zigzag sur le dos de la vipère européenne ou Vipère péliade (Vipera berus) sert trois objectifs différents : il l’aide à éviter d’être détectée, il avertit les prédateurs s’il est remarqué et il peut cacher le mouvement du serpent s’il doit s’enfuir.
Image d’entête : Vipère péliade (Vipera berus). (Wikimédia)
Le camouflage est un moyen bien connu des animaux pour se cacher des prédateurs et des proies. En imitant le paysage, en brisant sa forme ou en utilisant des illusions d’optique, les animaux peuvent éviter d’être détectés, mais ces tactiques peuvent aussi servir à d’autres fins.
(Université de Jyväskylä/ Janne Valkonen)
Si certains animaux, comme le célèbre caméléon ou la pieuvre, utilisent le camouflage pour se fondre dans le décor, d’autres, comme la guêpe ou les grenouilles venimeuses, accentuent en fait leur apparence avec des couleurs et des motifs vifs et lumineux pour avertir les prédateurs. Pendant ce temps, le zèbre et de nombreux poissons utilisent une sorte de camouflage éblouissant qui fait appel à des illusions d’optique pour confondre les prédateurs lorsque l’animal s’enfuit.
En se basant sur une série d’expériences utilisant de fausses vipères (en plasticine) avec différents motifs qui ont été placés sur le chemin de randonneurs sans méfiance et sur des mesures de temps des serpents en fuite, l’équipe de Jyväskylä, dirigée par Janne Valkonen et Johanna Mappes, a découvert que le motif en zigzag des vipères ne remplit pas une seule fonction de camouflage, mais trois.
Selon l’équipe, le motif aide à dissimuler la vipère pour qu’elle ne soit pas détectée. Cependant, une fois détecté, le motif sert d’avertissement que le serpent a une morsure venimeuse, alors restez à l’écart. Ensuite, s’il se déplace, le zig-zag produit un taux de scintillement plus rapide que l’œil du mammifère ne peut le traiter, ce qui le fait apparaître comme une forme solide confuse, comme les rayons d’une roue qui tourne.
(Wikimédia)
Malheureusement pour la vipère, cette astuce ne fonctionne pas sur les oiseaux de proie, elle a donc encore une chance de finir en dîner.
L’équipe affirme qu’une telle combinaison de fonctions dans un même motif montre que l’évolution d’un tel camouflage peut être plus complexe qu’on ne le pensait auparavant.
L’étude publiée dans Animal Behaviour : Protective coloration of European vipers throughout the predation sequence et présentée sur le site de l’université de Jyväskylä : The European viper uses cloak-and-dazzle to escape predators.