Diminution de la pollution, augmentation de la température globale: l’effet de la COVID-19 sur le climat
Cette semaine, les responsables de l’institut de recherche américain, le National Center for Atmospheric Research (NCAR), ont publié une étude sur les effets de la pandémie de COVID-19 et du confinement mondial qui s’en est suivi.
Pour Andrew Gettelman, scientifique au NCAR :
La pollution refroidit la planète*, il est donc logique que la réduction de la pollution réchauffe la planète.
Il y a eu une forte baisse des émissions des industries les plus polluantes, ce qui a eu des effets immédiats et à court terme sur les températures.
*Les émissions de particules en suspension dans l’air, ou aérosols, ont tendance à bloquer la lumière du soleil et à refroidir les températures.
Gettelman poursuit en expliquant comment les aérosols ont un impact immédiat, mais s’estompent en quelques années.
La réduction des émissions de dioxyde de carbone résultant du confinement pourrait avoir eu un impact global plus important. En raison de la réduction des émissions de dioxyde de carbone, les impacts sur le long terme pourraient être un ralentissement du changement climatique, ce qui est plutôt une bonne chose.
Selon l’étude, les pics de variation des aérosols ont été la plus grande contribution au forçage radiatif et aux changements de température résultant des émissions affectées par la COVID-19. Ces effets étaient plus importants que ceux de l’ozone, du CO2 et des traînées de condensation. L’impact de ces changements sur la température de la surface du globe est « estimé très faible » et transitoire sur plusieurs années.
Graphiques tirés de l’étude : estimations du modèle FaIR de (a), (c) forçage radiatif effectif et (b), (d) réponse à la température des composants pour les aérosols. Ozone troposphérique (violet), CO2 (orange), traînées de condensation (rouge) et total (bleu) de Forster et Col. / Geophysical Research Letters)
L’étude suggère également qu’ils ne sont pas encore en mesure de prendre en compte toute la dynamique du système terrestre, en particulier ceux qui n’entrent réellement en jeu qu’avec des observations faites sur plusieurs années, et non pas seulement sur quelques mois. Les effets à court terme et les résultats les plus évidents sont que, oui, ce confinement global a un impact sur la température de notre planète et sur la trajectoire climatique) que nous suivons en ce moment même.
L’étude publiée dans Geophysical Research Letters : Climate Impacts of COVID‐19 Induced Emission Changes et présente sur le site du National Center for Atmospheric Research : COVID-19 lockdowns temporarily raised global temperatures.