Sélectionner une page

Des abeilles utilisent un outil, des excréments d’animaux pour se défendre des frelons asiatiques géants

15 Déc 2020 | 0 commentaires

Abeilles outils excrement 2 20

Les abeilles sont des créatures remarquablement intelligentes, capables de penser de manière abstraite (elles peuvent compter et saisir le concept du zéro) et d’utiliser un langage symbolique. Mais ce n’est pas tout. Dans une nouvelle étude, des chercheurs ont montré que les abeilles mellifères (Apis cerana) d’Asie du Sud-Est collectent des excréments d’animaux pour défendre leurs colonies contre les attaques potentiellement dévastatrices de frelons géants. C’est la première fois que l’utilisation d’un outil est documentée chez les abeilles.

Image d’entête : Des abeilles répandant du fumier animal près de l’entrée de leur ruche pour éloigner les frelons géants. (Université de Guelph)

Alors qu’il travaillait sur d’autres projets au Vietnam, Gard Otis, professeur à l’université de Guelph (Canada) spécialisé dans le comportement des abeilles et coauteur de cette nouvelle étude, a remarqué des taches fécales sur certaines ruches. En enquêtant, il a appris des apiculteurs que les abeilles réagissaient aux attaques du frelon géant d’Asie (Vespa soror). L’un des apiculteurs a même déclaré avoir vu des abeilles ouvrières butiner sur le fumier dans les champs de buffles d’eau. Cela a attiré l’attention de tous et il s’est avéré que c’était vrai.

Les ruches d’abeilles au Vietnam. (Université de Guelph)

Abeilles outils excrement 1 20

Selon Heather Mattila, professeur associé de sciences biologiques au Wellesley College (États-Unis) et coauteur de l’étude :

Nous avons d’abord déterminé par observation que les abeilles butinaient en fait sur le fumier animal, le ramenant à leurs ruches, puis l’appliquant autour de leurs entrées.

Grâce à une série d’essais sur le terrain, nous avons découvert que les abeilles domestiques asiatiques ont commencé à effectuer des repérages après que leurs colonies aient subi des visites naturelles de V. soror, qu’elles continuaient à enduire d’excréments pendant des jours (même après la fin des attaques), et qu’elles le faisaient même si on ne leur présentait que les extraits glandulaires que les frelons géants utilisent pour marquer les colonies comme cibles.

Cependant, la détection fécale était la plus forte si les colonies étaient exposées à de vrais frelons.  Nous avons également déterminé que les colonies n’enduisaient pas d’excréments en réponse à l’attaque de la Vespa velutina, un frelon plus petit qui n’est pas un prédateur aussi puissant et qui chasse sans entrer en contact avec les ruches ou les nids.  Enfin, nous avons déterminé que les V. soror, les frelons géants, étaient beaucoup moins enclins à essayer de s’introduire dans des colonies modérément ou fortement tachées (d’excréments), limitant ainsi leur capacité à exécuter des attaques de groupe, ce qui peut entraîner des prises de contrôle dévastatrices de la colonie.

Bien que les abeilles domestiques soient connues pour butiner les substances produites par les plantes, comme le nectar et le pollen, on ne les avait jamais vues, jusqu’à présent, récupérer des substances solides d’une autre source.

Une abeille domestique tenant dans sa bouche un morceau d’excrément animal destiné à être répandu à l’entrée de sa ruche pour éloigner les frelons géants. (Université de Guelph)

Abeilles outils excrement 3 20

Mattila et Otis étudient les frelons géants et les abeilles asiatiques au Vietnam depuis plusieurs années, en effectuant des travaux de terrain dans des exploitations apicoles dont les colonies sont logées dans des ruches en bois gérées par des apiculteurs locaux.

Une fois que les chercheurs ont confirmé que les abeilles collectaient des excréments d’animaux, ils ont ensuite nettoyé les ruches afin de déterminer comment elles concevaient exactement leurs défenses à l’aide du marquage fécal. En surveillant leur comportement, ils ont observé comment les frelons géants étaient repoussés à l’entrée des nids, où ils concentrent leurs attaques.

Selon Mattila :

Cela semble être un comportement inné, tout comme le fait que la recherche de nourriture pour d’autres choses, comme la nourriture des fleurs, est instinctive. Les abeilles apprennent beaucoup en tant qu’individus en butinant, comme comment devenir plus efficaces en le faisant, mais il est peu probable que la stratégie de marquage fécal soit une défense culturellement transmise.

Quant à savoir pourquoi les frelons trouvent les excréments si repoussants, les scientifiques n’en sont pas encore sûrs. Mais comme il s’agit d’une arme chimique, il est probable que des propriétés chimiques spécifiques éloignent les frelons, sans affecter les abeilles.

Toujours selon Mattila :

Pour l’instant, nous savons peu de choses sur la façon dont s’organise l’effort de butinage pour le ramassage des excréments.  Nous savons, grâce à des recherches menées au Japon, où cette espèce d’abeille a été documentée en recueillant du matériel végétal en réponse à des attaques de frelons, que les abeilles effectuent ce que l’on appelle des « danses d’urgence » pour stimuler la recherche de nourriture.  Nous avons vu les mêmes types de danses exécutées à l’extérieur de certaines de nos ruches d’étude, mais il reste beaucoup de travail à faire pour comprendre comment les abeilles organisent ce processus, ainsi que ce que les ouvrières recherchent exactement dans le fumier lorsqu’elles vont butiner.

Et selon Otis :

De nombreux scientifiques ne sont pas d’accord sur le fait que certains animaux, sans parler des insectes, utilisent des outils. Pour être considérés comme des utilisateurs d’outils, les animaux doivent répondre à plusieurs critères, dont l’utilisation d’un objet provenant de l’environnement, dans ce cas, du fumier.

Les abeilles utilisent clairement cette matière pour modifier la ruche dans un but précis, en plus de répondre aux exigences de tenir ou de manipuler l’outil.

À l’avenir, les chercheurs prévoient de mener d’autres études de suivi sur le terrain afin d’examiner les signaux acoustiques que partagent les ouvrières lorsqu’elles sont attaquées par des frelons. Toutefois, en raison des difficultés de déplacement dues à la pandémie, les chercheurs ont dû reporter leurs travaux. Ils ont plutôt envoyé des échantillons de frelons à leurs collègues pour « en savoir plus sur la façon dont les frelons marquent les colonies pour les attaquer ».

L’étude publiée dans PLOS ONE : Honey bees (Apis cerana) use animal feces as a tool to defend colonies against group attack by giant hornets (Vespa soror) et présentée sur le site de l’Université de Guelph : Bees Use Dung as Tool to Ward off Giant Hornet Attacks, U of G Study Finds et sur le site du Wellesley College : How Honey Bees Use Animal Poop as a Chemical Weapon to Protect Their Hives from Giant “Murder” Hornets.

En Antarctique, le trou dans la couche d’ozone constitue une menace pour la vie

Malgré le protocole de Montréal, la couche d’ozone, essentielle pour bloquer les rayons ultraviolets du soleil, n’est pas entièrement reconstituée. Les espèces animales et végétales de l’Antarctique sont donc en danger.

L’avertissement émane de quatre membres du groupe d’évaluation des effets sur l’environnement des Nations unies, qui écrivent dans leur étude (lien plus bas) que le trou qui s’élargit chaque année dans la couche d’ozone reste désormais ouvert pendant l’été en Antarctique. Cela risque…

Finalement, les tyrannosaures étaient loin d’être aussi intelligents qu’un singe

Le Tyrannosaurus rex était à peu près aussi intelligent que les crocodiles modernes et d’autres reptiles, selon une équipe de chercheurs qui a étudié les récentes affirmations selon lesquelles les prédateurs du Crétacé auraient été aussi intelligents que des singes.

Il n’y a pas si longtemps, la neuroscientifique brésilienne Suzana Herculano-Houzel a publié une étude controversée (lien ci-dessous) qui affirmait avec audace que le T. rex avait une intelligence rivalisant avec celle des babouins modernes…

Le lieu de création d’un astéroïde proche est lié à un cratère déterminé sur la Lune

Il est possible de connaitre l’origine de nombreux astéroïdes en remontant à leur lieu de naissance, la planète ou la lune dont ils se sont détachés. Mais pour la première fois, des scientifiques affirment aujourd’hui avoir retracé les origines d’un astéroïde jusqu’au cratère spécifique qui l’a vu naître.

Les cratères ne sont pas seulement les cicatrices que les impacts d’astéroïdes laissent sur les planètes ou les lunes, mais ils peuvent aussi être le lieu de naissance de nouveaux astéroïdes. Si l’impact est suffisamment violent, des fragments de roche peuvent être…

Dans l’optique de produire un ordinateur sur le modèle d’un cerveau, des scientifiques créés une cellule cérébrale fonctionnelle à partir d’un mélange de sel et d’eau

Des chercheurs ont simulé pour la première fois des connexions neurologiques, des synapses, en utilisant de l’eau et des sels identiques à ceux utilisés par le cerveau, contribuant ainsi à un domaine émergent qui associe la biologie et l’électronique, “l’iontronic”.

L’équipe de l’université d’Utrecht (Pays-Bas) et de l’université de Sogang (Corée du Sud) affirme s’être inspirée du fonctionnement du cerveau humain, qui utilise également des particules chargées, appelées ions, dissoutes dans l’eau pour transmettre des…

La bioluminescence est apparue il y a 540 millions d’années

Des scientifiques ont repoussé de près de 300 millions d’années la première apparition de la bioluminescence chez les animaux.

On parle de bioluminescence lorsqu’un organisme produit sa propre lumière par le biais de réactions chimiques dans son corps. Elle est présente chez certains champignons, bactéries et insectes tels que les lucioles. Mais elle est particulièrement répandue chez les vertébrés et les invertébrés marins. Il semble que la bioluminescence ait évolué indépendamment au moins 94 fois…

Découverte en Chine d’empreintes de dinosaures troodontides géants

D’énormes empreintes fossiles de dinosaures ont été découvertes dans le sud de la Chine. Elles ont été laissées par un troodontidé qui pourrait être l’un des plus grands.

Ils sont désignés raptor en anglais, un terme couramment utilisé pour désigner les dinosaures bipèdes des groupes Dromaeosauridae et Troodontidae. L’analyse de leurs crânes indique qu’ils chassaient en meute et qu’ils étaient les plus intelligents des dinosaures, rivalisant avec les mammifères en termes d’intelligence.  On pense que les…

“Saumon-mouth” : ce saumon préhistorique géant avait des dents semblables à des défenses

Comme tout droit sorti du film RRRrrrr!!!, ,avec son bestiaire à défenses de poulemouth, chevalmouth, chienmouth… voici un saumon préhistorique arborant des défenses.

Les plus anciens fossiles d’Oncorhynchus rastrosus datent d’environ 12 millions d’années, le long de la côte californienne. Ce saumon vivait le long des côtes pacifiques de l’Amérique du Nord et du Japon, atteignant une taille de 2,4 mètres et pesant 200 kg. De précédentes études des fossiles ont montré que le saumon du Pacifique…

La voile solaire avancée de la NASA s’est déployée sans encombre dans l’espace

La NASA a lancé son système de voile solaire composite avancé (Advanced Solar Sail) à bord d’une fusée Electron de RocketLab, déployant ainsi une voile de 9 mètres en orbite terrestre basse…

Des millions de joueurs du jeu vidéo Borderlands 3 font avancer la recherche biomédicale

Plus de 4 millions de joueurs jouant à un mini-jeu de science citoyenne dans le jeu vidéo Borderlands 3 ont aidé à reconstituer l’histoire de l’évolution microbienne des bactéries de l’intestin humain…

La vieille sonde Voyager 1 de la NASA rétablit la transmission de ses données après 5 mois de charabia

La sonde Voyager 1 a renvoyé des données exploitables pour la première fois depuis plus de 5 mois, ce qui laisse espérer que la mission, vieille de 46 ans, pourra enfin reprendre ses activités normales.

La sonde interstellaire préférée de la NASA a transmis samedi au centre de contrôle de la mission des données sur la santé et l’état de ses systèmes embarqués…

Photos : Lorsque deux satellites dans des directions opposées se croisent dans l’espace à 10 000 km/h

La sonde Lunar Reconnaissance Orbiter (LRO) de la NASA a pris une photo parfaitement synchronisée lorsqu’elle a croisé le chemin d’un autre engin spatial en orbite autour de la lune.

La sonde LRO, qui est en orbite autour de la lune depuis 15 ans, a pris plusieurs images de l’orbiteur lunaire Danuri de l’Institut de recherche aérospatiale de Corée, alors que les deux engins spatiaux, voyageant sur des orbites presque parallèles, se sont croisés dans des directions opposées au cours de trois orbites entre le 5 et le 6 mars…

Le professeur physicien Peter Higgs, célèbre pour avoir prédit l’existence du boson de Higgs, meurt à l’âge de 94 ans

Le professeur Peter Higgs, lauréat du prix Nobel, physicien théoricien britannique célèbre pour avoir prédit l’existence d’une nouvelle particule, le boson de Higgs, est décédé lundi 8 avril. L’université d’Édimbourg, où Higgs était professeur émérite, a annoncé mardi qu’il était « décédé paisiblement chez lui … à la suite d’une courte maladie ».

Les bosons de Higgs sont l’excitation quantique du champ de Higgs, un champ qui remplit tout l’univers et qui interagit avec les particules…

Voyager 1 : Les ingénieurs de la NASA ont repéré la puce défectueuse qui pourrait permettre de réparer l’ordinateur de la plus vieille sonde spatiale

L’une des plus anciennes (47 ans) et des plus lointaines sondes envoyées dans l’espace par l’humain, la sonde Voyager 1 souffre d’une importante défaillance qui l’empêche de transmettre des données scientifiques ou techniques vers la Terre. Les ingénieurs de la NASA ont réduit le problème de la sonde Voyager 1 à une seule puce défectueuse. Il pourrait désormais être possible de contourner la mémoire corrompue et de remettre la sonde interstellaire en état de marche…

Les astronautes sont conscients de la distance à laquelle ils "volent" dans l’espace en dépit de la microgravité

Des scientifiques étudiant les astronautes à bord de la Station spatiale internationale ont déterminé que les humains sont étonnamment doués pour s’orienter et évaluer la distance qu’ils ont parcourue en microgravité.

Selon Laurence Harris, spécialiste de la vision et de la perception du mouvement à l’université York au Canada, auteur principal de la nouvelle étude…

Pin It on Pinterest

Share This